A la banque, le client est roi… mais privé de trône
Voici l’histoire (vécue) d’un de nos adhérents qui, pour le compte d’une association, a dû se rendre dans une agence du Crédit Mutuel de Tours-Nord.
La démarche, au départ, paraissait assez banale, puisqu’elle consistait à retirer une carte de dépôt, déposer un chèque et signer un contrat d’assurance. Mais elle a vite tourné à l’épreuve sportive de haut niveau.
Après un petit moment d’attente à l’accueil – si toutefois on peut encore appeler comme ça un lieu où on attend sans que personne ne soit là pour vous accueillir – notre adhérent est reçu par un conseiller qui le prie de le suivre dans un bureau. En entrant dans la pièce, le conseiller va s’asseoir… mais pas le client, tout simplement parce qu’il n’y a qu’une chaise. Le dit client, un peu surpris, en fait la remarque à l’employé qui lui répond en substance que c’est inutile puisqu’il ne s’agit là que d’un bureau de passage. Ah bon !
Figures imposées
Après ce préambule un peu spartiate en guise d’échauffement, le conseiller s’esquive pour aller chercher carte de dépôt et chéquier qu’il remet ensuite à son client contre signature.
Le temps fort (ou le money time comme disent opportunément les sportifs) arrive avec le contrat d’assurance : là, notre client est contraint de réaliser une figure de grand style, qui lui aurait sans doute valu une note technique proche du 10 aux Jeux olympiques : debout, plié en deux au-dessus du bureau, il paraphe chaque page avant de signer la dernière, le tout avec, potentiellement, un vêtement sur le bras, puisque, pour faire bonne mesure, on ne lui propose pas de portemanteau. Notre adhérent, fin tacticien, avait anticipé la difficulté, en laissant son manteau à l’« accueil », donc sans surveillance. Un geste technique un peu osé, reconnaissons-le, mais qui lui aura finalement grandement facilité la réalisation de cette improbable figure imposée.
Conclusions
En guise de conclusion, notre adhérent s’interroge : « Le compte avait été ouvert peu de temps auparavant dans cette même agence et nous y avions été reçus à deux de façon tout à fait correcte. Faut-il en déduire que pour ouvrir un compte on est bien accueilli mais qu’ensuite … ? »
Osons deux suggestions.
La première à l’usage des banques : il conviendrait peut-être d’adjoindre aux formations des conseillers un petit manuel de savoir-vivre à apprendre par cœur avant d’être mis en contact avec la clientèle.
La seconde à destination des clients : puisque de nos jours tout se négocie, nous ne pouvons que conseiller au consommateur, au moment de l’ouverture d’un compte, de demander instamment dans le contrat, un petit paragraphe libellé ainsi : « En cas de rendez-vous en agence, l’établissement teneur du compte s’engage formellement à fournir au client un siège confortable pendant toute la durée de l’entretien. » Parce que tout le monde n’est pas champion olympique de contorsions.