Black Friday : on reprend les mêmes et on recommence
Cette fin novembre voit le retour d’une pratique importée des Etats-Unis : le Black Friday voit déferler remises et promotions durant une semaine entière. De quoi faire chavirer la carte bancaire, le porte-monnaie…ou la planète.
Le Black Friday (littéralement « vendredi noir ») a été importé des Etats-Unis par Amazon et Apple en 2010. Depuis, beaucoup d’enseignes ont compris le profit qu’elles pouvaient retirer d’un tel événement. A quelques semaines de Noël, bon nombre de Français peuvent considérer que c’est un bon moyen d’acheter ses cadeaux à moindre prix. Si les grands gagnants sont essentiellement les sites d’e-commerce, les magasins et les banques ont emboité le pas.
C’est vendredi tous les jours
Fort de son succès, le Black Friday s’étirait déjà sur deux ou trois jours, puisque la plupart des promotions s’étalaient jusqu’au (black ?) week-end. De fil en aiguille, on en est arrivé à une semaine entière de promotions, et certaines enseignes proposent même un « Black Friday » librement interprété d’une durée de plusieurs jours (du 25 novembre au 2 décembre) !
Le Black Friday est une opération commerciale et non pas des soldes, eux encadrés et réglementés dans le temps.
Quelques obligations
Il existe (et heureusement pour le consommateur) quelques obligations pour le vendeur : sur l’étiquette, le prix du produit, avant remise, doit impérativement être le plus bas pratiqué par le vendeur lors des 30 derniers jours. C’est une obligation légale depuis la directive européenne « Omnibus » de 2022.
On peut s’étonner alors des réductions parfois affichés : – 50 %, – 60 % voire plus. En fait, il faut se méfier car il ne s’agit pas de remises mais de comparaisons avec un prix de référence. En raison d’une législation beaucoup trop permissive, le vendeur est à peu près libre de choisir le tarif de référence qui lui convient (celui d’un concurrent, pratiqué par le passé, de catalogue, etc.). Le professionnel doit justifier l’origine de ce prix de référence et si la source n’est pas mentionnée, c’est illégal.
Le pourcentage de baisse sur le montant appliqué est ainsi calculé par rapport à ce fameux prix de référence. Plus il est élevé, plus la promotion sera impressionnante ! Mais attention, cela ne signifie pas toujours que le commerçant ait diminué son propre prix…
Pas toujours si intéressant
L’UFC-Que Choisir a recensé sur le Black Friday 2023 plusieurs exemples de fausses bonnes affaires : au global, sur l’ensemble des prix relevés de 17 000 smartphones, l’écart de prix au moment du Black Friday était de -1,6 % par rapport à la moyenne de ceux constatés au mois de novembre, soit une remise toute relative. Côté téléviseurs, -3,7 % , sur les ordinateurs portables, -1,9 % et sur les produits électroménagers (cuisson, lavage) une baisse moyenne de -0,5 % par rapport à la moyenne des prix de novembre.
Les rabais escomptés ne sont pas au rendez-vous. (https://www.quechoisir.org/actualite-black-friday-2024-des-fausses-promos-encore-et-toujours-n132826/)
Alors quelques conseils, valables pour toutes les semaines de promotions et de soldes ! Si le Black Friday peut permettre à certains d’entre nous de jouer au Père Noël, il ne faut jamais oublier de prendre le temps de comparer les prix sur plusieurs sites afin de repérer les meilleures offres et d’éviter les fausses promotions trop alléchantes pour être vraies. Signalons que si, après un achat sur Internet, vous vous rendez compte qu’il était inutile ou qu’il ne vous convient plus, les mêmes délais de rétractation s’exercent que pendant le reste de l’année (14 jours pour informer le vendeur puis, à partir de là, 14 jours pour renvoyer l’article).
Noir c’est noir !
Pour conclure, on peut toujours déplorer que ces périodes de promotions puissent favoriser des frénésies d’achats et notamment d’achats impulsifs peut-être pas toujours utiles. Et ce Black Friday, à défaut d’être un jour pour le consommateur, est un véritable jour noir pour la planète avec une surconsommation et une pollution massive.