E-lettre rouge : le courrier à J+1 a du plomb dans l’aile
Il y a un peu plus d’un an (au 1er janvier 2023) La Poste mettait fin définitivement au fameux timbre rouge qui promettait à l’expéditeur une distribution prioritaire en un jour ouvré.
Les usagers pressés étaient priés d’utiliser dorénavant la « e-lettre rouge », créée à cet effet, un courrier numérique que l’on prépare chez soi ou à la poste, et qui est ensuite imprimé, mis sous pli, affranchi puis délivré le lendemain, comme la bonne vieille lettre rouge.
A l’époque, notre association avait émis de sérieux doutes sur le procédé, lent et compliqué pour l’usager. Nous l’avions nous-mêmes testé (lire ici). Nous nous étions gaussés en nous demandant si La Poste venait d’inventer le mail payant, ou si elle venait de redécouvrir le télégramme !
Pour couronner le tout, les tests effectués par l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir avaient montré que 25% des courriers envoyés arrivaient hors délais. La Poste s’était récriée en soulignant que ce délai de distribution à J+1 n’était qu’indicatif (argument bien pratique quand ça ne marche pas), et qu’on allait voir ce qu’on allait voir quand tout le processus serait bien en place.
Un an plus tard, on a vu… que ça ne fonctionnait pas mieux, et même encore un peu moins bien, puisque de nouveaux tests ont donné des résultats pires que l’an dernier : ce sont maintenant 29% des courriers qui n’arrivent pas à temps !
La Poste, qui aime bien d’habitude communiquer sur ses initiatives, la joue cette fois modeste, en adoptant un profil bas qui n’est guère dans ses habitudes : aucune publicité, des tarifs difficiles à trouver, des employés en agence pas au courant (ou feignant de ne pas l’être)… Tout se passe comme si l’opérateur avait déjà enterré la e-lettre rouge, donnant au passage raison à ceux qui, comme l’UFC-Que Choisir, doutaient de l’efficacité de la formule.
Mais c’est peut-être l’expression « arrêter les frais » qui prend tout son sens, parce que la distribution à J+1 est pour La Poste un véritable boulet financier dont elle voudrait bien se débarrasser.
Lire l’article du site national ici.