Le covoiturage, ce n’est pas la jungle
Les récents actes de sabotage qui ont rendu inopérantes un certain nombre de lignes SNCF ont incité massivement les voyageurs à se reporter vers des moyens de transport alternatif au train, et notamment vers le covoiturage. Conséquence directe : dès le lendemain, plusieurs médias annonçaient que les tarifs explosaient sur des plateformes comme BlaBlaCar.
Mais le monde du covoiturage n’est ni Dallas et son univers impitoyable, ni un milieu où la seule loi qui prévaudrait serait celle de la jungle. Et il n’est donc pas inutile de rappeler un certain nombre de règles qui s’imposent aux conducteurs.
Trois règles principales
La première, c’est que le conducteur doit effectuer le déplacement pour son propre compte. Si vous devez vous rendre de Tours à Bordeaux, vous pouvez prendre des passagers soit au départ, à Tours, soit au passage, par exemple à Poitiers. Mais si vous n’avez rien à faire à Bordeaux et que vous n’y allez que pour transporter des gens, évidemment, là, on n’est plus du tout sur du covoiturage.
Deuxième règle : le tarif complet, c’est-à-dire le total des sommes demandées à tous les passagers, ne doit pas excéder le barème kilométrique officiel, que l’on peut consulter sur le site du gouvernement. En gros, vous ne pouvez pas faire payer le voyage plus cher qu’il n’est censé vous coûter.
Enfin, troisième règle, dans le même esprit que la précédente : vous devez garder une partie du coût à votre charge. Pour reprendre l’exemple du trajet Tours-Bordeaux, si vous emmenez 3 passagers, les frais (carburant, péage…) doivent être partagés en 4, et pas en 3.
Il faut donc être très attentif, lorsqu’on s’inscrit pour un covoiturage, à ce que les tarifs demandés respectent bien ces règles. Sinon, le conducteur se trouve, de fait, en situation de transporteur professionnel, et encourt des poursuites pénales s’il n’est pas déclaré. Notons également que BlaBlaCar, dont la fonction est de mettre en relation conducteurs et passagers, n’a pas vocation à contrôler les tarifs pratiqués, pas plus d’ailleurs que le permis de conduire du chauffeur ou l’assurance du véhicule !
Tarifs libres pour les bus
Par contre, la situation est totalement différente lorsqu’on réserve une place à bord d’un BlaBlaBus ou FlixBus. Là, on s’adresse à un transporteur professionnel, qui a le droit de fixer librement ses tarifs. Pour en revenir aux problèmes de fin juillet sur les lignes SNCF, oui, les tarifs des lignes de bus ont bien grimpé en flèche le week-end en question, mais là, le phénomène est régi par une autre loi : celle de l’offre et de la demande !