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Fausses accusations de pédopornographie : ne pas faire le jeu des escrocs

Les fausses accusations de pédopornographie, d’exhibitionnisme, etc. font actuellement florès sur Internet. Il ne faut surtout pas paniquer quand on en est victime, et en aucun cas y répondre.

L’imagination des arnaqueurs est décidément sans limites. Un de nos adhérents a reçu, dans la même journée, deux courriels émanant soi-disant de la police judiciaire et de la gendarmerie nationale. Tous deux portaient contre lui des accusations de pédopornographie, pédophilie, exhibitionnisme, etc. Les deux courriels invitaient notre pseudo-délinquant à se justifier par retour de mail, sous peine de poursuites.

Des détails incohérents

Notre adhérent, n’ayant en la matière rien à se reprocher, n’a évidemment pas donné suite. Après avoir ri de bon cœur de cette mascarade, il s’est penché sur les courriels en question. Plusieurs détails ont confirmé ses doutes : quelques phrases rédigées dans un français approximatif (« vous faites l’objet de plusieurs poursuites en vigueur »), ainsi qu’une conclusion fort peu administrative (« maintenant vous êtes prévenu »)…
Consulté, un professionnel des réseaux informatiques fait remarquer qu’en aucun cas la gendarmerie ou la police nationale n’utilise d’adresse mail domiciliée chez un opérateur privé (gmail ou autre). Ce que confirme la Gendarmerie nationale (la vraie) : « Un mail émanant de la Gendarmerie nationale finira toujours par @gendarmerie.interieur.gouv.fr. » En outre, jamais un courriel émanant de vrais services gouvernementaux (police, gendarmerie, impôts…) ne fait état de l’identité de l’expéditeur. D’ailleurs, dans des affaires de ce genre, jamais non plus la personne visée ne reçoit de convocation par courriel : gendarmes ou policiers se déplacent directement à son domicile.

Les personnes âgées pour cible

Beaucoup de détails incohérents pour une arnaque qui, pour n’être pas nouvelle, n’en connaît pas moins, selon la Gendarmerie nationale, un regain d’activité dans plusieurs départements. Mais en quoi consiste-t-elle précisément ? A la réception de ce genre de mail frauduleux, certaines personnes répondent, comme elles y sont invitées, pour tenter de se justifier. Le contact étant établi, les escrocs essaient alors de les faire chanter en menaçant de révéler (aux autorités, à la presse, sur les réseaux sociaux…) leurs prétendus agissements. Ce scénario a des variantes : parfois la personne contactée se voit réclamer le paiement d’une « amende » qui arrêterait là les poursuites.
Mais qu’est-ce qui peut pousser une personne qui n’a rien à se reprocher à répondre à ce genre de courriel ? Selon les autorités, ce sont clairement des personnes âgées qui sont visées, des gens qui peuvent s’émouvoir d’être l’objet de telles accusations, et vouloir arrêter là une source potentielle d’ennuis.

Que faire ?

Quel que soit le mode opératoire, quand on est destinataire de ce genre de courriel, il faut surtout ne pas cliquer sur les liens proposés, et ne pas répondre au courriel. La Gendarmerie nationale, qui a été saisie d’un certain nombre de cas similaires, incite les victimes, en cas de doute sur la véracité du document, à se déplacer dans la brigade de gendarmerie la plus proche de leur domicile pour poser leurs questions ou pour déposer plainte si elles ont déjà engagé des paiements.
Il est fortement conseillé également de bloquer l’expéditeur du message et de signaler ce comportement illicite sur la plateforme Pharos.