Selon l’hydrogéologue Hélène Galia, “le niveau des nappes n’est pas si bon” en Touraine

Lors des journées « Cons’Eau » des 13 et 14 juin 2025, organisées par UFC-Que Choisir Indre-et-Loire, le Sepant et Eau-Touraine, les passionnés d’eau ont eu droit à un concentré d’expertise. Parmi les intervenants, Hélène Galia, hydrogéologue, a eu vingt minutes chrono pour plonger le public dans le monde (pas si souterrain que ça) des nappes phréatiques de Touraine.
Dans un langage limpide – pas une goutte de jargon inutile – Hélène a partagé cartes géologiques, courbes de niveaux et même une maquette ingénieuse qui simulait le fonctionnement des nappes. Un outil parfait pour comprendre que ces réservoirs naturels d’eau fonctionnent comme des éponges : elles se remplissent lentement, se vident encore plus lentement, et n’ont rien à voir avec les crues éclairs des rivières.
Pourtant, rien ne prédestinait Hélène à creuser cette voie. Après des études de géologie à Orsay et Montpellier, elle fuyait l’hydrogéologie comme la peste : « Je trouvais ça barbant ! » avoue-t-elle en riant. Et puis, en 2002, elle est happée par un cabinet lyonnais, Archambault Hydrogéologie. C’est là qu’elle met de l’eau sur ses cailloux, avant de créer son propre bureau d’études, Hydrogéologues Conseil, à Monts, en 2014.
Aujourd’hui, elle travaille principalement pour les collectivités locales, dans la recherche d’eau potable ou de solutions de chauffage géothermique. Le reste de son temps est partagé entre industriels et agriculteurs et conserve un œil critique sur certaines pratiques douteuses.
« Sur Internet, on trouve des tutos pour forer soi-même un puits. Sérieusement ?! », s’étonne-t-elle, à mi-chemin entre fou rire et consternation. « On voit de plus en plus de forages pour remplir des piscines privées… alors qu’à la moindre sécheresse, on ferme les piscines municipales ouvertes à tous ! »
Heureusement, forer ne se fait pas n’importe comment. Il faut une déclaration préalable auprès de la Direction Départementale des Territoires, respecter des règles strictes pour ne pas polluer les nappes, anticiper ses consommations, respecter un quota, et installer un compteur. Non, vraiment, ce n’est pas un projet « Do It Yourself » comme le faisait nos anciens.
Hélène Galia termine avec une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne ? En Touraine, notre nappe captive reste bien protégée des pollutions, à la différence de celles, plus vulnérables, du Poitou ou de l’Anjou.
La mauvaise ? Malgré un printemps bien arrosé, les niveaux restent décevants.
En tant que consommateur on a bien reçu le message : « Eau, énergie : même combat, même mot d’ordre – la sobriété. Et pas juste quand les restrictions tombent… mais tous les jours. Même sous la pluie. »