UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Alimentation-Santé-Eau

Produits du terroir ? A voir !

Qui ne s’est jamais laissé tenté sur un marché ensoleillé par un sachet d’herbes de Provence, par un melon charentais ou encore un savon de Marseille? Et bien, il n’est pas improbable que la Provence, la Charente ou Marseille viennent d’un autre pays, voire d’un autre continent.

♫ J’ai descendu dans mon jardin pour y cueillir du romarin… ♫

 

 

 

 

 

 

 

En fait, parmi les herbes dites de Provence, dans au moins 90% des cas,  le thym, le romarin, la sarriette et l’origan, même s’ils fleurent bons, n’ont pas été cueillis en Provence mais en Europe centrale, orientale, au Maghreb ou en Chine. L’appellation « herbes de Provence » est un nom générique qui n’est pas protégé, donc ni la provenance ni la qualité des ingrédients ne sont garanties. Toutefois, lors de l’achat, privilégiez le Label Rouge qui valide l’origine provençale ainsi que la composition. Sinon, vous risquez de vous retrouver avec un mélange de piètre qualité, constitué d’herbes broyées et de quelques indésirables, tels que de la poussière, des insectes, des poils de rongeurs. Hum !

Une alternative est de les faire pousser dans votre jardin, sur votre balcon ou dans des pots à l’intérieur. Vous pourrez alors en certifier l’origine et la qualité ;).

La Charente a-t-elle le melon ?

 

Oui et non. A l’origine, le melon, à l’instar de nombreux fruits et légumes aujourd’hui consommés en France, est un produit venu d’ailleurs. On le trouve en Égypte 5OO ans avant notre ère. Au XVIIe siècle, l’Anjou et la Touraine en produisent pour la Cour. Puis, la Charente leur emboîte alors le pas pour devenir l’une des plus importantes régions productrices et donner son nom à la variété la plus consommée aujourd’hui. Tout comme les herbes de Provence, l’appellation n’est pas protégée par un label. On peut donc acheter des melons charentais de qualité qui auront été cultivés en Touraine et refuser de choisir ceux qui ont fait le voyage depuis l’Espagne ou le Maroc.

 

Et le savon de Marseille, peuchère !

Il n’est pas mieux protégé que les herbes de Provence puisque 90% des savons « de Marseille » proviennent de Tunisie, d’Europe de l’Est ou d’Asie. Selon L’Union des Professionnels du Savon de Marseille (UPSM), le véritable savon de Marseille se distingue par sa composition minimaliste : de l’huile végétale, de l’eau, du sel et de la soude. La concentration d’huile est souvent un indicateur de qualité, la mention «72% d’huiles végétales» sur l’emballage confirmera cette composition naturelle, sans conservateurs ni colorants.

Si vous ne voulez pas vous retrouver avec un produit contenant des allergènes, il est préférable de lire attentivement la composition, pour peu qu’elle figure sur le produit. Dans une enseigne, l’étiquetage d’un « savon de Marseille » indique «Contient entre autres composants : 30% et plus : savon.»…Donc, tout en regardant pousser vos herbes, lancez-vous dans la fabrication d’un savon maison. Il suffit d’avoir à votre disposition un corps gras, de la soude et de l’eau. De nombreuses recettes sont disponibles sur Internet.

 

Pour conclure, vous trouverez un peu partout de bons mélanges d’herbes et melons d’origines diverses ainsi que des savons de bonne qualité.  Cependant, on ne peut que regretter que des appellations soient, en quelque sorte, usurpées.

 

D’autres idée de produits d’ici mais venus d’ailleurs ?

Quelques exemples ci-dessous :

la moutarde de Dijon (du Canada), le champignon de Paris (de Chine), le camembert de Normandie, l’escargot de Bourgogne (Turquie, pays de l’Est)