J’ai testé pour vous… la commande sur Internet de revêtement de sol à faire livrer. Une expérience que je ne recommanderais pas, finalement, à mon pire ennemi.

Ayant fait des travaux de rénovation dans une maison de famille en Bretagne, nous devons choisir le revêtement de sol pour la pièce principale, à poser nous-mêmes. Nous décidons donc de nous tourner vers les grandes surfaces de bricolage. La suite, c’est une histoire en 8 épisodes.

Épisode 1 

Nous comparons sur Internet les différentes possibilités et nous nous arrêtons sur du parquet stratifié en lames à clipser. Sur le site d’une grande enseigne de bricolage, nous repérons quelques modèles qui devraient nous plaire. Après avoir fait nos calculs, il nous faudrait 31 paquets, pesant chacun 16kg, soit au total… une demi-tonne. Il faut ajouter à cela la sous-couche en mousse qui, si elle ne pèse quasiment rien, est plutôt encombrante. Nous décidons donc de nous faire livrer, moyennant un supplément de 49 euros.

Épisode 2

Évidemment, sur les photos d’un site Internet, difficile de se faire une idée précise du rendu. Nous décidons donc de nous rendre au magasin le plus proche de chez nous, Chambray-lès-Tours, pour voir les produits « en vrai ». En réalité, je devrais plutôt écrire « le » produit, puisque parmi les références choisies sur le site, une seule est présente en rayons. Qu’à cela ne tienne, nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur : ce sera cette couleur-là !

Épisode 3

Notre idée est de nous faire livrer par le magasin de l’enseigne le plus proche du lieu où le parquet sera posé, en l’occurrence Quimper. Et là, surprise, ce produit n’est pas proposé à Quimper. Ben oui, ça aurait été trop simple ! Du coup, on en repère un autre qui, lui, est disponible. On commence à être loin de notre premier choix, mais bon !

Épisode 4

Retour au magasin de Chambray pour voir le parquet en question. On trouve l’allée sans peine (on commence à être habitués). Cette fois, plus d’hésitation, sinon on va finir par installer notre salle à manger sur une chape de béton brut. Le style industriel est peut-être à la mode, mais il y a des limites ! On décide donc d’acheter sur-le-champ quelques bottes, histoire de commencer la pose en attendant la livraison. Le vendeur nous signale (est-ce une plaisanterie ?) que le magasin assure les livraisons n’importe où. Y compris au fin fond de la Bretagne ? « Oui, pas de problème, vous pouvez même commander au magasin de Bordeaux si vous voulez ! » « Et le tarif de livraison sera le même ? » « Ah, ben non, évidemment ! » Je me disais bien qu’il y avait un loup!

Épisode 5

Retour à domicile et commande sur le site, et là, nouveau contretemps : à Quimper, il n’y a en stock que 2 bottes du parquet que nous avons choisi. Pas grave, on n’est pas pressés, on commande et tant pis s’il y a un peu de délai. Nous remplissons donc notre commande en ligne, jusqu’au moment de préciser la quantité choisie. Là, tout se bloque et un avertissement comminatoire apparait en rouge sur l’écran : « Impossible de valider votre commande, veuillez choisir une quantité ne dépassant pas 2. »  Un peu têtus, nous recommençons l’opération, mais visiblement, le logiciel est encore plus têtu que nous. Rien à faire. Il n’y a aucun moyen d’obtenir un produit s’il n’est pas en stock, pas moyen de le commander, même s’il est présent en abondance dans un autre magasin de la même enseigne. Un peu mauvais esprit, je me demande ce qu’on peut bien faire avec 2 bottes, soit à peu près 3,5m2, à part bien sûr les poser dans ses toilettes. Passons !

Épisode 6

Il est trop tard pour reculer, puisque nous en avons déjà acheté plusieurs paquets. Donc nous commandons en vitesse le complément à Chambray-lès-Tours, là où on est sûrs qu’il y en a en stock. Il vaut mieux être rapides pour éviter qu’un autre client ne dévalise le magasin avant nous.

Épisode 7

Le livreur fait son office, et nous nous retrouvons donc avec 31 bottes de parquet à transporter nous-mêmes à 450 km de là. Impossible de faire ça en un seul voyage, nous ne pouvons en caser que la moitié dans la voiture.

Épisode 8

On vous fera grâce des allers-retours, et du désagrément d’avoir un tas de lames de parquet dans son salon, mais on peut tout de même s’étonner du fait qu’une grande enseigne, avec de nombreux magasins répartis sur à peu près tout le territoire, soit incapable d’assurer la commande d’un produit présent sur son site. Si nous avions vraiment voulu aller au plus près, nous aurions dû acheter 2 bottes de parquet à Quimper, 6 à Brest, quelques autres à Vannes, et le complément à Nantes ou à Rennes. Et dire que certains prétendent encore qu’Internet est là pour nous simplifier la vie !