Compteurs trafiqués : une arnaque en plein essor

C’est un fléau qui, pour n’être pas nouveau, prend actuellement de l’ampleur : celui des compteurs kilométriques trafiqués sur les voitures d’occasion.
Trafiquer le compteur kilométrique d’une voiture avant de la revendre, est devenu, ces dernières années, une pratique hélas en développement, et certaines enquêtes avancent même des chiffres : en France, entre 6 et 15% des véhicules d’occasion seraient vendus avec un compteur trafiqué, pour une « cure de jouvence » factice de plus de 35 000 km en moyenne. Ça pourrait concerner 600 000 véhicules chaque année.
La motivation de ceux qui s’y adonnent est évidemment économique : plus votre véhicule compte de kilomètres moins il a de valeur. Cela dit, si ça peut rapporter de l’argent, ça peut aussi coûter très cher, car il s’agit d’une tromperie, au sens que définit la Code de la consommation, avec à la clé une amende qui peut potentiellement aller jusqu’à 300 000 €, voire même de la prison.
Indispensables précautions
Mais pour éviter d’avoir à se pourvoir en justice contre un vendeur indélicat, mieux vaut essayer de se prémunir contre de telles mésaventures. Et l’acheteur a divers moyens de flairer le mauvais coup.
On peut déjà se faire une idée en regardant l’état général du véhicule : par exemple, si les caoutchoucs des pédales sont tout usés, la voiture a bien vécu. Mais s’ils sont neufs, ça signifie qu’ils ont été changés, et là aussi, méfiance !
On peut aussi jeter un œil sur les étiquettes collées sur le moteur : vidanges, filtres changés… Le kilométrage y est normalement indiqué, mais parfois, bizarrement, les étiquettes ont disparu ! Pareil pour les factures d’entretien ou contrôles techniques : si le vendeur ne peut (ou ne veut) pas les fournir, laissez tomber !
Demandez le rapport Histovec
Mais le plus sûr, c’est de demander au vendeur le rapport Histovec du véhicule. C’est, rappelons-le, un document officiel (et gratuit) qui recense l’historique du véhicule, notamment sa date de mise en circulation, les changements de propriétaire, la situation administrative, les sinistres ayant entrainé des réparations, les contrôles techniques avec les relevés de kilométrages certifiés.
Une fois toutes ces précautions prises, vous pourrez vous mettre au volant sereinement, sans vous demander si on ne vous a pas refilé un vieux bourrin en lieu et place du fringant poulain qu’on vous avait promis !

