UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Alimentation-Santé-Eau

L’eau dans tous ses états (2)

Pour bien gérer l’eau, il faut bien la connaitre : voici 6 éclairages différents sur ce précieux liquide indispensable à la vie. Cette série s’appuie sur le dossier réalisé par l’association Eau-Touraine. Deuxième volet : les captages en Touraine.

Pour que l’eau présente dans la nature (voir premier volet) soit utilisable, il faut la prélever dans le milieu naturel afin de permettre son utilisation pour des activités humaines. C’est ce qu’on appelle le captage. Il existe plusieurs sortes de captage, à commencer par le plus simple : le pompage direct dans la rivière, utilisé notamment par les agriculteurs pour irriguer leurs cultures.

Ensuite, et si on peut dire par ordre de profondeur, on trouve le pompage de surface destiné à la consommation humaine : c’est par exemple le cas pour la station de Joué –Saint-Sauveur, située aux Deux-Lions, et qui s’alimente dans le Cher.  Un peu plus bas, on peut viser la nappe alluviale ou sous-fluviale ; c’est le cas à Tours à l’île Aucard ou à Fondettes, à l’île Godineau. Toujours plus profond, certains forages atteignent les nappes aquifères, que ce soit celle du Turonien (par exemple à Tauxigny, -122m), ou le Cénomanien, comme à Joué-Mignonne (-252m).

En Indre-et-Loire, il y a, toutes sources confondues, plus de 200 captages. Tous sont extrêmement réglementés, notamment en termes de quantité d’eau obtenue : celle-ci doit être déclarée à l’agence de l’eau.

Des règles strictes pour l’eau potable

Pour ce qui est de l’eau potable, les règles sont encore plus strictes, avec des tests de débit et de qualité, et des procédures de protection, qui s’appliquent aussi aux lieux de stockage.

On comprend bien que la protection des eaux de captage destinées à être distribuées au robinet est essentielle. Chaque lieu et entouré de trois zones concentriques, avec une zone de protection immédiate – c’est celle qui est clôturée -, une zone de protection rapprochée, ou les activités sont réglementées, voire interdites pour certaines, et une zone de protection éloignée, où certaines activités peuvent être réglementées. C’est la préfecture qui délimite ces zones et en fixe les contraintes, propres à chaque captage, après avis d’un hydrogéologue.

Interdépendants et interconnectés

Par exemple à Fondettes (pompage dans la nappe sous-fluviale), il est prévu d’arrêter les captages en cas de grosse crue, car les eaux de crues exceptionnelles sont particulièrement sales. D’ailleurs, dans ce cas précis, l’hydrogéologue va plus loin dans ces recommandations, puisqu’il préconise de « passer à l’agriculture biologique dans le périmètre de protection rapprochée ou de transformer en prairies des parcelles concernées ».

Cette station de l’île Godineau a d’ailleurs été déjà fermée dans le passé pour cause de pollution aux pesticides agricoles. Si les habitants ont pu continuer à l’époque à avoir de l’eau potable au robinet, c’est qu’il y a une autre source de captage à Fondettes, dans le cénomanien cette fois.

Mais ailleurs ? Car c’est bien là que le bât blesse, avec des réseaux insuffisamment connectés entre eux pour pouvoir diversifier les sources de captage.

Et il faut aussi, bien évidemment, protéger les captages : en Indre-et-Loire, 57 points de prélèvement sont dits sensibles, c’est-à-dire présentant des analyses supérieures aux seuils fixés.

 

Le dossier complet,en 15 fiches, est téléchargeable sur le site de l’association Eau-Touraine : www.eau-touraine.fr