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Consommation, Internet-Téléphonie

L’ultra fast fashion, un nouveau fléau qui prend de plus en plus d’ampleur

Après la « fast fashion », voici venir « l’ultra fast fashion »!!!

Depuis les années 90, nous étions habitués à la « fast fashion », représentée le plus souvent par Zara ou encore H&M. Cette fast fashion est caractérisée par une production plus rapide de vêtements peu chers. Ces marques sortent donc jusqu’à 36 collections de vêtements par an contre 4 pour les marques de vêtements classiques. La fast fashion, bien que très populaire, fait polémique à propos de son impact social et environnemental.

« L’ultra fast fashion »

Toutefois, malgré l’impact négatif de la fast fashion sur le monde, une nouvelle forme de consommation de masse a envahi le secteur de la mode depuis quelques années : « l’ultra fast fashion ». Celle-ci a pour but de sortir des collections de vêtements de manière encore plus rapide et moins chère que la fast fashion. Dans ce système, on n’en est plus à 3 ou 4 collections par mois, comme chez Zara, mais plutôt à des nouvelles collections quotidiennes.

 

Cette tendance à l’ultra fast fashion est aujourd’hui représentée par SHEIN ou encore Pretty Little Things, qui sont uniquement accessibles sur Internet, pour pouvoir produire, vendre et livrer au plus vite les différentes commandes.

Mais qui dit production plus rapide et moins chère dit catastrophe sociale et environnementale.

Alors pourquoi une industrie fondée sur des valeurs néfastes pour l’humanité fonctionne-t-elle aussi bien ? Et quels sont, par conséquent, les impacts de cette industrie ?

Pourquoi un tel engouement?

Cet engouement autour de l’ultra fast fashion est notamment dû à la publicité sur les réseaux sociaux ou même sur Internet en général. En effet, elle vise prioritairement les plus jeunes d’entre nous, qui sont à la fois plus vulnérables et disposent de peu de moyens pour se payer des vêtements. Les marques comme SHEIN vendent leurs vêtements à des prix défiant toute concurrence, ce qui limite le temps de réflexion qu’on a déjà tous eu avant d’acheter un produit.

De même, les réseaux sociaux véhiculent une image idéalisée des corps et des pensées. Les plus jeunes voudront donc ressembler aux personnes qu’elles voient par le biais de leur écran en achetant les mêmes vêtements ou accessoires à des prix totalement abordables.
Cette envie d’acheter sera d’autant plus stimulée par les différentes techniques commerciales utilisées par les entreprises d’ultra fast fashion : promotions effectuées toute l’année sur des vêtements qui étaient déjà très peu chers, mise en ligne de centaines de nouveaux vêtements chaque jour.

Bien évidemment, les plus jeunes ne sont pas les seuls touchés. En général, les personnes les plus démunies auront aussi tendance à se tourner vers ce type de solution afin de pouvoir changer leur garde-robe de temps en temps.
Pour toutes ces raisons, ce type de consommation fait rêver les consommateurs. Toutefois, il est impossible d’ignorer le fond de ce système qui, malgré certains avantages, cache une catastrophe mondiale.

Conséquences néfastes

Premièrement, cette industrie cache un immense impact social. En effet, les prix affichés sur les différents sites ne sont pas anodins et ont évidemment une face cachée. Il s’agit, on le comprend bien, des conditions de travail difficiles pour les employés, dues à la volonté des entreprises de faire le plus d’économies possibles. Le faible prix demandé aux acheteurs est en quelque sorte « payé » par ces employés qui travaillent souvent plus que le temps de travail légal (plus de 12 heures par jour) sans percevoir le salaire mérité.

En plus de cette maltraitance salariale, l’ultra fast fashion a un impact environnemental très néfaste. En effet, cette tendance pousse fortement à la surconsommation, étant donné que pour les vêtements en question, vu leur prix, la qualité n’est évidemment pas au rendez-vous ; ils sont donc souvent jetés rapidement our laisser place à d’autres vêtements plus à la mode.

Cette surconsommation pollue en créant énormément de déchets à partir d’objets à durée de vie très courte par rapport aux ressources utilisées. Elle entraîne donc un gaspillage des ressources car cela nécessite beaucoup d’électricité, d’eau et de temps de trajet pour faire parvenir les commandes à travers le monde. En plus des gaz à effet de serre rejetés et du nombre de déchets créés, cette industrie pollue énormément à la production. En effet, les produits chimiques utilisés afin de colorer les vêtements ou bien les blanchir sont souvent rejetés dans les rivières, ce qui affecte la biodiversité en polluant les eaux et les terres.

Alors, que faire?

Bien sûr, l’industrie de l’ultra fast fashion n’est pas une fatalité, car il est possible d’agir à sa propre échelle. Ici, il ne s’agit pas de blâmer les personnes ayant déjà acheté sur ce type de site, il s’agit uniquement d’informer et surtout d’avertir.

 

Les solutions sont en fait simples et avantageuses pour tout le monde. En effet, il est possible par exemple de se procurer des vêtements et des objets de seconde main à un moindre coût et de manière locale, notamment grâce aux différentes friperies, magasins spécialisés en seconde main, ou encore grâce à des applications comme Vinted ou Le Bon Coin. Vous pouvez également utiliser des applications basées sur le don, comme Geev, qui permettent aux personnes de donner ou bien de récupérer des dons de manière locale.

 

Se procurer des vêtements ou des objets neufs n’est pas toujours une obligation et cela est aussi avantageux pour le porte-monnaie que pour la planète !