UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Alimentation-Santé-Eau

Trop d’infos sur l’emballage ?

Sur les emballages des produits alimentaires, un certain nombre de mentions claires et précises sont obligatoires. Ce sont :

  • la dénomination de vente ;
  • la liste des ingrédients présentés par ordre décroissant ;
  • la quantité de certains ingrédients, par exemple ceux mis en valeur sur l’étiquetage ou dans la dénomination de vente (ex. gâteau aux fraises, pizza au jambon) ;
  • la quantité nette du produit en volume ou en masse ;
  • la date limite de consommation (DLC) ou la date de durabilité minimale (DDM) ;
  • l’identification de l’opérateur qui commercialise le produit ;
  • le numéro du lot de fabrication pour la traçabilité ;
  • le mode d’emploi, notamment le mode de conservation ;
  • la déclaration nutritionnelle;
  • l’origine pour certaines denrées alimentaires.

De plus, il est possible de trouver un certain nombre d’autres mentions non obligatoires mais que l’opérateur peut juger pertinentes pour renseigner le consommateur.

Vérification par l’exemple

Je décide à l’occasion de vérifier sur un produit transformé si toutes les mentions obligatoires sont présentes et de lister toutes les autres mentions présentes sur l’emballage carton du produit. J’achète une boite de cordon bleu et je commence ma lecture. Top chrono !

  • la dénomination est bien présente : « Escalope Cordon bleu dinde » ;
  • la liste des ingrédients est bien là aussi (je n’aurais jamais dû la lire, j’ai un peu moins faim…), avec le pourcentage des ingrédients mis en valeur notamment la dinde (48%) ;
  • les autres mentions obligatoires sont toutes bien présentes : la quantité (poids net 200g), la date limite de consommation (11/10/2024), l’opérateur qui commercialise le produit (Le Gaulois), le numéro du lot (L7Q27 20 :48), le mode de conservation (à conserver entre 0°C et 4°C), le tableau des valeurs nutritionnelles ;

Pour l’origine du principal ingrédient, la dinde, la marque fait très fort et appose sur l’emballage un logo (volaille française), une mention supplémentaire (dès fois que le consommateur n’aurait pas compris !) « Volaille 100% française » et un drapeau bleu, blanc, rouge ! (là, c’est bon, je crois que tout le monde a compris…).

 

Les mentions obligatoires et les autres

Mais ce n’est pas tout. Après les mentions obligatoires, on passe aux autres informations (ou pas) présentes aussi sur le devant de l’emballage :

En haut, on apprend que la marque « Le Gaulois » fête ses 40 ans et que l’achat du produit donne au consommateur un point découpable à utiliser dans la boutiquelegaulois.fr.

Autre cadeau de la marque (merci Le Gaulois) le fameux magnet des départements français, vous savez ces fameux magnets présents sur bon nombre de frigos français, collection jamais finie car il manque toujours le département ultra recherché et jamais trouvé (mais cette quête du Graal doit vous pousser à acheter un autre produit pour le trouver).

 

Côté information écrite, notre regard est attiré par la mention centrale « viande 100% filet » mise en avant ainsi que l’indication SANS colorant, arôme artificiel. Si l’indication SANS est juste (vérification faite dans la liste des ingrédients), je reste dubitative devant cette viande 100% filet qui, je lis, est traitée ensuite « en salaison et reconstituée ».

L’illustration principale est appétissante : un beau cordon bleu coupé duquel coule une vague de fromage fondu, impression renforcée par l’autre illustration du jambon (de dinde mais qui ressemble à s’y méprendre à du jambon classique de porc) et un beau morceau d’emmental. J’en salive déjà mais oups ! mon regard est accroché par une mention écrite, typographie plus petite, « au fromage fondu à l’emmental ». Qu’est-ce à dire ? Quel est ce fromage ? un retour à la liste des ingrédients me permet d’apprendre que le fromage est « fromages dont emmental 3% ». Diantre, je n’en saurai pas plus sauf que l’emmental mis en avant sur l’illustration n’est en fait que de passage…

Dernière information sur le devant de cette emballage, le fameux nutriscore qui complète (à titre volontaire, on le rappelle) le tableau des valeurs nutritionnelles : nutriscore B, le produit est relativement bien noté de ce côté mais il ne faut pas oublier que ce produit est néanmoins un produit transformé qui sera toujours moins « bon » pour ma santé que le même produit réalisé par mes soins.

Et puis encore !

Aurais-je fait le tour des informations ? Que nenni ! sur les côtés de l’emballage, j’apprends aussi que le carton est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées FSC (si je veux en savoir plus, le logo présent et l’adresse web me renseigneront) et de matériaux recyclés. Et pour faire bonne mesure dans la bonne conscience écologique de la marque et me déculpabiliser d’avoir acheté ce produit à deux emballages (un carton et l’autre plastique), le logo du triman et une infographie complétée par le message « séparez les éléments avant de trier » me rassure sur l’impact environnemental de mon emballage.

Pareillement, Le Gaulois, soucieux de ma santé, m’apprend que « l’équilibre alimentaire se raisonne sur la journée voire sur la semaine » (cela veut-il dire que je peux manger un produit moins bon pour mon équilibre alimentaire, celui-ci en l’occurrence, mais pas d’inquiétude si je fais attention après ?) et que le produit « accompagné d’une portion de légumes et de féculents », s’inscrira dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

Merci du conseil mais j’ai passé un bon quart d’heure à déchiffrer toutes les informations de l’emballages et mon appétit est passé !