Choviva : pour le cacao le consommateur sera chocolat
Les temps sont à l’alimentation « sans… », à décliner sur tous les modes, ou presque : les lardons sans viande, le soda sans sucre, et évidemment, les produits sans gluten (liste non exhaustive). Avec, toujours, en toile de fond, une connotation sanitaire ou environnementale : les produits « avec… » sont mauvais soit pour la santé, soit pour la planète, et même parfois pour les deux.
Une culture destructrice
Dans le même temps, la consommation de chocolat est en constante augmentation. Alors quand une firme allemande nous annonce qu’elle met sur le marché un produit alternatif au chocolat à partir d’avoine fermentée, cultivée et transformée localement, on se dit qu’on va pouvoir se faire plaisir sans culpabiliser (sauf pour les kilos superflus, mais ça, c’est une autre histoire).
Le dérèglement climatique menace le cacaoyer
Autre élément à prendre en compte : les récoltes de cacao, ces dernières années, sont de manière récurrente mauvaises, voire très mauvaises, ce qui fait exploser les prix. Tout ça à cause du dérèglement climatique. Au point que certains experts prévoient que le cacaoyer ne pourra peut-être plus être exploité d’ici quelques années.
On peut aussi se poser au moins deux questions.
La première, dramatique, est de savoir ce que vont devenir les millions de personnes qui vivent de la culture du cacao, notamment en Côte-d’Ivoire, premier producteur mondial. Pour l’heure, personne ne fournit de réponse, si ce n’est quelques promesses de ne pas abandonner les producteurs, promesses tellement floues qu’elles n’engagent personne.
La deuxième, plus anecdotique, concerne le goût du choviva : satisfera-t-il le consommateur européen ? S’agit-il d’une véritable alternative au vrai chocolat, ou bien d’un produit carrément différent ? Nous laisserons à chacun l’initiative de le goûter et de se faire sa propre opinion.
Le café dans le même sac
Et ces mêmes experts agronomes qui prédisent la fin du cacao alertent également sur les menaces qui pèsent, pour les mêmes raisons, sur le café. Alors devra-t-on en revenir, comme durant la Seconde Guerre mondiale à l’orge grillée pour tremper ses tartines du petit-déjeuner ? Nos ancêtres qui ont vécu cette période ne seraient sans doute pas très enthousiasmés par cette perspective.