Les arnaques aux bois de chauffage : quelques conseils à prendre en compte lors de la commande

Avec les différentes hausses des prix de l’énergie, de nombreux consommateurs ont opté pour le chauffage au bois, toujours moins cher que les autres moyens de chauffage. Et la période est particulièrement propice à l’activité d’escrocs sur Internet.
Notre association a été alertée à plusieurs reprises à ce sujet. Le scénario est en gros toujours le même. Le client commande sur un site pour plusieurs centaines, voire pour plus de 1 000 € de bois ou de granulés, avec souvent la promesse d’une livraison rapide et de prix attractifs. Son compte en banque est débité, mais le pauvre client n’est jamais livré.
Quand celui-ci, inquiet au bout d’un mois de n’avoir toujours rien reçu, essaie de joindre quelqu’un pour se faire rembourser (c’est son droit au bout de 30 jours) le site sur lequel s’est faite la commande est injoignable ou a carrément disparu, avec l’argent. De plus, les clients sont confrontés au refus d’indemnisation de leur banquier, qui argue généralement, pour ne pas restituer les sommes, que le paiement a été autorisé par son client (paiement en ligne ou virement), malgré les plaintes déposées au commissariat.
Au moment de la commande, certains détails doivent attirer la méfiance de l’acheteur potentiel :
– il faut se méfier, comme toujours, des trop bonnes affaires, avec des prix imbattables, des promotions alléchantes, une livraison gratuite et des délais de livraison express ;
– il peut être bon de vérifier les avis en ligne : les sites frauduleux sont très vite repérés, notamment par ceux qui se sont fait avoir avant vous ;
– il vaut mieux ne pas effectuer de paiement avant livraison auprès d’un fournisseur dont vous n’avez pas vérifié le sérieux.
Un autre type de conflit et de sentiment d’arnaque découle de la commande du bois en stères. Les consommateurs ayant commandé du bois en stères se plaignent ensuite, au moment du rangement, de n’avoir pas reçu le volume commandé. Il faut savoir pourtant que l’emploi du stère comme unité de mesure est proscrit depuis plus de quarante ans ! C’est une interdiction, prévue par le décret n° 75-1200 du 4 décembre 1975, applicable au 1er janvier 1978, et renouvelée en 2003, qui oblige normalement les professionnels à utiliser l’unité du système international, le m3.
S’il a été banni, c’est parce que le stère égale un mètre cube de bois empilé avec soin, préparé avec des bûches d’un mètre de longueur. Or, les rondins vendus de nos jours sont souvent plus courts et peuvent être mieux rangés. Le volume de bois diminue donc : le stère correspond à environ 0,8 m3 avec des bûches de 50 cm ou à 0,7 m3 avec des bûches de 33 cm ou à 0,6m3 avec des bûches de 25 cm, etc. Ceux qui ont en tête qu’un stère équivaut à un mètre cube risquent donc d’être déçus et surtout d’avoir l’impression de s’être fait « arnaquer ».
Au moment de la commande, préférez les vendeurs qui affichent le volume en mètres cubes empilés ou en mètres cubes apparents bois (m3a ou mab). Il s’agit de l’unité de mesure officielle du secteur, qui prend en compte l’espace vide laissé entre les bûches. Nous vous conseillons aussi d’éviter de commander du bois au poids, le bois humide pesant beaucoup plus lourd que le bois sec.
Nous terminerons en donnant trois derniers conseils.
Premier conseil : L’approche de l’hiver n’est pas la meilleure période pour profiter de prix bas et de délais de livraison courts. Il est préférable de renouveler son stock de bûches au printemps.
Deuxième conseil concernant le bois : Un bois de chauffage de qualité doit être sec. Son taux d’humidité ne doit jamais excéder 20 %. En effet, les émissions de polluants explosent au-delà de 25 % d’humidité et le rendement chute. Les bois de chauffage livrés affichent généralement entre 15 et 40 % d’humidité, avec une moyenne à 30 %. Le stocker à l’abri avant emploi est donc impératif.
Les bois les plus adaptés sont les feuillus durs comme le chêne, le charme, le hêtre, l’orme, le robinier ou le frêne, les bois tendres comme le peuplier, le saule ou le bouleau se consumant trop rapidement. Les résineux présentent l’avantage d’un haut pouvoir calorifique, mais brûlent aussi trop vite. Les bois de récupération vernis ou traités doivent être écartés car leur combustion dégage des gaz toxiques.
Pour finir, notre dernier conseil qui est en fait un rappel : pour l’entretien et le bon fonctionnement de leur cheminée mais surtout pour leur sécurité, nos lecteurs ne doivent pas oublier de faire ramoner leur cheminée. En effet, le ramonage d’une cheminée est obligatoire au moins une fois par an pour prévenir les risques d’incendies ainsi que les risques d’intoxication.