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Consommation

Le lin, la fibre végétale écologique

Le lin est considéré comme le plus vieux textile du monde, avec des utilisations remontant au Néolithique il y a environ 10 000 ans. Les Égyptiens l’utilisaient aussi il y a 8000 ans pour les bandelettes des momies et les vêtements.

Aujourd’hui, le lin est utilisé aussi bien dans le textile que dans l’industrie. Dans le secteur textile, il sert à la fabrication de chaussures en toile, de rubans, de tissus, de pantalons, de chemises ou encore de sacs. Il est apprécié dans la mode responsable. Il est également utilisé pour le linge de maison (rideaux, linge de lit, linge de table) pour son image de noblesse et sa durabilité.

Dans l’industrie, sa fibre solide et légère est utilisée pour absorber les vibrations, isoler et renforcer des matériaux composites. On le trouve dans les secteurs automobile, hi-tech ou du sport (skis, vélos, raquettes de tennis, planches de surf). Les graines et l’huile sont prisées dans l’industrie agroalimentaire pour leurs bienfaits, et l’huile est aussi utilisée en cosmétique ou pour des peintures. Les fragments de paille (anas) sont valorisés comme paillage horticole, litière, pour la fabrication de panneaux agglomérés ou encore comme combustibles.

 

Mais qu’est-ce que le lin ?

Le lin est une matière naturelle végétale. C’est une plante herbacée de la famille des linacées dont il existe près de 200 espèces différentes. Le lin cultivé est aussi appelé « lin commun » ou « lin à fibre » (Linum usitatissimum).

Cette plante a une croissance rapide, atteignant environ un mètre de hauteur en cent vingt jours. Ses fibres naturelles atteignent leur taille maximale au moment de la floraison, sous forme de petites fleurs bleues le plus souvent. Le lin est cultivé principalement dans les zones tempérées proches de la mer, comme la Belgique et le Nord de la France. La France est d’ailleurs le premier pays producteur de lin au monde, représentant 80% de la production mondiale.

Le lin, plus écologique ?

Le lin est une fibre naturelle jugée écologique. Sa culture est peu gourmande en eau et en pesticides. La plante pousse naturellement et ne nécessite aucune irrigation, contrairement au coton. Un hectare de lin retient chaque année 3,7 tonnes de CO2. Les premières étapes de fabrication du lin, comme le teillage, la filature et le tissage, consomment peu d’énergie.

C’est une ressource « zéro déchet », chaque partie de la plante pouvant être valorisée (graines, fibres, anas). Ses fibres sont recyclables et biodégradables en fin de vie si elles ne sont pas traitées.

Néanmoins, le lin peut avoir un impact environnemental : au niveau du transport si le lin est transformé loin de son lieu de production, par exemple envoyé d’Europe en Chine, au niveau des phases de transformation avec l’utilisation de sources d’énergie polluantes (comme le charbon) dans les usines dans certains pays avec l’utilisation de produits chimiques pour la coloration par exemple.

Il est donc préférable de choisir du lin certifié par des labels qui garantissent que de la plante au tissu, le lin n’a pas quitté l’Europe, qui promeuvent le circuit court et interdisent l’irrigation ou de se tourner vers le lin biologique.

Coton vs lin

Bien qu’il soit loin d’être autant utilisé que le coton, le lin a le vent en poupe. Il représente 2,4% de la production mondiale de fibres naturelles, contre 75% pour le coton.

Le lin est réputé pour sa solidité et sa résistance. Il est également léger. Sa capacité d’absorption de l’humidité est plus importante que celle du coton, pouvant absorber jusqu’à 20% d’humidité. Ces propriétés en font une matière de choix pendant l’été, apportant une fraîcheur naturelle aux vêtements sans se déformer. Sa résistance naturelle est due à la longueur et à la structure particulière de ses fibres. Un vêtement en lin peut durer deux fois plus longtemps qu’un vêtement en coton.

 

C’est une matière moins demandée et plus coûteuse à produire que le coton. Son prix plus élevé est dû au lieu de production (principalement Europe), aux étapes de transformation et de confection qui demandent un savoir-faire spécifique et plus de main d’œuvre, et au fait qu’il est plus rare que le coton.