L’assurance emprunteur : du nouveau
Depuis le 1er septembre, on peut résilier à tout moment l’assurance emprunteur contractée au moment de faire un emprunt immobilier.
C’est une mesure que notre association réclamait depuis de nombreuses années. Il faut savoir que les emprunteurs dépensent chaque année 7 milliards d’euros en assurance pour leur prêt immobilier. Généralement imposée par la banque, cette garantie prend en charge tout ou partie des mensualités du prêt en cas de sinistre (décès, incapacité, invalidité, etc.).
L’assurance emprunteur est très lucrative pour les professionnels. Sur 100 euros de primes versées par les assurés, seulement 32 euros leur sont reversés en indemnisation. Cette marge est plus de deux fois supérieure à celles pratiquées en assurances habitation et automobile.
La loi Lemoine, qui vient d’entrer en vigueur, permet désormais aux emprunteurs de résilier à tout moment leur contrat bancaire pour souscrire un contrat alternatif moins cher. En plus, elle sanctionne les banques qui voudraient de les en empêcher.
De grosses économies ?
Pour un crédit standard, l’assurance peut représenter un tiers du coût total du crédit. En faisant marcher la concurrence pour un prêt en cours de remboursement depuis 5 ans, par exemple, on peut économiser plus de la moitié du coût de l’assurance jusqu’à l’échéance du crédit. En cas de changement d’assurance dès la souscription du crédit, les économies sont encore plus importantes. Les gains peuvent atteindre les trois quarts du coût de l’assurance.
Moins de contraintes vis-à-vis de l’état de santé des emprunteurs
Cette résiliation possible à tout moment permettra aux anciens malades de pouvoir bénéficier plus simplement du droit à l’oubli. De plus, si le crédit n’excède pas 200 000 euros par emprunteur et qu’il doit être remboursé avant 60 ans, les consommateurs n’auront plus à renseigner un questionnaire sur leur état de santé.
Mais déjà des effets pervers !
Dès l’entrée en vigueur de la loi, les tarifs des assureurs alternatifs ont déjà augmenté de 8 à 25% , mais leurs tarifs restent quand même moins chers que ceux des contrats bancaires.
Notre association sera vigilante dans les mois à venir à ce qu’il n’y ait pas d’effets indésirables disproportionnés (renchérissement de l’assurance emprunteur pour les jeunes ménages aux revenus intermédiaires, diminution de la qualité des garanties, etc.).
De plus, pour aider les consommateurs à y voir un peu plus clair, l’UFC met en libre accès un dossier sur son site (ici). Parallèlement, un comparateur « assurance emprunteur » gratuit pour identifier le contrat le plus adapté et un service d’aide au changement sont mis à leur disposition (ici).