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Baisse des taux du livret A et du LEP : c’est quand même mieux que si c’était pire !

En plein cœur de l’été, alors que de nombreux Français étaient en vacances, la nouvelle est peut-être passée un peu inaperçue : les taux de l’épargne réglementée, livret A et Livret d’épargne populaire, ont été revus à la baisse au 1er août. Le premier est passé de 2,4% à 1,7%, et le second de 3,5% à 2,7%.

Rappelons que ces taux sont fixés chaque semestre par une formule de calcul qui prend en compte l’évolution des prix en France et la moyenne du taux interbancaire de la zone euro. La hausse des prix ayant été officiellement, pour la première moitié de l’année, de 0,88%, cette baisse des taux de rémunération est en quelque sorte la suite logique des bons chiffres de l’inflation. A noter cependant qu’Éric Lombard, le ministre de l’Economie, aurait pu décider, comme il en a le droit, de ne pas appliquer mécaniquement la formule de calcul. Il l’a d’ailleurs fait pour le LEP, mais pas pour le livret A, dont le taux résulte donc de la stricte application de ces fameux calculs réglementaires. Et tant pis pour les épargnants, même si Bercy se plait à relever, dans sa communication, que le rendement du livret A est « toujours nettement supérieur à l’inflation ».

Le livret d’épargne populaire (un peu) épargné

Pour le Livret d’épargne populaire, le calcul conduisait à un taux de 2,2%, et M. Lombard a décidé de le fixer à 2,7%, limitant ainsi la baisse. Les services du ministère parlent d’« une baisse contenue à 2,7 % pour soutenir les ménages modestes ». Et d’ajouter : « Les épargnants modestes éligibles au livret d’épargne populaire (LEP) bénéficient ainsi d’un coup de pouce ». Reconnaissons tout de même que la notion de « coup de pouce », quand elle s’applique à une baisse de 3,5 à 2,7%, semble pour le moins discutable. Quant au concept de baisse contenue, on pourrait l’exprimer autrement : c’est quand même mieux que si c’était pire !

Pour quoi faire ?

L’argent du livret A permet, on le sait, de financer le logement social et la politique de la ville. Son taux agit aussi sur le coût de revient des crédits immobiliers (notamment pour les bailleurs sociaux), et des crédits aux PME.

Le ministère de l’Economie a calculé que la baisse du taux du livret A rendra « aux acteurs du logement social près d’un milliard d’euros de capacités d’investissement sur deux ans, en raison de l’indexation au taux du livret A de la dette des offices HLM ». Pas sûr que cet argument rende la pilule moins amère pour un épargnant dont le livret a atteint le plafond : il aurait pu espérer 800€ d’intérêts pour l’année, mais il sera finalement loin du compte.