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Perturbateurs endocriniens : de quoi s’agit-il ?

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… et quels sont les risques pour notre santé ?

C’est l’affaire du distilbène qui, dans les années 1970, a amené le sujet sur la scène scientifique et médiatique. En effet, un chercheur américain avait observé la recrudescence d’une forme rare de cancers gynécologiques de femmes nées de mères qui avaient pris du distilbène, un oestrogène de synthèse.

Aujourd’hui, l’air, l’eau, les aliments…, les sources d’exposition sont multiples.
L’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (l’ANSES) relève que diverses études scientifiques ont attiré l’attention sur des effets éventuels sur les organes ou la fonction de reproduction de substances chimiques présentes dans l’environnement.
En perturbant le système endocrinien, ces substances peuvent altérer différents processus tels que la production, l’utilisation et le stockage de l’énergie et plus largement la régulation du métabolisme et le développement. Les chercheurs s’interrogent sur une relation possible avec des effets de perturbateurs endocriniens.

La compréhension exacte du rôle joué par ces substances fait encore l’objet de controverses. 

Définition du perturbateur endocrinien.

Diverses définitions existent au niveau international, elles font encore l’objet de débat, citons celle-ci : « Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)- populations. »
De manière générale, il s’agit de substances chimiques d’origine naturelle (hormones) ou artificielle (par ex. produits issus de l’industrie chimique) avec les effets suivants :

  • Le perturbateur endocrinien peut mimer l’action d’une hormone naturelle et entraîner ainsi la réponse due à cette hormone,
  • la substance peut empêcher une hormone de se fixer à son récepteur et ainsi empêcher la transmission du signal hormonal,
  • enfin la substance peut perturber la production ou la régulation des hormones ou de leurs récepteurs.

Parmi les substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens, produits industriels ou domestiques, on trouve : le bisphénol A (utilisé dans les plastiques), les parabènes (utilisés dans les cosmétiques), l’étain et dérivés (dans les solvants), les phtalates, les composés bromés, …etc
La complexité de la connaissance des effets des perturbateurs endocriniens se heurte aux limites de la toxicologie et de l’évaluation des risques. Aujourd’hui encore, les autorités des États membres de la CEE tentent d’identifier les critères pertinents pour classer ces substances.

Les études menées.

Pour l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (l’INSERM), leur étude représente un enjeu majeur pour la recherche, le corps médical et les pouvoirs publics « car les sources d’exposition sont nombreuses et difficiles à maîtriser, tandis que les conséquences biologiques de ces expositions sont encore mal appréhendées et complexes à étudier. »
Le système endocrinien regroupe les organes qui sécrètent des
hormones (par ex. la thyroïde, les ovaires, l’hypophyse), les perturbateurs endocriniens altérant le fonctionnement habituel de l’organisme.
Aujourd’hui, la définition du champ d’action des perturbateurs endocriniens tend à s’élargir, des glandes non endocrines, à proprement parler, seraient aussi comme des cibles potentielles des dits perturbateurs.

L’étude des perturbateurs endocriniens est donc aujourd’hui très importante pour la santé, mais aussi pour l’environnement. Des analyses conduites en milieu aquatique, épidémiologiques, ou au sein d’une population, sont menées pour établir un lien de causalité suspecté.
La France est, avec le Danemark, un pays engagé pour la régulation relative aux perturbateurs endocriniens, par ex. l’élimination du bisphénol A des tickets de caisse mais, pour UFC Que Choisir, Bruxelles tergiverse et prend du retard, voir : Quand Bruxelles joue avec notre santé par la Fédération UFC Que Choisir.

Que Choisir 37 – Tours     (sources : ANSES, INSERM)