UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Conte de Noël

Il était une fois une famille qui vivait dans un petit pavillon, en périphérie d’une ville. Le père, la mère et les trois enfants y vivaient heureux, même s’il fallait parfois calculer au plus juste pour finir le mois. Il y avait depuis toujours, malgré les difficultés financières, un cadeau pour chacun au pied du sapin à Noël.
Mais ce soir-là, le père de famille n’avait guère le cœur à la fête. Il avait beau compter et recompter l’argent du foyer, il ne restait plus rien pour fêter Noël comme cela avait toujours été le cas jusqu’alors. Les larmes aux yeux, il s’en ouvrit à sa femme quand les enfants furent couchés.
« Cette année, hélas, nous n’avons plus un sou, plus rien. A peine de quoi manger. Le Père Noël ne passera pas chez nous, il faut se rendre à l’évidence ! »
La femme fondit en larmes, puis demanda, dans un sanglot :
« – Mais ce n’est pas possible !
– J’ai fait et refait les comptes : nous n’avons plus de quoi subvenir à nos besoins.
– Nous n’avons pas fait de folies, pourtant !
– Je sais bien, mais il y a eu d’abord cette somme qui a été débitée de notre compte sans que l’on sache pourquoi. Puis le réfrigérateur qui est tombé en panne, alors qu’il était neuf : il a bien fallu payer la réparation. Si tu ajoutes à cela la hausse des prix de l’essence et de l’énergie, on est dans le rouge complet.
– Mais alors, comment on va s’en sortir ?
– Il n’y a pas d’issue. Pour qu’on s’en sorte, il faudrait un miracle ! »
Ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre pour tenter de se réconforter en partageant leur désespoir. Mais cela ne faisait pas pour autant évoluer leur situation financière. Ils se voyaient déjà obligés de vendre leur pavillon pour tenter de faire face, quand on sonna à la porte.
En ouvrant, ils se trouvèrent face à une dame qu’ils ne connaissaient pas. Elle était d’âge moyen et vêtue de façon tout-à-fait ordinaire. Bref, une Madame Toutlemonde. Celle-ci leur déclara tout de go :
« J’ai appris que vous aviez des ennuis et je peux peut-être vous aider. »
Interloqués, l’homme et la femme, sans même songer à lui demander qui elle était, la firent entrer et la firent asseoir à la table du salon. Elle leur demanda alors de lui détailler leur situation financière. Elle prit ensuite une longue inspiration et leur expliqua :
« – Il y a plusieurs choses sur lesquelles je vais pouvoir intervenir. Tout d’abord cette somme débitée de votre compte. Je vais exiger de votre banque qu’elle vous rembourse, puisqu’il n’y a pas de négligence de votre part. Quant à votre réfrigérateur défaillant, ce n’est pas à vous de payer la réparation puisqu’il bénéficie de la garantie légale de conformité.
– Mais ça va marcher ?
– Oh oui, c’est la loi !
– C’est un miracle !
– Disons plus modestement que vous avez des droits et que je me fais fort de les faire respecter. »
Puis la dame se leva pour prendre congé. Arrivée à la porte, elle se retourna :
« Une dernière chose. Pour le prix de l’énergie, il y a peut-être un moyen de faire baisser la facture, en faisant un achat groupé avec d’autres. Mais là, pour l’heure, je ne peux rien vous garantir !
– Oh, vous nous avez déjà rendu un grand service ! »
La dame ouvrit la porte et sortit.
L’homme et la femme, main dans la main, la regardèrent s’éloigner dans la nuit, persuadés qu’une bonne fée venait de leur rendre visite.

Nous ne sommes pas des fées, nous n’avons pas de baguette magique mais notre mission est de vous défendre, de vous informer et de vous représenter !

30 décembre 2021

Augmentation des tarifs postaux : O timbre, suspends ton envol !

Le prix du timbre-poste en France augmente au 1er janvier. La nouvelle, annoncée officiellement par La Poste en août dernier, ne surprend pas grand-monde, tant les Français sont habitués à cette hausse annuelle, toujours largement supérieure à l’inflation.

Le prix pour affranchir une lettre prioritaire (timbre rouge) passera officiellement, au 1er janvier 2022, de 1,28€ à 1,43€ (+11,7%), celui de la lettre verte de 1,08€ à 1,16€ (+7,4%) et celui de l’écopli (timbre gris) de 1,06€ à 1,14€ (+7,5%). La plupart des tarifs postaux (entre autres ceux qui s’appliquent aux entreprises) sont également revus à la hausse.

Comparaison entre tarifs 2021 et 2022.

Pour mémoire, en 2001, au moment du passage à l’euro, le prix du timbre rouge était de 0,46€. Celui-ci n’a franchi la barre symbolique d’1€ qu’en 2019, suivi, deux ans plus tard, par le timbre vert, au 1er janvier de cette année.

Volumes en baisse…

Selon les calculs de L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) qui a autorisé ces différentes hausses de tarifs, la dépense postale par ménage, « à volumes constants, augmenterait de 5,4 % en 2022, soit 2,06 € pour passer de 38,06 € à 40,12 €. Mais, comme les prévisions de l’utilisation de services suivent une tendance à la baisse due à l’évolution des usages, la facture moyenne des ménages en 2022 devrait s’élever à 38,38 € ».

… Tarifs en hausse

Le prix du timbre s’envole…

 

C’est d’ailleurs cette évolution des usages (les Français envoient de moins en moins de courrier papier) qui justifie, selon La Poste, cette décision : « Cette évolution permet d’assurer la pérennité du service universel avec une qualité élevée dans un contexte d’accélération de la baisse des volumes du courrier ».

 

 

… pour atteindre des sommets.

Au demeurant, on a du mal, dans la communication de l’entreprise, à relever le mot augmentation, La Poste préférant parler d’« évolution », « d’ajustement » ou souligner que « l’avantage tarifaire entre la Lettre verte, économique et écologique, et la Lettre prioritaire est renforcé et porté à 27 centimes, contre 20 centimes actuellement ».

Curieux argument en vérité que celui qui consiste à dire : puisqu’on a moins de clients, on vous fait payer plus cher pour préserver notre chiffre d’affaires. Et impossible pour le consommateur de faire jouer la concurrence, puisque le service universel de la poste est en situation de monopole. L’opérateur ne s’y trompe pas, puisque les tarifs Colissimo qui, eux, sont en secteur concurrentiel, n’augmenteront globalement que de 1,6 %, « pour préserver leur compétitivité ».

Que peut-on faire ?

La marge de manœuvre du consommateur, en la matière, est donc étroite. Chaque ménage, pour des démarches administratives ou autres, est contraint chaque année à l’envoi d’un minimum de courrier postal. On peut évidemment réduire ou supprimer les cartes de vœux et cartes postales. Mais cela n’aura qu’une action marginale sur le budget familial. Le mieux est encore d’anticiper cette hausse et de faire provision de timbres poste avant le la fin de l’année. Ça sera toujours ça de gagné!

 

27 décembre 2021

Bouteilles de vin : être à cheval sur l’étiquette

Alors que se profilent à l’horizon les fêtes de fin d’année, nous serons nombreux à réserver une place de choix à quelques bons crus. A défaut de nous indiquer si le contenu de la bouteille que l’on va ouvrir sera à notre goût, l’étiquette nous fournit un certain nombre de renseignements utiles, imposés par la réglementation.

Deux catégories de vins

Les vins se répartissent en deux catégories. D’abord les vins sans indication géographique (VSIG), ceux qu’on appelait autrefois vins de table.
Ensuite, les vins avec indication géographique ou appellation d’origine. Ils comportent deux sous-catégories : les AOP (appellation d’origine protégée) ou AOC (appellation d’origine contrôlée) et les IGP (indication géographique protégée) ou vins de pays, au cahier des charges moins contraignant que les premiers nommés.

Mentions obligatoires

  • Le degré d’alcool. Officiellement « titre alcoométrique volumique acquis » (TAVA). Il exprime le pourcentage d’alcool contenu dans le produit, exprimé en unités ou demi-unités : 13°, 13,5°…
  • Le message sanitaire. Il s’agit du petit pictogramme ou du message qui indique que la consommation d’alcool est déconseillée aux femmes enceintes.
  • Le volume nominal. C’est la quantité de liquide qui doit se trouver dans la bouteille : 75cl, 1,5l…
  • Les informations sur l’embouteilleur. L’embouteilleur est celui qui met lui-même ou fait mettre le vin en bouteilles.
  • La teneur en sucre pour les vins mousseux. Depuis le « brut nature » (moins de 3g de sucre par litre) jusqu’au « doux » (plus de 50g par litre).
  • Les allergènes. Leur présence doit être signalée dès lors que l’on peut les détecter. Les sulfites doivent être mentionnés s’il y en a plus de 10 mg par litre.
  • La dénomination de vente. Pour un VSIG, la catégorie de produit et le pays d’origine : vin mousseux d’Italie… Pour un vin avec indication d’origine, la mention AOP (AOC) ou IGP et la dénomination protégée en question : côtes-du-rhône AOP…
  • La provenance. Il s’agit du pays de l’Union européenne où ont été récoltés puis vinifiés les raisins : produit de France, vin de France…

Mentions facultatives réglementées

Un certain nombre de mentions facultatives peuvent également apparaître sur l’étiquette pour guider le consommateur dans ses choix. Pour le millésime, 85% au moins des raisins doivent avoir été récoltés durant l’année indiquée. Pour les cépages, s’il n’y en a qu’un d’indiqué, il doit constituer au moins 85% du total. S’il y en a plusieurs, ils doivent constituer 100% du total, et chacun doit y être présent pour au moins 15%.

Peuvent également figurer sur l’étiquette les méthodes particulières de vinification (élevé en fut de chêne…) le nom de l’exploitation viticole, la teneur en sucre pour les vins tranquilles… Toutes ces informations doivent évidemment à des critères bien définis.

D’autres indications, non réglementées, peuvent évidemment figurer sur l’étiquette : c’est le cas, par exemple, des mention « vieilles vignes », « vendanges tardives », etc. Mais dans tous les cas, elles ne doivent en aucun cas induire le consommateur en erreur.

Et en Indre-et-Loire ?

Puisque les circuits courts et le consommer local ont, et on peut s’en réjouir, le vent en poupe, on ne pouvait terminer cette chronique sans évoquer les vins de Touraine, rouges, blancs, rosés et gris, effervescents ou tranquilles.

Des AOC prestigieuses sont présentes sur le territoire du département : bourgueil, chinon, montlouis-sur-loire, saint-nicolas-de-bourgueil, vouvray, touraine noble-joué, et l’appellation touraine qui se décline en cinq dénominations, dont trois sont présentes en Indre-et-Loire : touraine-amboise, touraine-azay-le-rideau, touraine-chenonceaux. Sans omettre l’AOC coteaux-du-loir, présente sur cinq communes du nord de notre département.

 

Pour clore, il convient de signaler que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, et qu’il faut donc en consommer avec modération.

23 décembre 2021

Date limite de consommation : après l’heure, c’est plus l’heure !

A l’heure où beaucoup pensent déjà au menu de leur réveillon, les étals des magasins regorgent de denrées toutes plus appétissantes les unes que les autres. Mais attention à la date limite de consommation!

Dans une grande surface de l’agglomération tourangelle, un de nos adhérents a ressenti des frémissements dans les papilles en découvrant des pavés d’autruche accompagnés d’une sauce au foie gras. Se disant qu’il vient de trouver une bonne idée pour son menu de réveillon, il retourne l’emballage, et là il lui faut déchanter : il est indiqué « à consommer jusqu’au 21/12/21 ».

L’histoire ne dit pas si notre consommateur a décidé d’acheter tout de même le produit convoité, décrétant que cette année, à sa table, ce serait Noël tous les jours.

L’histoire ne dit pas non plus si le responsable qui a décidé de commander pour sa clientèle des menus de fête à consommer 4 jours avant les fêtes a eu une promotion.

Mais cet épisode aura au moins une vertu : alerter, une fois de plus, le consommateur sur la nécessité de regarder les étiquettes avec attention avant d’acheter un produit.

C’est aussi l’occasion d’un petit rappel : il existe deux mentions de dates possibles pour les produits alimentaires préemballés.

DDM (Date de durabilité minimale)

L’emballage mentionne « à consommer de préférence avant… ». Dans ce cas, le produit ne présente pas de danger particulier s’il est consommé après la date indiquée. Il peut par contre perdre tout ou partie de ses qualités nutritives ou gustatives.

DLC (Date limite de consommation)

L’emballage mentionne « à consommer avant…). Le produit en question peut devenir dangereux, voire toxique, s’il est consommé après la date indiquée. En outre, il ne doit plus être commercialisé au-delà de cette date.

A noter qu’un certain nombre de produits alimentaires sont exemptés de DLC ou de DDM. C’est le cas entre autres des fruits et légumes frais, des boissons alcoolisées, du vinaigre, du sel et du sucre…

 

Pour en revenir à notre exemple, les pavés d’autruche devront avoir disparu des rayons le 22 décembre à l’ouverture du magasin… et notre adhérent devra trouver une autre idée pour régaler ses convives de Noël.

 

20 décembre 2021

La sécurité des jouets : un impératif incontournable

Les jouets proposés aux enfants, à l’approche de Noël, doivent présenter un niveau de sécurité maximal.
A quoi doit-on être attentif lorsque l’on achète des jouets pour des enfants ? Et quel est le sens ou la portée du marquage CE présent sur les jouets ?

Plus largement la question est la suivante. Quelles sont les règles de base dans la fabrication et la vente des jouets destinés aux jeunes enfants ?

La réponse tient dans un principe simple : la conception d’un jouet doit prendre en compte l’utilisation normale et prévisible que pourra en faire un enfant et elle doit donc anticiper les risques de blessure liés à une utilisation normale et prévisible. Autrement dit, la fabrication et la vente de jouets sont indissociables de la vulnérabilité particulière des jeunes enfants. Les jouets doivent être conformes aux exigences de sécurité, que ce soit pour leurs propriétés mécaniques, leurs caractéristiques chimiques et électriques, leur inflammabilité, l’hygiène, … etc.

Marquage CE : que signifie-t-il exactement ?

Ce marquage signifie que le produit satisfait aux exigences réglementaires de sécurité. Ce qui veut dire que des tests ont été effectués sur leur conformité, le plus souvent par des laboratoires spécialisés.

Ce marquage CE doit obligatoirement être apposé sur le produit ou son emballage. C’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui est chargée de vérifier la présence mais aussi la loyauté de ce marquage par des prélèvements de produits qui seront analysés en laboratoire.

 

La règlementation impose aussi que le jouet soit accompagné d’un étiquetage comprenant les avertissements propres à chaque type de jouet, et donc les risques encourus et la manière de les éviter, l’âge minimum, la nécessaire surveillance des adultes ….

Règles particulières

Il existe aussi des règles particulières pour les jouets destinés aux enfants de moins de 36 mois.
Les jouets qui seraient dangereux pour les enfants de cet âge doivent porter la mention « Attention : ne convient pas aux enfants de moins de 36 mois »

Cette phrase peut être remplacée par un symbole graphique représentant une tête d’enfant et la mention 0-3 dans un cercle rouge barré.

Quelques conseils

Quelques conseils avant l’achat de peluches qui rentrent dans la catégorie des jouets destinés aux moins de 36 mois :
– vérifier la solidité ou la résistance des yeux et du nez ;
– vérifier les accessoires et parties des jouets qui pourraient s’en détacher facilement et être avalés comme les pompons, les bouts de feutrine collée, etc. ;
– vérifier la solidité des coutures : les rembourrages ne doivent pas être accessibles.

 

Et Joyeux Noël bien sûr !

16 décembre 2021

Fromage à raclette : les antibiotiques, c’est pas automatique

Il existe des journées mondiales pour (ou contre) à peu près tout : depuis les plus vilaines maladies jusqu’aux pires calamités, en passant par des choses beaucoup plus gaies. Ce 13 décembre, par exemple, a été décrété depuis 2018 journée mondiale de la raclette.

Les gourmands, mais surtout les marchands de fromage (ce sont d’ailleurs eux qui ont inventé le concept), ont coché le 13 décembre sur leur calendrier : aujourd’hui, c’est la journée mondiale de la raclette !
Alors tant qu’à fêter dignement l’événement, en famille ou entre amis, autant savoir ce que l’on va mettre dans notre assiette.

C’est quoi, une raclette ?

 

Partie originellement de Suisse, la raclette a conquis peu à peu tous nos foyers, au point de devenir le plat par excellence des soirées d’hiver en famille ou entre amis. Alors, pour ceux qui auraient vécu totalement à l’écart du monde depuis plus de 50 ans, rappelons que cela consiste à faire fondre du fromage sur des tranches de charcuterie et des pommes de terre.

 

On pourrait disserter longuement sur le choix de chaque ingrédient, mais nous nous contenterons d’évoquer aujourd’hui le roi de la fête : le fromage. Quand arrive la saison hivernale, les rayons de nos grandes ou petites surfaces, les étals de nos fromagers se garnissent de produits à faire fondre dans les poêlons.

Ainsi fond, fond, fond…

Pas toujours simple de s’y retrouver dans cette offre pléthorique de fromages divers et variés.

  • Raclette du Valais. A tout seigneur, tout honneur, puisque nos voisins suisses ont inventé la raclette. Depuis 2003, la raclette du Valais bénéficie d’une AOP (appellation d’origine protégée), avec un cahier des charges très strict.
  • Raclette de Savoie. Depuis 2017, ce fromage bénéficie d’une IGP (indication géographique protégée). Le cahier des charges stipule entre autres que le fromage doit être produit ou affiné en Savoie ou Haute-Savoie et que le lait ne doit pas être pasteurisé. Il précise également les races bovines autorisées.
  • Fromage à raclette label rouge. Depuis 2004, le label rouge peut être accordé aux fromages à raclette, sous certaines conditions.

… mon p’tit fromage à raclette

Et puis, il y a tous les autres fromages dits « à raclette » à faire fondre sur vos pommes de terre. Puisque la demande des consommateurs est de plus en plus grande, la production a tendance à s’industrialiser toujours un peu plus. Nombre de fromages proposés, par exemple, sont produits à partir de lait en poudre. Les industriels remplacent également, le plus souvent, la présure par un coagulant microbien.

Mais la différence la plus notable avec les produits labellisés consiste en l’utilisation d’un antibiotique antifongique, la natamycine. Bloquant le développement des champignons, il s’agit d’un agent conservateur. Sur les emballages, il apparaît sous la mention E235. Des effets indésirables sur la santé peuvent se manifester, notamment nausées et vomissements. Cependant, selon plusieurs études scientifiques, la dose à absorber pour risquer de tels désagréments nécessiterait de manger plusieurs dizaines de kilos de raclette. Même un gros mangeur risque de ressentir de tels symptômes bien avant de pouvoir incriminer la natamycine.

Alors, si l’on rechigne à convier ses amis à une « antibiotic party », mieux vaut traquer le E235 sur les étiquettes. Pas forcément facile quand on sait que la production industrielle couvre plus de 90% de l’offre.

 

On peut aussi, sur les conseils de son fromager, oser un fromage AOP d’une autre région, car, comme le confie un professionnel, « du moment que le fromage fond et qu’il a un goût… »

13 décembre 2021

Magasin précaire et artifices de ventes divers

Il y a quelque temps, un consommateur, à l’occasion d’un démarchage téléphonique, avait appris qu’il avait gagné un cadeau à venir retirer dans un magasin de meubles. Il avait ensuite reçu un courrier confirmant cette invitation. Il a préféré interroger Que Choisir sur les éventuels pièges de cette annonce.

Réponse de Que Choisir

Oui le consommateur a bien fait.

Comment attirer le consommateur ?

Ce type d’annonce est bien sûr un artifice, une manière de faire venir les consommateurs en magasin pour leur faire acheter un produit. Les entreprises spécialistes de cette pratique sont généralement des vendeurs de salons, de canapés, etc.

Si ce procédé a un peu perdu de son actualité, il sévit encore et il faut s’attarder sur la stratégie de ces magasins « précaires ». « Précaires » parce que leur passage ne va durer en fait que quelques semaines ou, au plus, deux ou trois mois.

Ces magasins de meubles s’installent donc de manière très provisoire dans des locaux commerciaux inoccupés, même si le discours parlera d’une installation durable. 

La technique est donc de démarcher téléphoniquement les consommateurs de la zone environnante en leur proposant de venir retirer en magasin des cadeaux plus ou moins dérisoires mais bien sûr sans obligation d’achat !

Une invitation écrite suivra si le consommateur a mordu à l’hameçon.

Le but : conclure un achat

On a compris, la venue des consommateurs en magasin se soldera souvent par un achat.

En effet ces consommateurs sont bien sûr pris en main par des vendeurs qui les amènent immanquablement à passer une commande, en leur offrant de merveilleuses réductions de prix, par rapport aux prix affichés en magasin.

Faire preuve de méfiance et de vigilance

Des enquêtes nombreuses de la Répression des fraudes ont montré que ces prix affichés sont des prix anormalement gonflés, ce qui permet de proposer sans difficulté des réductions de prix importantes mais totalement illusoires, trompeuses.

C’est ce qui est arrivé à des consommateurs lorsqu’ils sont allés dans ce genre de magasins situés dans des zones commerciales.

 

Pour convaincre plus facilement le client potentiel, les vendeurs n’hésiteront pas non plus à lui dire que le numéro figurant sur son invitation correspond à un gain d’une valeur de quelques milliers d’euros. Un artifice, un mensonge de plus !

Rappel de la législation en vigueur

Il faut savoir que ce type de pratique (démarchage téléphonique suivi d’un courrier confirmant ce type d’invitation) constitue un démarchage à domicile qui permet de se rétracter pendant quatorze jours à compter de la date d’achat. Le bon de commande doit informer le consommateur de ce droit de rétractation. A défaut, c’est un délit.

Conclusion

Si un consommateur se laisse malgré tout séduire, attention toutefois à ne pas demander une livraison immédiate, anticipée. Cela pourrait faire perdre le droit à rétractation.

9 décembre 2021

La consommation en folie (4)

A l’origine était le bar, lieu où l’on consomme des boissons, selon le dictionnaire.
Puis vint le temps de la spécialisation : bar à vin, bar à eau, bar à bières, bar à cocktails…
Ensuite le concept s’élargit à la nourriture, avec les bars à huîtres, bar à tapas, etc.
Aujourd’hui, une grande enseigne de lingerie féminine ayant pignon sur rue, entre autres, en centre ville à Tours, a inventé le « bar à culotte » , avec cette précision : « 1+1=3 » (sic).

On comprend évidemment que si on achète deux culottes, la troisième est gratuite. Le happy hour en quelque sorte !

6 décembre 2021

Droit de rétractation achats à distance

Un consommateur a commandé un ordinateur sur un site internet mais ayant vu deux jours plus tard le même ordinateur en magasin à un prix plus intéressant, il a voulu annuler sa commande. Il a demandé à faire jouer son droit de rétractation mais le site a refusé et l’a informé que l’ordinateur allait lui être expédié incessamment. Le consommateur en colère a contacté Que Choisir pour savoir si ce refus était légal ? oui, ce refus est légal.

Rappel de la législation en vigueur

Il est vrai que lorsque nous passons une commande sur internet, dans la plupart des cas, nous bénéficions d’un délai pendant lequel nous pouvons nous rétracter, c’est-à-dire annuler cette commande.

Ce que l’on sait moins, pour pouvoir bénéficier de ce droit de rétractation, c’est qu’il faut que certaines conditions soient remplies :

Ce droit de rétractation ne concerne pas TOUTES les commandes passées sur internet. En effet certaines seront fermes et définitives même passées sur internet.

 

Exemples : ne bénéficient pas du droit de rétractation toutes les commandes de transport, qu’il s’agisse du transport des personnes (billets d’avion, de train, de bus) ou du transport de biens et de déménagement. Idem pour tous les achats de nuits d’hôtels ou tout hébergement, activités de loisirs, spectacles, locations de voiture prévues pour une date précise et encore les CD, DVD ou logiciels informatiques dont les emballages ont été ouverts, les journaux, magazines.

Egalement pour tous les biens fabriqués à la demande, sur mesure, personnalisés et enfin les biens rapidement périssables ou les produits ouverts et non retournables pour des raisons évidentes d’hygiène ou de protection de la santé (exemples : cosmétiques operculés, sous-vêtements vendus en sachets fermés…). On voit que la liste des biens n’ouvrant pas droit à rétractation est quand même longue.

L’ordinateur n’est pas dans cette liste, pouvait-il donc bien se rétracter ?

Le consommateur a le droit de revenir sur sa décision d’achat et de se rétracter pour sa commande pendant 14 jours mais à compter de la réception du produit, pas à compter de la commande (et cela depuis 2014).

Alors on peut penser qu’il serait plus simple pour le vendeur d’éviter d’envoyer un produit qui lui sera ensuite renvoyé par l’acheteur qui est déjà décidé à se rétracter.

 

L’objectif du législateur était de réduire les achats d’impulsion, de protéger les commerçants contre certains clients qui passaient de multiples commandes pour les annuler ensuite car, on l’ignore souvent, mais le vendeur n’a aucunement l’obligation d’offrir la gratuité des frais de retour en cas de rétractation même si de nombreux sites le font, par geste commercial, pour inciter à commander.

Conclusion

Notre consommateur va devoir attendre d’avoir reçu l’ordinateur commandé pour se rétracter et le renvoyer, peut-être à ses frais.

 

2 décembre 2021