UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

La consommation en folie

Je hume avec félicité l’odeur qui s’échappe des WC

 

Ma mission aujourd’hui est d’acheter du produit pour les WC et pour une fois, j’ai décidé de le choisir de façon intuitive, en me fiant uniquement au parfum indiqué sur l’emballage. Ce n’est évidemment pas la bonne méthode : il vaut mieux regarder la composition en comparant également les prix au litre.

Ma tâche s’annonce délicate car dans les rayons des magasins, il y a pléthore de produits de ce genre, et il me faut faire un choix. Après comparaison, j’en sélectionne 5, et je les classe de façon très subjective (je ne vais quand même pas les ouvrir pour les renifler). Voici mon palmarès, en partant évidemment du dernier pour ménager le suspense ;

 

5.  WC Net Senteur sublime fleurs roses. Un peu banal, mais les fabricants ont fait un effort méritoire pour proposer un parfum de fleur pour un endroit où, justement, ça ne sent pas la rose.

4. Harpic Forêt de bambous. Là au moins on nage en plein exotisme. Il ne manquera plus que la petite musique zen pour avoir envie de méditer. Thème de la méditation en question : la traduction de forêt de bambous : « floresta de bamboo ». Ce n’est ni du portugais (floresta de bambu), ni de l’italien (foresta di bamboo), et encore moins de l’espagnol (bosque de bambu). Mystère, donc !

 

3. WC Net Intense Brise des montagnes. On prend de l’altitude, nez au vent. Ici, le nom compare les grands espaces de liberté au petit coin bien confiné.

 

2. WC Net Senteur sublime Eau fraiche. Là les publicitaires ont fait fort en nous proposant un produit qui revendique la même odeur qu’un élément qui ne sent rien : l’eau. Chapeau, les artistes ! Mais, comme on va le voir, ils n’arrivent pas à la cheville des suivants.

1. Canard Cosmic peach. En français, ça se traduit par pêche cosmique (!). Là, je ne peux m’empêcher d’imaginer la genèse de ce parfum : deux publicitaires, à la fin d’une soirée copieusement arrosée, se tordant de rire en retrouvant leur âme potache d’adolescents, et se disant : « Si ça passe, c’est bon ! » Mais une question reste : y a-t-il vraiment de l’extrait de déjection d’extra-terrestre dans le produit. En réalité, sans doute pas, parce que cette appellation n’est pas contractuelle, selon la formule consacrée. Dommage !