Convocation plus vraie que nature
Les fausses accusations de pédopornographie, d’exhibitionnisme, etc. font toujours florès sur Internet. Il ne faut surtout pas paniquer quand on en est victime, et en aucun cas y répondre.
Une de nos adhérentes a reçu ces jours-ci un mail d’un certain Roger Chateaunet. Ne connaissant pas l’expéditeur et l’intitulé du message étant « demande de justification juin 2023 », curieuse, elle ouvre le mail et prend connaissance du contenu. C’est en fait une soi-disant convocation de M. Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie national, en collaboration avec la direction central de l’Office Européen de Police, EUROPOL. La convocation porte sur des accusations de pédopornographie, pédophilie, exhibitionnisme, etc. Le courriel invite notre pseudo-délinquante à se justifier (?!) par retour de mail, sous peine de poursuites.
La forme y est mais pas le fond
Notre adhérente, n’ayant en la matière rien à se reprocher, n’a évidemment pas donné suite. Après avoir ri de bon cœur de cette mascarade, elle s’est penchée sur la convocation en question. Elle reconnait que la forme y est, que les sempiternelles fautes d’orthographe ont disparu mais le fond ne correspond en rien à la procédure habituelle…
Consulté, un professionnel des réseaux informatiques fait remarquer qu’en aucun cas la gendarmerie ou la police nationale n’utilise d’adresse mail domiciliée chez un opérateur privé (gmail ou autre). Ce que confirme la Gendarmerie nationale (la vraie) : « Un mail émanant de la Gendarmerie nationale finira toujours par @gendarmerie.interieur.gouv.fr. » En outre, jamais un courriel émanant de vrais services gouvernementaux (police, gendarmerie, impôts…) ne fait état de l’identité de l’expéditeur. D’ailleurs, dans des affaires de ce genre, jamais non plus la personne visée ne reçoit de convocation par courriel : gendarmes ou policiers se déplacent directement à son domicile.
Les personnes âgées pour cible
Cette arnaque qui, pour n’être pas nouvelle, n’en connaît pas moins, selon la Gendarmerie nationale, un regain d’activité dans plusieurs départements.
Mais en quoi consiste-t-elle précisément ? A la réception de ce genre de mail frauduleux, certaines personnes répondent, comme elles y sont invitées, pour tenter de se justifier. Le contact étant établi, les escrocs essaient alors de les faire chanter en menaçant de révéler aux autorités, à la presse, aux associations de lutte contre les pédophiles leurs prétendus agissements (« Votre portrait photographique seront transmis aux associations de lutte contre les pervers/les pédophiles et aux médias pour publication afin que votre famille et vos proches sachent ce que vous faites. »). Ce scénario a des variantes : parfois la personne contactée se voit réclamer le paiement d’une « amende » qui arrêterait là les poursuites.
Mais qu’est-ce qui peut pousser une personne qui n’a rien à se reprocher à répondre à ce genre de courriel ? Selon les autorités, ce sont clairement des personnes âgées qui sont visées, des gens qui peuvent s’émouvoir d’être l’objet de telles accusations, et vouloir arrêter là une source potentielle d’ennuis.
Que faire ?
Quel que soit le mode opératoire, quand on est destinataire de ce genre de courriel, il faut surtout ne pas cliquer sur les liens proposés, et ne pas répondre au courriel.
La Gendarmerie nationale, qui a été saisie d’un certain nombre de cas similaires, incite les victimes, en cas de doute sur la véracité du document, à se déplacer dans la brigade de gendarmerie la plus proche de leur domicile pour poser leurs questions ou pour déposer plainte si elles ont déjà engagé des paiements.
Il est fortement conseillé également de bloquer l’expéditeur du message et de signaler ce comportement illicite sur la plateforme Pharos.