TIK TOK ET LES RECOMPENSES
On pourrait se faire rémunérer en regardant des vidéos. C’est du moins ce qu’a tenté de mettre en place Tik Tok.
C’est l’idée qu’a eue le réseau social Tik Tok en lançant sa nouvelle application Tik Tok Lite. L’idée est simple : regarder des vidéos via cette appli vous donne un certain nombre de points, qui seront convertis, quand vous en aurez assez, en bons d’achats Amazon ou en cartes cadeaux PayPal. Certes, ce système n’est évidemment pas assez rémunérateur pour en faire son métier mais il l’est suffisamment quand même pour que vous ayez envie d’en regarder toujours plus.
Et c’est là le danger !
Si vous enchainez les visionnages de vidéos et qu’en plus on vous récompense pour le faire, il y a un risque d’addiction. D’ailleurs, la Commission européenne s’est inquiétée de ce risque, notamment pour les enfants, en raison de l’absence potentielle de mécanismes efficaces de vérification de l’âge.
La plateforme a préféré, prudemment, prendre les devants, en suspendant « volontairement » (sic) le système de récompenses de sa nouvelle appli. Les responsables du géant chinois ont juré, la main sur le cœur, que « TikTok cherche toujours à collaborer de manière constructive avec la Commission européenne et d’autres régulateurs ».
Des règles en Europe
La réglementation européenne est assez nouvelle puisqu’elle date de février 2024. Selon cette nouvelle réglementation, Tik Tok aurait dû, avant de lancer sa nouvelle application, évaluer les risques.
On a assisté à une partie de ping-pong, spécialité chinoise : l’UE a menacé de suspendre l’appli, Tik Tok l’a suspendue préventivement, l’UE a demandé des explications complémentaires, Tik Tok les a fournies, mais hors délais, et ainsi de suite…
Et maintenant ?
Tik Tok, avec 1 ,5 milliard d’utilisateurs à travers le monde, espère bien que cette suspension ne soit que temporaire. Mais quoi qu’il advienne, nous pouvons aussi rappeler que Tik Tok fait déjà l’objet d’une autre procédure de l’Union européenne concernant les contenus illicites, la protection des mineurs et l’accès aux données.
Nous pouvons aussi légitimement nous interroger sur les fondements d’une société où on récompense, voire on rémunère, des gens pour le seul fait de regarder des vidéos.