L’eau potable est-elle trop chère en Indre-et-Loire ?
« Des prix parfois délirants et d’autres imbattables, … »
« … des régies bien plus compétitives que Véolia, Suez, Saur et consort, ou parfois l’inverse. Il y a de quoi interpeller vos élus locaux sans ménagement ou au contraire, les féliciter. » Voici résumé en quelques mots l’article consacré au prix de l’eau potable par l’UFC-Que Choisir (n° 570 de juin 2018).
Fidèle à son engagement concret en faveur des consommateurs, Que Choisir a étudié des centaines de factures d’eau de 2017 et recalculé le prix au mètre cube pour une consommation de 100 m3.
Voir les prix de communes d’Indre-et-Loire avec les remarques de l’UFC-Que Choisir et, ci-dessous, les commentaires de Que Choisir 37.
Avantage aux régies
Le prix moyen en régie ressort à 3,88 euros, 4,37 pour Saur, 4,42 pour Véolia et 4,59 pour Suez. Toutefois, l’article épingle quelques régies municipales mal gérées qui peuvent rivaliser avec les sociétés privées !
Le « bon » tarif
C’est 3 à 3,50 euros en ville. Que Choisir confirme les études précédentes : le m3 d’eau potable vaut, en France, pays au climat tempéré avec ses nombreux cours d’eau et ses nappes souterraines guère plus de 3 euros au m3. C’est le cas à Tours et à Saint-Cyr-sur-Loire (3,06), Ballan (2,85), Joué-lès-Tours depuis 2017 (3,01), villes citées par l’article. A la campagne c’est plus, il faut compter 4,99 euros à Nouzilly et 4,20 à Saint-Antoine-du-Rocher.
Attention au prix de l’abonnement
Il ne devrait pas dépasser 30 % de la facture. Or, Que Choisir a relevé un grand nombre d’abus qui pénalisent les ménages qui consomment peu. D’ailleurs, certaines villes ont supprimé l’abonnement et ne facturent que l’eau consommée, comme à Amboise (une demande insistante de Que Choisir 37). D’autres communes, comme Saint-Cyr-sur Loire ont un abonnement considéré raisonnable, de 23 euros/an, tandis que le Syndicat Intercommunal de Savonnières-Druyes-Villandry facture près de 100 euros/an !
L’assainissement
Il tire les tarifs des communes rurales vers le haut. L’article note avec raison les tarifs « exorbitants » de l’assainissement, notamment dans les communes rurales « faute de pouvoir mutualiser les coûts à grande échelle ». Ces communes sont souvent pénalisées par « l’obligation de traiter une ressource en eau dégradée par les pesticides et le nitrates agricoles… ».
Des consommateurs perplexes
Il y a de quoi s’y perdre dans la complexité de la factures d’eau. L’article explique les intitulés et ce qu’ils recouvrent : abonnement et tarifs au m3 pour la collectivité et pour l’opérateur privé tant pour l’eau que pour l’assainissement, TVA à 5,5 % pour l’eau et 10 % sur l’assainissement et les prélèvements de l’agence de l’eau. En Indre-et-Loire, ces prélèvement sont proches de 0,50 euro/m3. Les fonds ainsi collectés constituent près de 80 % du budget de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne alors que les agriculteurs et industriels n’y participent qu’à 20 %.
Les communautés de communes en première ligne
En 2020 au plus tard, l’eau ne sera plus gérée par chaque commune mais par la communauté de communes. De quoi alimenter la discussion dans le cadre des « transferts de compétences ».
Pour conclure, restons vigilants, interpellons dès maintenant nos élus locaux en leur rappelant le « juste prix » : 3 à 3,50 euros/m3 d’eau potable, assainissement compris.