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Une botte de radis étique, ce n’est pas éthique

 

Je n’avais pas pour projet de compter les radis, mais une botte « rétrécie » sur un étal de supermarché m’a amené à me pencher sur le sujet.

Vous êtes-vous déjà demandé combien il y a de radis dans une botte ? La question peut paraître incongrue et j’avoue que je ne me l’étais jamais posée jusqu’à ce que je trouve à l’étal d’une grande surface une botte de radis qui me semblait un peu rachitique, alors que le prix, lui, paraissait être dans la normale. Renseignements pris, la réponse à cette question ne satisfera sans doute pas les esprits cartésiens : dans une botte, il y a… un certain nombre de radis !

En fait, aucune loi, aucun règlement, n’impose un nombre minimum de radis pour constituer une botte destinée à la vente. Pour une raison simple : des radis, il y en a de toutes tailles. Et plus les radis sont gros, moins il y en aura dans une botte. C’est d’une logique implacable. Mais en général, une botte contient une trentaine de radis environ. En fait, il vaudrait mieux se fier au poids, une botte pesant généralement autour de 300g, parfois jusqu’à 350g. Mais là encore, aucune loi ne fixe le poids des bottes de radis.

 

Payer autant pour acheter moins

En réalité, dans le cas qui a attisé ma curiosité, on se trouve face à une forme de shrinkflation, cette technique qui consiste à vous en vendre moins pour le même prix, si possible sans que vous ne vous en aperceviez. Songez que si on enlève trois radis dans une botte de 30, ça fait quand même une augmentation, quasi-invisible, de 10% du produit.  En cette période où les consommateurs n’en ont justement pas trop, de radis, pour faire leurs courses, c’est considérable !

L’élastique en plastique, c’est pas fantastique !

Ces fameuses bottes de radis, on a failli d’ailleurs ne plus en voir sur nos étals. En cause, le petit élastique qui les attache. En effet, la loi anti-gaspillage, dite loi AGEC, prévoyait la fin des emballages plastique pour les fruits et légumes frais non transformés. Or, le fameux élastique est considéré comme un emballage, et contient du plastique. Donc, il devait être interdit d’usage au 1er janvier 2022. Mais le ministre de l’Agriculture de l’époque, alerté sur l’absence de solution avec des produits naturels, s’est vu contraint d’accorder une dérogation pour que les producteurs puissent continuer à utiliser des élastiques. La botte est donc sauvée !

 

Cela dit, si on continue à nous diminuer la taille des bottes de radis, on pourra les attacher avec des élastiques plus petits et donc utiliser moins de plastique. La planète dira peut-être merci, mais pour les consommateurs, les radis (ceux du moins qui resteront dans la botte) leur resteront en travers de la gorge.