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Des cœurs de palmier cueillis et rangés… à deux mains, si vous le voulez bien !

Un de nos adhérents a récemment acheté une boite de cœurs de palmier, de la marque Comte de la Charnaye, et son attention a été attirée par la mention « cueillis et rangés à la main ».

Laissant son imagination vagabonder, il a imaginé Monsieur le comte de la Charnaye, partant de bon matin avec son panier en osier sous le bras pour la cueillette des cœurs de palmier, soupesant le produit par-ci, tâtant pour apprécier la maturité par-là, puis regagnant les cuisines du château pour disposer amoureusement chaque cœur, bien aligné, dans les boîtes de conserve, avant de passer à la stérilisation.

Eh bien non ! Au risque de briser les rêves bucoliques de certains, il nous faut dévoiler une réalité plus prosaïque.

D’abord, les cœurs de palmier, ou choux palmistes, ça ne pousse pas en Europe, dans les vergers d’un manoir de province. En très grande majorité, ils viennent d’Amérique du sud. Ils peuvent être cultivés, mais souvent, il s’agit de palmiers sauvages.

Ensuite, s’ils sont cueillis à la main, c’est tout simplement que la mécanisation de la récolte serait extrêmement difficile. Les palmiers n’ont botaniquement pas de tronc, mais un stipe, dont les fameux cœurs de palmier sont l’extrémité. Et pour ce qui est de les ranger manuellement, il faut comprendre que ces cœurs de palmier doivent être notamment calibrés et recoupés avant d’être mis en boîte. Une opération, là encore, difficilement mécanisable.

Bref, plutôt que de nous servir de jolies formules finalement bien creuses, Monsieur le comte serait bien inspiré de fournir des précisions autrement plus importantes pour l’information du consommateur : la provenance, par exemple ; ou encore le type de végétal en question : s’agit-il de palmiers sauvages ou cultivés ?