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Nutri-Score : circulez, y a rien à voir !

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Mais que devient le Nutri-Score ? Difficile de répondre à cette question, parce que le petit logo, classant les aliments de A à E selon leur composition et leurs apports nutritionnels, est tout simplement en panne.

Cet outil, mis en place en 2017 par des spécialistes de la nutrition et de la santé, doit faire l’objet d’une mise à jour tenant compte des plus récentes avancées scientifiques en la matière. Celle-ci est plus sévère notamment avec les produits transformés ou ultratransformés. Cette nouvelle version est prête, mais ne s’applique pas, tout simplement parce que la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, refuse pour l’heure de signer l’arrêté, ce qu’elle a assumé la semaine dernière devant les sénateurs.

Mais alors, pourquoi donc Mme Genevard en veut-elle au Nutri-Score ? Elle lui reproche, dit-elle, de donner une mauvaise note aux produits « remarquables du terroir ou issus des magnifiques salaisons françaises » (sic).

On remarquera au passage qu’Annie Genevard, originaire du Doubs, a été députée de ce département et maire de Morteau, ville célèbre pour ses saucisses. Ce n’est sans doute pas un hasard ! Du coup on peut se demander si Mme Genevard est bien ministre de la République ou seulement ministre de la Franche-Comté (pays, outre de la saucisse de Morteau, de la saucisse de Montbéliard ou de fromage de comté).

etiquetage-nutritionnelRappelons quand même que le Nutri-Score n’est qu’un outil (non contraignant d’ailleurs, puisqu’il n’est apposé que selon le bon vouloir des producteurs et industriels) qui permet d’informer le consommateur de la composition nutritionnelle des produits alimentaires. Il n’interdit rien, ne fustige personne, mais se contente de mettre en garde contre une consommation trop importante d’aliments trop gras, trop sucrés, trop transformés. Notre ministre croit-elle sérieusement qu’en cassant le thermomètre elle arrêtera la fièvre ?

Parce que pendant ce temps, le milieu médical continue d’essayer de lutter contre une alimentation trop riche en sucres ou en gras, responsable de surpoids et d’obésité, et, in fine, de maladies cardiovasculaires, de diabète ou d’hypertension.