Ces jeux qu’on tue

Depuis quelques années déjà, les gamers (les joueurs de jeux vidéo) se plaignent que les éditeurs de jeux vidéo ferment les serveurs qui leur permettent de jouer en ligne et en mode multijoueur.
La dernière affaire en date est celle du jeu « The Crew », lancé en 2014 et dont l’éditeur français Ubisoft a fermé le serveur. En effet, la plupart des titres demandent une connexion Internet obligatoire à un serveur et quand le serveur ferme, faute de rentabilité, il devient alors impossible pour les joueurs d’accéder au jeu et celui-ci, sans mode hors ligne, devient alors inutilisable et invendable.
Malheureusement, cette affaire met en lumière une pratique pourtant courante pour les éditeurs qui fermaient les serveurs des jeux trop anciens, pas assez rentables, la plupart du temps pour des jeux uniquement jouables en ligne comme Warhammer Online en 2013 mais pas que… Et tous les éditeurs font de même. On citera par exemple le cas d’Ubisoft qui a fermé depuis 2021 les services (en ligne et fonctionnalité multijoueur) de dizaines de jeux (Just Dance, Splinter Cell, Silent Hunter, NCSI…), Electronic Arts qui a mis fin à 9 titres début 2025 (The Simpsons : Tapped Out, Blood & Glory, Eternity Commando 2…), Square Enix qui a désactivé près de 80 jeux moins de deux ans après leur lancement…et la liste est longue.
La question centrale de ces serveurs désactivés est celle du statut du jeu qu’un gamer achète. Si les clients estiment pour leur part avoir acheté un jeu et le droit d’y jouer sans limite dans le temps, les éditeurs sont, eux, formels : l’acheteur a acheté un support physique et une licence d’utilisation d’un jeu, création non soumise à une vente. Mais alors, il aurait fallu que l’information sur cette notion de licence d’utilisation soit clairement indiquée au moment de l’achat et qu’un consommateur puisse savoir s’il achète un jeu ou simplement une licence et décider ensuite de l’achat en connaissance de cause. C’est cette notion d’information au moment de l’achat que notre association défend.
Pour plus d’informations : lire l’article « Les joueurs se rebiffent » sur notre site national
