La fin des tickets de caisse
À partir du 1er août, les tickets de caisse et de carte bancaire ne seront plus imprimés systématiquement par les commerçants. Le client devra en faire la demande.
Au 1er août 2023, les tickets de caisse et de carte bancaire ne seront plus automatiquement imprimés en magasin par les commerçants. Cela concerne également les tickets distribués par les automates ou les bons de réduction.
Ce qui est mis en avant par le gouvernement, c’est évidemment l’argument écologique. Selon certaines études, il serait édité chaque année en France 30 milliards de tickets de caisse, ce qui nécessiterait l’abattage de 2,5 millions d’arbres ce qui représente, il est sûr une sacrée forêt. En plus, nombre de tickets finissent directement à la poubelle sans même avoir été consultés par le client. Cette limitation des tickets de caisse est donc censée limiter l’émission de gaz à effet de serre.
Des exceptions
Il est prévu des exceptions à cette limitation (article D541-371 du code de l’environnement) :
- les tickets de caisse, en cas d’achat d’appareils électroménagers par exemple, pour la durée de la garantie légale de conformité;
- les tickets pour les opérations de paiement par carte bancaire, annulées ou non abouties;
- les tickets émis par des automates, comme les tickets de péage ou de parking…
Un gain pour la planète ?
De nombreux spécialistes sont extrêmement sceptiques sur le gain écologique de cette mesure parce que la dématérialisation et le stockage de données qui va avec a un coût écologique, en terme de pollution numérique. Et au final, le bilan environnemental de ce reçu dématérialisé pourrait être bien pire que le bon vieux ticket de caisse.
Et pour le consommateur ?
Pour le consommateur, cette décision pose beaucoup de questions sans réponses.
Comment vérifier, après le passage en caisse, qu’on a bien payé le bon prix pour les articles que l’on a achetés ?
Comment justifier auprès d’un vigile que l’on a bien payé un article ?
Comment se faire rembourser un article alimentaire s’il y a rappel de produit ?
Comment faire valoir son droit à garantie légale ou commerciale ?
Comment se faire indemniser en cas d’action en justice ?
Comment échanger un vêtement ?
Et puisqu’on nous parle de factures numériques, on comprend tout de suite que les personnes ne disposant pas d’un smartphone ou peu à l’aise avec l’informatique (notamment les personnes âgées) seront les premières victimes potentielles d’abus de toutes sortes.
La dématérialisation forcée favorisera forcément la constitution de bases de données avec, à la clé, des publicités intrusives, voire des tentatives d’escroquerie.
L’UFC Que choisir, avec d’autres associations, demande donc à ce qu’on continue de proposer aux acheteurs une facture papier.
La dernière lettre d’un petit-fils à sa grand-mère
Le prix du timbre vert va s’envoler une nouvelle fois par rapport à une inflation qui n’est pourtant pas orientée à la baisse. C’est ce que constate un jeune garçon qui envoie une carte postale à sa grand-mère.
Ma chère mamie,
Comme chaque été je t’envoie une petite carte postale de vacances. Comme tu le sais, cette année nous sommes en Bretagne. Il fait beau, je m’amuse bien, et je me baigne tous les jours. Mais hélas, c’est la dernière fois que je t’écris, car je viens d’apprendre que La Poste a décidé de faire passer le prix du timbre vert de 1,16€ à 1,29€ (+11,2%), au 1er janvier prochain. A ce prix-là, avec mon argent de poche, il faudra que je choisisse : acheter la carte postale ou le timbre, mais je ne pourrai pas me payer les deux. Et La Poste a beau me répéter qu’il s’agit d’une « évolution » (le mot augmentation doit lui faire peur), ça ne changera rien au problème. J’ai calculé qu’à ce rythme-là, dans 10 ans, le timbre vert coutera 4€ (2,27€ si les prix n’« évoluent » que tous les deux ans). Si le réchauffement climatique suivait la courbe de progression du timbre vert, dans 10 ans, il ferait 90° l’été à Paris !
En attendant que les experts du Giec se penchent sur ce problème, je t’embrasse très fort, ma chère mamie.
Signé : ton petit-fils adoré.
PS : il y aurait bien une solution : c’est que le petit billet que tu me donnes, à chaque Noël ou anniversaire, « évolue » comme les tarifs postaux. Mais je sais bien, hélas, que ta retraite n’est pas indexée sur le prix du timbre.
L’eau dans tous ses états (4)
Pour bien gérer l’eau, il faut bien la connaitre : voici 6 éclairages différents sur ce précieux liquide indispensable à la vie. Cette série s’appuie sur le dossier réalisé par l’association Eau-Touraine. Quatrième volet : la pollution.
Ça peut sembler une évidence, mais il est bon de le rappeler : le principal ennemi de l’eau, c’est la pollution ! Mais au fait, qu’est-ce que la pollution ? C’est le fait d’introduire dans un milieu de la matière susceptible d’en altérer le fonctionnement, de porter atteinte à la biodiversité qu’il contient ou à la santé des êtres qui y sont confrontés.
La pollution est, hélas, universelle. Si les pays industrialisés rejettent des substances toxiques (nitrates, pesticides, plastiques…) ou des produits dont la dégradation chimique reste toxique, les pays pauvres, de leur côté, utilisent des produits toxiques pour les cultures ; de surcroit, ils protègent encore moins que les pays riches leurs ressources en eau.
Pollutions ponctuelles ou diffuses
Une pollution peut être ponctuelle, si elle est localisée dans le temps et l’espace (ce fut le cas de la pollution Protex en 1988), elle peut aussi être diffuse quand on ne peut pas en localiser la source avec exactitude. C’est le cas notamment des traitements agricoles, qui s’infiltrent dans le sol, ou des résidus d’hydrocarbures, qui ruissellent sur les chaussées. Or, les milieux aquatiques ont une capacité d’auto-épuration limitée.
Ce sont les collectivités locales qui ont la responsabilité de collecter et de traiter les eaux usées sur leur territoire, soit par un réseau de collecte et traitement, soit par le contrôle des installations d’assainissement individuel.
Une eau du robinet pas toujours potable
Pour ce qui est de l’eau potable, les collectivités et les entreprises délégataires ont obligation de fournir à l’usager une eau propre à la consommation humaine. Or, en 2021, 17% de la population française a reçu, à un moment ou un autre, une eau non-conforme. Le polluant en cause est très souvent l’ESA-métolachlore. Il s’agit d’un métabolite du S-métolachlore, un désherbant.
Mais en septembre 2022, L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) a relevé le seuil maximal d’ESA-métolachlore dans l’eau de 0,1µg/l à 0,9µg/l. Du coup, la plus grande partie des eaux trop métolachlorées redeviendrait propre à la consommation, comme par magie ! Et puis, à peine cinq mois plus tard, l’Anses a décidé d’interdire les herbicides à base de S-métoclachlore. Comprenne qui pourra !
Dernière remarque : beaucoup de gens utilisent un adoucisseur d’eau. Celui-ci est destiné à éliminer la formation de tartre dans les canalisations et les appareils qui utilisent de l’eau (le calcaire n’étant d’ailleurs pas un produit polluant).
Mais attention, si l’eau filtrée par un adoucisseur est potable, elle possède une teneur en sodium beaucoup plus élevée que la normale, ce qui fait que l’OMS la déconseille en particulier pour les personnes fragiles comme les bébés, les femmes enceintes, les personnes âgées, les hypertendus et les cardiaques.
Le dossier complet, en 15 fiches, est téléchargeable sur le site de l’association Eau-Touraine : www.eau-touraine.fr
Ventes de produits par lots dans la Grande Distribution
Des dépliants publicitaires des enseignes de la grande distribution arrivent chaque semaine dans les boites à lettre. Et certains dépliants mettent l’accent sur des ventes de produits par lots. Quelles précautions faut-il prendre ?
La force de vente des grandes surfaces passe par l’offre de promotions présentées sous la forme de produits gratuits, ou sous la forme de réduction de prix pour l’achat de plusieurs articles identiques ou l’achat de produits en grand nombre.
La première règle de vigilance est de toujours comparer le prix de l’offre promotionnelle avec le prix habituel. Pour cela, il faut comparer le prix à l’unité de mesure – c’est-à-dire le prix à l’unité, au kilo ou au litre – des produits promotionnés avec le prix du produit vendu dans son conditionnement habituel. C’est la seule manière de vérifier la réalité de la réduction de prix ou de la gratuité annoncée.
Des surprises !
Les formats XXL ou familial, c’est-à-dire les grands conditionnements révèlent effectivement des surprises : parfois le prix de vente à l’unité est plus intéressant que le produit vendu en lot.
Alors est-ce légal ?
Tout dépend du message publicitaire qui accompagne la vente du lot :
-Si ce lot mentionne par exemple le terme promotion, il doit y avoir un gain économique pour le consommateur ou alors on se trouve face à une publicité mensongère ;
-Si ce lot mentionne simplement « format familial ou format XXL », un gain économique n’est pas vraiment annoncé dans cette formulation.
Cela dit, un tribunal pourrait néanmoins considérer cette dernière offre comme trompeuse.
L’erreur, un argument crédible ?
Il est vrai que les supermarchés et hypermarchés se trouvent en fait eux-mêmes confrontés à une multitude et à une superposition d’offres promotionnelles qu’ils ne maîtrisent pas toujours.
De plus, face à un prix plus attractif pratiqué chez un concurrent direct, certains directeurs de magasin abaisseront rapidement le prix du produit standard, ou à l’unité, parce que c’est celui qui est le lisible et le plus visible par le consommateur, en oubliant donc la promotion qui se trouve en tête de gondole.
En fait, si certains consommateurs se laissent séduire par la vente par lots, d’autres consommateurs resteront sensibles au prix du produit à l’unité, qui reste un produit d’appel, notamment en période d’inflation.
En conclusion, la vigilance s’impose !
STEAK VEGETAL : steak ou végétal
Par décret, le gouvernement veut interdire des appellations comme steak végétal. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Au départ, un décret gouvernemental, paru au Journal officiel le 30 juin 2022 voulait réserver, à partir du 1er octobre 2022, des appellations comme steak ou saucisse à des aliments issus de viande animale.
La filière de l’alimentation végétale a obtenu un sursis auprès du Conseil d’Etat, et donc, pour l’heure, le décret reste suspendu et cette décision ne s’applique pas.
Quelles appellations ?
On peut consulter la liste complète du décret, mais par exemple, un certain nombre d’appellations pourraient être désormais réservées aux produits d’origine animale : steak, saucisse, on l’a dit, mais aussi lardons, boulettes, nuggets, bacon, chipolatas, bacon… En gros, tous les termes qui évoquent de la nourriture produite à partir d’animaux.
Quel était le but de ce décret ?
A l’origine, ce décret entendait éviter un risque de confusion chez le consommateur. Mais la filière végétale y relevait plutôt l’action d’un lobby pro-viande qui voit le secteur végétal lui grignoter petit à petit des parts de marché, quand les habitudes alimentaires de la population changent. Et d’ailleurs, les défenseurs du steak végétal sont dubitatifs quant à la possibilité pour un consommateur de se faire abuser par des appellations comme steak végétal.
La marque Happyvore avait choisi l’arme de l’humour en rebaptisant, fictivement, ses merguez végétales « tiges cylindriques à bout rond ».
Changement ou non ?
Sur la forme, on peut quand même se poser quelques questions.
Si des mots comme boulette sont a priori compatibles avec n’importe quel ingrédient, puisque le terme ne décrit que la forme du produit, des mots comme lardons ou bacon sont plus problématiques, parce que leur définition, en langue française, implique bien qu’ils soient composés de viande (du porc en l’occurrence). Le bacon, selon le dictionnaire, c’est du filet de porc, cru et fumé, débité en tranche.
Et pour les lardons, les professionnels du végétal ont bien perçu la difficulté, puisque l’un d’entre eux, pour vanter ses produits, a lancé le slogan : « Le porc sans viande de porc ». Pour le moins ambigu !
L’eau dans tous ses états (3)
Pour bien gérer l’eau, il faut bien la connaitre : voici 6 éclairages différents sur ce précieux liquide indispensable à la vie. Cette série s’appuie sur le dossier réalisé par l’association Eau-Touraine. Troisième volet : les multiples usages de l’eau.
L’eau prélevée a de multiples usages : l’alimentation humaine en eau potable, évidemment, l’irrigation pour les cultures, l’usage industriel, mais aussi le fonctionnement des turbines sur les ouvrages hydroélectriques ou le refroidissement des réacteurs nucléaires.
Pour l’Indre-et-Loire (chiffres de 2020), les prélèvements se décomposent ainsi : barrages 199 millions de m3 (usine hydroélectrique d’Yzeures-sur-Creuse), centrale d’Avoine 184 millions de m3, eau potable 42 millions de m3, irrigation 23 millions de m3, industrie 3,5 millions de m3. Soit un total de 453 millions de m3.
Si l’on enlève le barrage d’Yzeures et la centrale d’Avoine, où l’eau prélevée est rejetée en aval, il reste 69 millions de m3, dont quasiment les deux tiers pour l’eau potable. Sur la métropole tourangelle, on constate que le volume des eaux usées traitées avant rejet est très proche du volume prélevé.
De bons et de mauvais élèves ?
Ces chiffres posent plusieurs questions.
Y aurait-il de bons prélèvements, ceux qui sont rejetés intégralement ou presque (barrages, centrale, eau potable), et de mauvais prélèvements, ceux qui se perdent dans le sol, voire qui s’évaporent avant toute utilisation ?
Y aurait-il de bonnes retenues, comme les barrages ou les retenues collinaires, et de mauvaises comme les bassines, qui sont alimentées par des pompes ?
Est-il judicieux de prélever massivement dans des nappes à faible renouvellement, comme le cénomanien ?
Les réponses à ces questions ne peuvent être simplistes. Un agriculteur qui irrigue ses cultures a un argument tout trouvé : il le fait pour nous nourrir. Mais qu’en est-il d’un gérant de golf qui arrose ses greens (Saint-Antoine-du-Rocher, Courcelles, La Gloriette et Ballan, utilisent chacun entre 20 000 et 40 000m3 d’eau par an) ?
Un problème, et plusieurs types de solutions
Chaque utilisateur a de bonnes raisons pour justifier ses prélèvements, et chacun les juge comme il l’entend.
Il faut bien comprendre que les années chaudes et sèches se multipliant, les ressources vont forcément diminuer. Et l’eau prélevée à tel endroit manquera forcément, à un moment ou à un autre, à tel autre endroit : nous sommes tous, ménages, agriculteurs, industriels, interdépendants.
A ce problème, qui n’avait pas cours en France puisque l’alimentation en eau, jusqu’à maintenant, n’était pas (sauf exception très limitée dans le temps et l’espace) un problème, des solutions voient le jour, d’inspiration bien différente :
– Une solution libérale : l’eau est considérée comme une marchandise, et les utilisateurs achètent un droit à consommer ou à stocker (c’est la problématique des bassines) ;
– Une solution sociale : pour qu’il y ait de l’eau pour tout le monde, on réduit drastiquement la consommation, et on la tarifie différemment, avec des mètres cubes gratuits, puis une forte augmentation du prix au-delà d’un certain seuil.
Au final, c’est bien au citoyen de se saisir du sujet.
Le dossier complet, en 15 fiches, est téléchargeable sur le site de l’association Eau-Touraine : www.eau-touraine.fr
Convocation plus vraie que nature
Les fausses accusations de pédopornographie, d’exhibitionnisme, etc. font toujours florès sur Internet. Il ne faut surtout pas paniquer quand on en est victime, et en aucun cas y répondre.
Une de nos adhérentes a reçu ces jours-ci un mail d’un certain Roger Chateaunet. Ne connaissant pas l’expéditeur et l’intitulé du message étant « demande de justification juin 2023 », curieuse, elle ouvre le mail et prend connaissance du contenu. C’est en fait une soi-disant convocation de M. Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie national, en collaboration avec la direction central de l’Office Européen de Police, EUROPOL. La convocation porte sur des accusations de pédopornographie, pédophilie, exhibitionnisme, etc. Le courriel invite notre pseudo-délinquante à se justifier (?!) par retour de mail, sous peine de poursuites.
La forme y est mais pas le fond
Notre adhérente, n’ayant en la matière rien à se reprocher, n’a évidemment pas donné suite. Après avoir ri de bon cœur de cette mascarade, elle s’est penchée sur la convocation en question. Elle reconnait que la forme y est, que les sempiternelles fautes d’orthographe ont disparu mais le fond ne correspond en rien à la procédure habituelle…
Consulté, un professionnel des réseaux informatiques fait remarquer qu’en aucun cas la gendarmerie ou la police nationale n’utilise d’adresse mail domiciliée chez un opérateur privé (gmail ou autre). Ce que confirme la Gendarmerie nationale (la vraie) : « Un mail émanant de la Gendarmerie nationale finira toujours par @gendarmerie.interieur.gouv.fr. » En outre, jamais un courriel émanant de vrais services gouvernementaux (police, gendarmerie, impôts…) ne fait état de l’identité de l’expéditeur. D’ailleurs, dans des affaires de ce genre, jamais non plus la personne visée ne reçoit de convocation par courriel : gendarmes ou policiers se déplacent directement à son domicile.
Les personnes âgées pour cible
Cette arnaque qui, pour n’être pas nouvelle, n’en connaît pas moins, selon la Gendarmerie nationale, un regain d’activité dans plusieurs départements.
Mais en quoi consiste-t-elle précisément ? A la réception de ce genre de mail frauduleux, certaines personnes répondent, comme elles y sont invitées, pour tenter de se justifier. Le contact étant établi, les escrocs essaient alors de les faire chanter en menaçant de révéler aux autorités, à la presse, aux associations de lutte contre les pédophiles leurs prétendus agissements (« Votre portrait photographique seront transmis aux associations de lutte contre les pervers/les pédophiles et aux médias pour publication afin que votre famille et vos proches sachent ce que vous faites. »). Ce scénario a des variantes : parfois la personne contactée se voit réclamer le paiement d’une « amende » qui arrêterait là les poursuites.
Mais qu’est-ce qui peut pousser une personne qui n’a rien à se reprocher à répondre à ce genre de courriel ? Selon les autorités, ce sont clairement des personnes âgées qui sont visées, des gens qui peuvent s’émouvoir d’être l’objet de telles accusations, et vouloir arrêter là une source potentielle d’ennuis.
Que faire ?
Quel que soit le mode opératoire, quand on est destinataire de ce genre de courriel, il faut surtout ne pas cliquer sur les liens proposés, et ne pas répondre au courriel.
La Gendarmerie nationale, qui a été saisie d’un certain nombre de cas similaires, incite les victimes, en cas de doute sur la véracité du document, à se déplacer dans la brigade de gendarmerie la plus proche de leur domicile pour poser leurs questions ou pour déposer plainte si elles ont déjà engagé des paiements.
Il est fortement conseillé également de bloquer l’expéditeur du message et de signaler ce comportement illicite sur la plateforme Pharos.
Le camembert vient-il de Normandie ? P’têt ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non !
Pas toujours facile de savoir précisément d’où vient le produit que l’on est en train de consommer, même quand il s’agit d’un camembert, un produit dont le nom a une connotation géographique pourtant bien claire.
Camembert, d’où viens-tu ? La réponse qui vient en premier à l’esprit, c’est : « De Normandie, évidemment ! » Mais rien n’est moins sûr. Et quand l’étiquette sème le trouble dans les esprits, il convient de faire toute la lumière sur la question.
Le Camembert
Camembert est à l’origine le nom d’une toute petite commune de l’Orne (en Normandie, ça c’est sûr), dont personne ou presque n’aurait jamais entendu parler (elle ne compte que 170 habitants), si elle n’avait donné son nom à un fromage de vache à pâte molle mondialement connu. Tellement connu que tout le monde a voulu l’imiter, en France ou à l’étranger. Et comme le nom camembert était vendeur, on en a vu fleurir de toutes origines : du Nord, de l’Est, du Sud ou du Centre, sans parler de lieux de production franchement exotiques.
Avec, dans l’histoire, deux grands perdants : le consommateur, qui était complètement sous-informé, et le producteur normand, dont le fromage était imité, copié sans qu’il ait le droit d’y redire quoi que ce soit.
Il voulait revoir sa Normandie
Les producteurs normands ont donc sollicité (et obtenu) le classement de leur produit en AOP, avec un cahier des charges contraignant à l’appui. C’est maintenant ce qui distingue un « camembert de Normandie AOP » d’un camembert tout court.
N’écoutant que mon goût de l’expérience, j’ai donc acheté un camembert sans AOP et tenté de savoir d’où il venait. Sur l’étiquette, plusieurs indications.
D’abord, en gros, le mot « camembert ». Ensuite, la photo de Robert, éleveur « en région Centre-Val-de-Loire », ainsi que la mention d’un contrat tripartite avec Lidl, qui « assure une rémunération plus juste pour les éleveurs ». Le lait, lui, est estampillé « origine France ». Enfin, sous la boite, le nom de l’entreprise qui fabrique les fromages : SE Chavegrand 23800 Maison Feyne.
Des infos éparpillées façon puzzle
Muni de ces éléments, il ne me reste plus qu’à reconstituer le puzzle. Heureusement, c’est les vacances, et j’ai un peu de temps libre.
Comme le produit que j’ai acheté ne bénéficie pas de l’AOP, le mot camembert ne me donnera aucune indication sur l’origine du produit.
Par contre, après recherche, il s’avère que la société Chavegrand est une laiterie fromagerie installée à Maison-Feyne. Donc mon fromage a été fabriqué dans la Creuse.
Mais la vache qui a fourni le lait a-t-elle été élevée par Robert en région Centre-Val de Loire ? Pas sûr du tout, puisque le fameux contrat tripartite qui lie Lidl (le distributeur), Chavegrand (le fabricant) et l’éleveur concernait, à sa signature, en réalité 24 éleveurs du secteur. Et il est fort probable que le lait de ces 24 éleveurs soit mélangé dans les mêmes cuves de stockage.
Pour résumer, mon fromage a été fabriqué dans la Creuse à partir du lait produit dans un des 24 élevages (dont celui de Robert) partenaires de la société Chavegrand. Et comme je n’ai pas été l’acheter au Lidl d’Alençon ou de Caen, je peux donc affirmer que mon camembert n’a jamais vu la Normandie !
L’eau dans tous ses états (2)
Pour bien gérer l’eau, il faut bien la connaitre : voici 6 éclairages différents sur ce précieux liquide indispensable à la vie. Cette série s’appuie sur le dossier réalisé par l’association Eau-Touraine. Deuxième volet : les captages en Touraine.
Pour que l’eau présente dans la nature (voir premier volet) soit utilisable, il faut la prélever dans le milieu naturel afin de permettre son utilisation pour des activités humaines. C’est ce qu’on appelle le captage. Il existe plusieurs sortes de captage, à commencer par le plus simple : le pompage direct dans la rivière, utilisé notamment par les agriculteurs pour irriguer leurs cultures.
Ensuite, et si on peut dire par ordre de profondeur, on trouve le pompage de surface destiné à la consommation humaine : c’est par exemple le cas pour la station de Joué –Saint-Sauveur, située aux Deux-Lions, et qui s’alimente dans le Cher. Un peu plus bas, on peut viser la nappe alluviale ou sous-fluviale ; c’est le cas à Tours à l’île Aucard ou à Fondettes, à l’île Godineau. Toujours plus profond, certains forages atteignent les nappes aquifères, que ce soit celle du Turonien (par exemple à Tauxigny, -122m), ou le Cénomanien, comme à Joué-Mignonne (-252m).
En Indre-et-Loire, il y a, toutes sources confondues, plus de 200 captages. Tous sont extrêmement réglementés, notamment en termes de quantité d’eau obtenue : celle-ci doit être déclarée à l’agence de l’eau.
Des règles strictes pour l’eau potable
Pour ce qui est de l’eau potable, les règles sont encore plus strictes, avec des tests de débit et de qualité, et des procédures de protection, qui s’appliquent aussi aux lieux de stockage.
On comprend bien que la protection des eaux de captage destinées à être distribuées au robinet est essentielle. Chaque lieu et entouré de trois zones concentriques, avec une zone de protection immédiate – c’est celle qui est clôturée -, une zone de protection rapprochée, ou les activités sont réglementées, voire interdites pour certaines, et une zone de protection éloignée, où certaines activités peuvent être réglementées. C’est la préfecture qui délimite ces zones et en fixe les contraintes, propres à chaque captage, après avis d’un hydrogéologue.
Interdépendants et interconnectés
Par exemple à Fondettes (pompage dans la nappe sous-fluviale), il est prévu d’arrêter les captages en cas de grosse crue, car les eaux de crues exceptionnelles sont particulièrement sales. D’ailleurs, dans ce cas précis, l’hydrogéologue va plus loin dans ces recommandations, puisqu’il préconise de « passer à l’agriculture biologique dans le périmètre de protection rapprochée ou de transformer en prairies des parcelles concernées ».
Cette station de l’île Godineau a d’ailleurs été déjà fermée dans le passé pour cause de pollution aux pesticides agricoles. Si les habitants ont pu continuer à l’époque à avoir de l’eau potable au robinet, c’est qu’il y a une autre source de captage à Fondettes, dans le cénomanien cette fois.
Mais ailleurs ? Car c’est bien là que le bât blesse, avec des réseaux insuffisamment connectés entre eux pour pouvoir diversifier les sources de captage.
Et il faut aussi, bien évidemment, protéger les captages : en Indre-et-Loire, 57 points de prélèvement sont dits sensibles, c’est-à-dire présentant des analyses supérieures aux seuils fixés.
Le dossier complet,en 15 fiches, est téléchargeable sur le site de l’association Eau-Touraine : www.eau-touraine.fr