UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Alimentation-Santé-Eau

L’eau dans tous ses états (5)

 

Pour bien gérer l’eau, il faut bien la connaitre : voici 6 éclairages différents sur ce précieux liquide indispensable à la vie. Cette série s’appuie sur le dossier réalisé par l’association Eau-Touraine. Cinquième volet : eau potable et eaux usées.

Avant d’arriver à votre robinet, l’eau potable a déjà bien voyagé : elle a d’abord été prélevée, puis traitée s’il y a lieu ; elle a ensuite été stockée dans un château d’eau, un réservoir ou une bâche, avant d’être envoyée dans les canalisations, jusqu’à votre robinet. A ce moment, on n’est qu’à la moitié du périple : les eaux que vous rejetez, les eaux usées, sont acheminées, via d’autres canalisations, vers une station d’épuration, où elles sont traitées avant d’être remises dans la nature.  C’est ce qu’on appelle l’assainissement. Pour l’habitat isolé, c’est un système d’assainissement individuel qui fait le travail de traitement. Tout ça constitue le petit cycle, ou cycle court, de l’eau.

Les collectivités locales à la manœuvre

En France, ce sont les collectivités locales qui ont la responsabilité de ce petit cycle de l’eau. Elles peuvent l’assumer directement, via une régie publique, ou le confier à un opérateur privé par une délégation de service public. Sur le territoire national, l’eau potable d’un bon tiers de la population est gérée par une régie publique, le reste l’étant donc par un opérateur privé, le plus important étant Véolia, d’autant plus puissant depuis qu’il a absorbé Suez, son principal concurrent, l’an dernier. Les chiffres sont un peu différents pour ce qui est de l’assainissement, puisque la part des régies publiques et des délégations de service public est presque égale.

Transparence

La gestion du service public, délégué ou pas, obéit à des règles de transparence. Chaque citoyen peut par exemple avoir accès librement à un certain nombre d’informations (budget, rapport d’activité, règlements, etc.). Et au-delà d’une certaine taille des collectivités locales, une Commission consultative des services publics locaux (CCSPL), où siègent élus et représentants associatifs, est obligatoire.

Sur l’agglomération tourangelle, la métropole a pris la compétence de l’eau en 2017, héritant du même coup des choix antérieurs de chaque commune. Ainsi, 6 communes y sont en régie directe, et les 16 autres ont donné délégation à Véolia… avec des dates d’expiration différentes. Conséquence : les règlements de service y sont nombreux : un pour le service public de l’eau potable, et un pour chaque service confié à Véolia ; un pour les eaux usées et un pour l’assainissement non-collectif ; enfin, un pour les eaux pluviales.

L’eau en régie moins chère

ufc-que-choisir-37-newsletterPour sa part, notre association siège dans plusieurs CCSPL en Indre-et-Loire, et elle donne un avis défavorable aux délégations de service public de plus de 5 ans. Selon nos constations en effet, l’eau délivrée en délégation de service public est en moyenne plus chère de 18% que l’eau fournie par une régie.

 

D’ailleurs, la gestion publique de l’eau en France a tendance à progresser : en 2004, 26% de la population était desservie par une régie, et en 2017, on était à 35%. Plus au moins récemment, des villes comme Paris, Nice, Nantes, Rennes, Bordeaux ou Lyon sont revenues à une régie directe, et plus près de chez nous, Vierzon ou Blois.

Le dossier complet, en 15 fiches, est téléchargeable sur le site de l’association Eau-Touraine : www.eau-touraine.fr