UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Vigilance sur les étiquettes de prix !

Christine, à Amboise, nous a interrogés sur certaines pratiques de prix constatées dans des supermarchés ou hypermarchés. En effet, elle estime que les prix affichés sont parfois incohérents ou même choquants et nous informe sur plusieurs cas qui l’ont surprise.
Il est vrai que ses questions sont légitimes, les pratiques de prix en grandes surfaces sont parfois surprenantes mais pas forcément toujours illégales.

Rappel de la réglementation

Depuis 1986, notre économie fonctionne sur le principe de la liberté des prix :

  • chaque commerçant fixe librement ses prix en fonction de différents critères : ses conditions d’achat, ses charges, l’état de la concurrence, la marge ou le bénéfice qu’il souhaite dégager de son activité,
  • chaque consommateur doit disposer d’une information sur les prix par un affichage à l’unité et à l’unité de mesure (exemple : prix au kg ou au litre..).

Par ces dispositions, il est donc logique que les prix puissent être différents d’un magasin à un autre. C’est aux consommateurs d’être vigilants et attentifs pour comparer les prix avant d’acheter.

Le consommateur doit rester attentif

Quelques exemples étonnants ont attiré l’attention de Christine :

  1. Certains produits identiques, en tête de gondoles, ont des prix supérieurs aux prix indiqués en rayon ou inversement. Nota : si les produits sont identiques, le consommateur doit bénéficier du prix le plus bas.  
  2. On sait que si un produit est annoncé en promotion, il doit être nécessairement inférieur au prix habituellement affiché en rayon. Cette promotion se fera, soit par un prix de vente plus bas pour le produit vendu à l’unité, soit sous la forme d’une vente par lots proposant par exemple trois articles pour le prix de deux ou une vente intégrant 30% de produits gratuits.
  3. Des bizarreries sont souvent constatées, il arrive qu’une vente par lots soit à un prix supérieur au prix unitaire multiplié par le nombre de produits. Cela est en effet possible si ce lot ne mentionne pas qu’il s’agit d’une promotion. Par exemple : un lot de trois boîtes de mouchoirs peut être plus cher que l’achat de trois boites individuelles si le lot de trois n’est pas annoncé comme une promotion. C’est évidemment trompeur et pas rationnel pour un consommateur mais c’est légal.
  4. Encore plus étonnant : on peut constater qu’un produit vendu en gros conditionnement revienne plus cher, à l’unité, que le même produit vendu en plus petit conditionnement, par exemple, un paquet de filtres à café de cent unités pourra, à l’unité, revenir plus cher qu’un paquet de filtres de cinquante unités. Cette situation n’est pas non plus cohérente ou évidente mais c’est légal.

Donc, vigilance pour les consommateurs lors de la lecture des étiquettes de prix, il est aussi recommandé de faire jouer la concurrence entre les différentes grandes surfaces.

Que Choisir 37 – Tours

28 novembre 2019

La « question conso  » : acheter un foie gras

Question d’un consommateur relayée par notre partenaire info-tours.fr :

« Comment juger de la qualité d’un foie gras selon les informations présentes sur l’étiquette ? »

Réponse de l’UFC-Que Choisir 37

Le choix existe entre le foie de canard ou d’oie, c’est une affaire de goût, celui du canard est plus puissant et plus rustique que celui de l’oie parfois jugé plus fade. Moins gras que le canard, le foie gras d’oie exsude moins à la cuisson, il a plus de finesse selon les amateurs.
Entier ou bloc, frais, mi-cuit, en conserve ou cru à préparer soi-même, ce qu’il faut regarder sur les étiquettes pour bien choisir  :

Les catégories de foies gras

Il existe trois catégories réglementées :

  • Le foie gras entier, le haut de gamme, donc le plus cher. Il est composé exclusivement d’un foie gras entier ou d’un ou plusieurs lobes et d’un assaisonnement.
  • L’appellation « foie gras », nettement moins qualitative, elle désigne une préparation composée de morceaux de lobes (20 g minimum) agglomérés et assaisonnés.
  • Le bloc de foie gras, il s’agit d’une préparation composée de foies reconstitués à partir d’une émulsion de foie gras et d’eau (10 % maximum), assaisonnés puis moulés. Les blocs sont moins chers que les foies gras entiers mais leur texture et leur saveur sont différentes. Les blocs « avec morceaux » doivent comporter au moins 30 % de petits morceaux de lobes (10 g minimum).

Des préparations à base de foie gras d’oie ou de canard existent aussi, le parfait de foie gras (au minimum de 75 % de foie gras), les médaillons, les galantines, etc qui doivent contenir au moins 50 % de foie gras. Les préparations dites « au foie gras » (pâtés) doivent contenir au minimum 20 % de foie gras.

Les origines

  • L’IGP (Indication géographique protégée) canard à foie gras du Sud-Ouest garantit (sans être très contraignante) que les palmipèdes ont été élevés, abattus et transformés dans la région.
  • Le Label rouge foie gras des Landes est plus exigeant. D’au moins 91 jours, la période d’élevage est suivie de 14 jours de gavage avec exclusivement du maïs grain et non de la bouillie. Mais la production reste confidentielle (moins de 5 % de l’IGP)

Pour aller plus loin : les cuissons …

Le foie gras se cuit de multiples façons : au four dans un bocal ou une terrine, par immersion du foie enveloppé dans un torchon ou selon des techniques plus modernes comme la cuisson sous vide ou au four vapeur. Avec des conséquences sur sa texture et sa durée de conservation.

  • Le foie gras frais a subi une cuisson légère, entre 55 et 58 °C et peut être vendu sous vide, en terrine ou à la coupe au rayon traiteur. Placé au réfrigérateur entre 0 et +4 °C, il doit être consommé dans la semaine suivant l’achat.
  • Le foie gras mi-cuit ou en semi-conserve, présenté en bocal, en terrine, en boîte métallique, conditionné sous vide, il est stérilisé à basse température (autour de 85 °C). Vendu au rayon frais, il se garde jusqu’à six mois entre 2 et 4 °C.
  • Le foie gras en conserve est stérilisé autour de 110 °C et présenté en bocal ou en boîte métallique. On peut le stocker plusieurs années dans un endroit frais et sec (10 à 15 °C). Sa texture est plus ferme que celle du mi-cuit mais il s’affine au cours du temps et gagne en onctuosité en 6 mois à 1 an. Sa date limite d’utilisation optimale (DLUO) correspond à un temps de vieillissement optimal de 4 ans.

… et le foie gras cru

Selon leur qualité, les foies crus sont classés en « extra » pour les meilleurs, « premier choix », et enfin « tout-venant ». Le foie est en général conditionné sous vide, la date limite de consommation (DLC) est alors de 15 jours, ou encore mieux conditionné « sous papier », avec une DLC de 5 jours maximum.
Si vous ne pouvez pas vous fournir directement auprès d’un producteur, demandez à votre artisan boucher de vous le commander.

Le poids idéal du foie se situe entre 450 et 500 g pour le canard, et entre 800 g et 1 100 g pour l’oie. Au toucher, la chair doit être à la fois souple et résistante. Sous la pression du doigt, elle s’enfonce légèrement puis reprend sa forme initiale. Le foie doit présenter une belle couleur beige/ivoire, sans tache ni hématome et ne doit surtout pas être granuleux.

Enfin, avant de vous régaler, un lien pour savoir le servir :  Comment servir un foie gras 

Que Choisir 37 – Tours

Source : Fédération UFC-Que Choisir

que-choisir-37-laquestion     11 décembre 2019     info-tours.fr

Association locale Que Choisir 37 à Tours et permanences à Amboise, Chinon, Loches et Tours-Nord

23 novembre 2019

Garantie constructeur et entretien du véhicule …

… seule exigence, le respect du programme d’entretien prévu par le constructeur

Laurent, à Joué-lès-Tours, rencontre un litige commercial avec la concession qui lui a vendu son véhicule. Il hésite à hausser le ton car, nous explique-t-il, « pour conserver le bénéfice de la garantie constructeur, je suis obligé d’effectuer les entretiens chez le concessionnaire. Ensuite si nous sommes en conflit, je risque de le « payer » d’une autre façon ».

Les craintes de Laurent sont-elles fondées ?

Non, car tout d’abord, on peut espérer que, même si un conflit l’oppose à un client, le professionnel n’usera pas de manœuvres de rétorsion en sabotant l’entretien de son véhicule.

Rappel de la réglementation

Le constructeur ne peut pas refuser le bénéfice de la garantie constructeur au motif que l’entretien n’a pas été effectué dans son réseau. La seule exigence possible est le strict respect du programme d’entretien préconisé par le constructeur, exemple : périodicité des révisions et des vidanges, complétées par les preuves, de ce respect, fournies par le client.
Cette règle est en vigueur depuis 2002 (Directive Européenne n°1400/2002/CE) mais certains constructeurs renâclant à l’appliquer, la loi Hamon de 2014 a imposé qu’elle soit mentionnée clairement et lisiblement dans le carnet d’entretien du véhicule.

L’exemple de Laurent montre que de nombreux clients l’ignorent encore soit qu’ils ne posent pas la question soit que le professionnel, par intérêt, élude le sujet.

Précisions importantes 

  • En cas de location longue durée (LLD), leasing (LOA), le concessionnaire restant propriétaire du véhicule, il peut décider du professionnel où auront lieu les entretiens et réparations.
  • La garantie constructeur et la garantie commerciale ne sont intéressantes qu’au-delà des deux premières années, puisque pour tout problème apparu dans les deux premières années suivant l’achat d’un bien neuf, c’est la garantie de conformité qui protège le client (garantie légale qui s’applique si le défaut est présumé avoir existé au jour de la vente). Dans ce cas, le vendeur doit réparation, échange ou remboursement sauf à prouver la responsabilité de l’acheteur.

En cas de doute sur l’application de la réglementation sur les différentes garanties précitées, n’hésitez pas à prendre conseil auprès l’UFC-Que Choisir 37.

Que Choisir 37 – Tours

19 novembre 2019

Redressement ou liquidation judiciaire du vendeur, ….

… quels recours si un paiement par carte bancaire a été effectué ?

Nabil, de Neuvy-le-Roi, a commandé et payé par carte bancaire au début du mois de juin un salon de jardin sur le site Internet de la société DELAMAISON.
Trois jours plus tard, il reçoit un courriel l’informant que le produit n’est pas disponible, information accompagnée d’un engagement de remboursement.

Fin septembre, la situation se complique, aucun remboursement ne lui parvient.
Contacté, notre conseiller lui apprend que la société DELAMAISON est en liquidation judiciaire depuis la mi-septembre 2019 et qu’elle était en redressement judiciaire à la date de sa commande.
Nous lui expliquons que tout n’est pas perdu et qu’il lui reste une possibilité d’obtenir le remboursement de son paiement.

Rappel de la législation pour les paiements par carte bancaire

La loi précise qu’un ordre de paiement par carte bancaire est irrévocable, contrairement à un prélèvement.
Outre les cas de vol, perte ou utilisation frauduleuse, on ignore souvent que le Code monétaire et financier (article L132-2) prévoit que l’on peut également faire opposition à un paiement par carte bancaire en cas de procédure de redressement ou liquidation judiciaire de la société bénéficiaire du paiement, sous deux conditions cependant :

  • que le paiement ne remonte pas à plus de 13 mois,
  • que le paiement ait bien eu lieu après le jugement du tribunal prononçant le redressement ou la liquidation judiciaire.

NBen cas de paiement par carte bancaire avant le prononcé d’un tel jugement, le seul recours serait la déclaration de créance auprès du liquidateur judiciaire sans vraiment de chance d’être remboursé.

Tout est bien qui finit bien

Notre adhérent remplissait toutes les conditions requises, nous lui avons conseillé de prendre contact avec sa banque. 
Bonne nouvelle, Nabil vient de nous informer avoir obtenu le remboursement attendu.

En cas de doute sur vos droits de consommateur, n’hésitez pas à nous demander conseil.

Que Choisir 37 – Tours

8 novembre 2019