UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Alimentation-Santé-Eau

Carte interactive UFC-Que Choisir sur l’eau du robinet : Les pesticides se la coulent douce en Indre-et-Loire !

La 4e édition de la carte interactive de l’eau du robinet montre que si la plupart des consommateurs de l’Indre-et-Loire reçoivent une eau conforme en tous points aux critères réglementaires, près de 7 % d’entre eux en revanche reçoivent une eau polluée notamment en pesticides, nitrates, sélénium et chlorites. Cette carte met également en lumière les carences de la réglementation et des mesures de gestion locales en matière de pesticides et de perturbateurs endocriniens.

Une eau conforme à la réglementation pour 93% des consommateurs du département

L’étude des analyses de la qualité de l’eau du robinet de la totalité des communes de France métropolitaine menée par l’UFC-Que Choisir (en partenariat avec Générations futures ) sur la base des relevés des agences régionales de santé, montre qu’environ 93 % des consommateurs de l’Indre-et-Loire ont accès à une eau conforme à la totalité des critères sanitaires.
En revanche, près de 7 % des consommateurs, essentiellement dans des petites communes de zones rurales, reçoivent une eau non conforme.

Une eau non conforme

Des contaminations d’origine agricole : pesticides et nitrates

Les pesticides constituent la première cause de non-conformité. Ils sont présents dans l’eau de six réseaux de distribution du département et dans onze communes. Ils contaminent l’eau livrée à des consommateurs principalement ruraux.
Les nitrates constituent la deuxième cause de non-conformité, présents dans un seul réseau de distribution.

Des contaminations d’origine naturelle : sélénium

Le sélénium constitue la troisième cause de non-conformité. Il est présent dans l’eau distribuée dans trois communes. Il contamine l’eau livrée à des consommateurs principalement ruraux.

Des défauts du traitement de potabilisation : chlorites

Les chlorites sont présents dans l’eau d’un réseau qui alimente quatre communes.

Les pesticides

Seulement 119 molécules en moyenne sont recherchées en Indre-et-Loire (Moyenne nationale 206). Les travaux de l’UFC-Que Choisir et de Générations Futures, qui ont associé leurs expertises, pointent les limites des analyses officielles. Alors que plus de 750 molécules différentes de pesticides et de leurs dérivés sont susceptibles de se retrouver dans l’eau potable, seulement 119 molécules sont en moyenne recherchées en Indre-et-Loire. En effet, en l’absence de directives précises au niveau national, la liste des molécules recherchées est définie par chaque Agence régionale de santé (ARS). Or pour notre département, le spectre des analyses est clairement insuffisant.

Des pesticides perturbateurs endocriniens suspectés retrouvés dans une analyse sur trois pourtant réputées conformes

A la différence des autres polluants dont on peut accepter la présence tant qu’elle est inférieure aux limites sanitaires, les perturbateurs endocriniens (p.e.) peuvent avoir de graves conséquences sur la santé à très faibles doses et devraient de ce fait être strictement interdits en application du principe de précaution. En Indre-et-Loire, dans 31 % en moyenne des analyses considérées comme conformes, notre étude révèle la présence de pesticides soupçonnés d’être p.e. à des teneurs inférieures aux limites réglementaires mais quantifiables.

En conclusion

Au vu de ces résultats préoccupants, l’UFC-Que Choisir de l’Indre-et-Loire demande une interdiction des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, ainsi qu’un renforcement urgent des exigences en matière d’analyses de pesticides devant être impérativement réalisées par l’Agence régionale de santé.
Notre association invite les consommateurs de l’Indre-et-Loire :
– à vérifier gratuitement la qualité de l’eau du robinet de leur commune, à constater le niveau de recherche des pesticides sur notre carte interactive ;
– à signer notre pétition accessible en ligne pour que le ministère de la Santé augmente les recherches de pesticides là où elles sont insuffisantes et qu’on interdise la commercialisation des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens en application du principe de précaution.