UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Tourisme-Loisirs, Transports

Quand attendre son car devient une opération survie !

 

Le 21 décembre dernier, la Nouvelle République titrait  « Tours : la gare routière digne d’un autre temps » pour un article sur le parking des Peupliers, le long de la rue Edouard-Vaillant à Tours (à lire ici https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/tours-la-gare-routiere-digne-d-un-autre-temps).

C’est depuis ce parking, pardon, cette gare routière, que partent les cars Flixbus, Blablabus et autres vers plusieurs destinations en France mais aussi à l’étranger. La fréquentation est importante puisque le journaliste du quotidien cite le nombre de près de 150.000 passagers en 2023 (hausse de près de 15 % par rapport à 2022). Mais l’article met surtout l’accent sur le peu d’aménagement présent sur site et sur l’image peu glorieuse que les voyageurs gardent de notre ville. Pour rappel, un autre article en 2017 (lire ici https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/en-quete-d-une-vraie-gare-routiere ) estimait déjà que la gare routière de Tours n’était « pas à la hauteur de l’activité des cars Macron ». 

Déjà en 2020

Notre association l’UFC-Que Choisir 37 s’en était, elle aussi, émue en 2020 et nous avions écrit alors au président de la Métropole (courrier du 3 mars 2020) à ce sujet : « Nous tenons à attirer votre attention sur la gare routière (Parking des Peupliers – rue Edouard-Vaillant à Tours) qui accueille les bus « Macron ». Celle-ci ressort comme étant l’une des pires de France (France Bleu Touraine – 29-03-2017) par son côté minimaliste en termes d’accueil des passagers. » Nous demandions alors d’humaniser un peu le lieu et de le rendre surtout « plus accueillant et confortable pour les usagers ».

La responsable circulation stationnement (secteur de Tours) nous avait alors répondu que « la Métropole, propriétaire de la halte routière et du parking des Peupliers a confié l’exploitation et la gestion des installations à la région Centre par convention. Ceci dit la Métropole, comme elle s’y était engagée, continue d’assurer l’équipement en mobilier urbain […] ».

Dans son mail réponse, la responsable détaillait alors l’équipement présent sur site, soit : un abri voyageur, 3 bancs, 4 corbeilles, 3 cendriers, une poubelle connectée et 2 assis–debout. Au lieu de reconnaitre l’aménagement minimaliste et le manque d’entretien de cet espace, notre responsable métropolitaine vantait alors les aménagements apportés et renvoyait une partie de la responsabilité sur la Région.

Expérience vécue

Au mois de mai 2022, sur le site de votre association locale d’Indre-et-Loire, je vous faisais part de mon expérience calamiteuse avec Flixbus, quand tout va mal et je faisais alors la description de cette halte routière, telle que je l’avais vécu et ressenti comme passager lambda :  « Pour ceux qui n’ont pas la joie de connaitre ce point de départ de nombreux cars (Flixbus, Blablacar…), c’est un charmant endroit, bien glauque, balayé par les vents, sans ombre l’été et sans abri l’hiver ; le genre d’endroit où vous ne pouvez ni vous abriter de la pluie, ni vous asseoir, ni vous soulager (du moins les femmes puisque les dégoulinures douteuses vous donnent un indice de comment ont fait les hommes) et encore moins vous restaurer ou vous désaltérer (pas de point d’eau, ni de distributeur). J’ai connu des gares routières au fin fond de la Pologne plus accueillantes ! »

Nombreuses réactions

A la suite de l’article de la Nouvelle République de décembre dernier et devant les nombreuses réactions que cela avait suscitées, je décidai le dimanche 7 janvier d’aller faire un tour à la halte routière. Préoccupée par notre chauffeur Flixbus qui ne s’était pas réveillé et angoissée à l’idée de rater mon avion, peut-être n’avais-je pas vu et admiré le mobilier urbain installé deux ans auparavant selon la réponse faite par la Métropole à notre courrier.

Mea culpa ! il y a bien un ou deux assis-debout, deux ou trois bancs le long de la rue Edouard-Vaillant, au moins un cendrier (peut-être n’ai-je pas vu les autres derrière les bus), un abri-voyageur à un bout du parking et des poubelles (pas vu la poubelle connectée, mais elle est peut-être déconnectée et barrée depuis ou, comme je ne sais pas ce que c’est, je ne l’ai pas reconnue !). Les poubelles sont bien utilisées par les voyageurs car elles sont toutes pleines et menacent de se répandre sur le trottoir (visiblement pas assez de poubelles au vu du nombre de voyageurs passant par là).

Les dégoulinures sur les murs et le long des arbres attestent toujours du manque de toilettes mais les voyageurs ont pallié le manque de distributeur en inventant leur propre bar gratuit !

Est-ce là une halte routière ou une gare routière (qu’importe le nom) d’une métropole comme la nôtre, avec 150 000 passagers par an ? Consommateurs, voyageurs, nous attendons avec impatience une réponse à cette interrogation qui se pose, nous venons de le dire, depuis maintenant plus de six ans : quand la Métropole aura-t-elle une halte routière digne de ce nom et du trafic généré par ces bus ? Il n’est plus temps de renvoyer la responsabilité à la Région pour la gestion et l’entretien ou à la Métropole pour le mobilier urbain mais bien d’élaborer un vrai projet d’aménagement qui serait profitable à tous les utilisateurs. La transition vers des transports collectifs plus nombreux passe aussi par des aménagements dignes des gares routières, point d’attente, de départ et d’arrivée.

Nous invitons donc les décideurs politiques, de quelque collectivité qu’ils soient, à venir prendre un « bus Macron » au parking des Peupliers (on ne peut décemment pas appeler ce lieu une halte ou gare routière) pour se faire une idée de l’ampleur des aménagements à réaliser. Comme nous sommes bienveillants, nous espérons pour eux que le jour de leur voyage, il ne fera pas trop chaud, pas trop froid, qu’il ne pleuvra pas, qu’il n’y aura pas trop de soleil, et qu’ils ne seront pas pris d’une grosse soif ou d’une petite envie pressante !