UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Consommation, environnement

L’e-commerce, c’est comme l’alcool : il faut consommer avec modération

 

Vouloir, en 2025, lutter contre l’intrusion de l’e-commerce dans la vie quotidienne est aussi illusoire que de décider, du jour au lendemain, que l’eau de mer ne doit plus être salée. Qu’on le veuille ou non, les achats en ligne ont explosé ces dernières années, notamment en raison des conditions particulières créées par les pandémies et les différents confinements qui en ont été la conséquence.

Pour autant, il n’est pas interdit de s’interroger sur les conséquences que cela induit, notamment sur l’emploi et l’environnement.

Certains, et notamment, bien évidemment, les fédérations d’e-commerce, contestent tout impact négatif sur l’emploi, malgré plusieurs études tendant à montrer le contraire. Mais pour ce qui est de l’environnement, hélas, il est difficile de nier l’évidence. Et cela pour plusieurs raisons.

La logistique en cause

coronavirus livraison

 

La première tient à la logistique. Quand un acheteur tient à profiter d’une livraison en 24 heures, il doit bien avoir en tête que le camion qui va le livrer ne sera sans doute pas plein et que le livreur devra multiplier les rotations, parfois quasiment à vide, pour satisfaire une clientèle de plus en plus pressée, plutôt que d’optimiser son plan de transport ; car là, il faudrait peut-être attendre un peu pour être livré.

 

Autre souci logistique, le retour gratuit. Ça ne me plait pas, je renvoie, sans frais. La formule peut être tentante, mais à y regarder de plus près, ça représente du transport supplémentaire, donc un peu plus de CO2 dans l’atmosphère, qui n’a vraiment pas besoin de ça. Et puis que deviennent les invendus ? Certaines entreprises avaient l’habitude, par commodité, de les jeter même s’ils étaient encore utilisables.

 

La loi Agec, depuis janvier 2022, a interdit cette pratique. Maintenant, tout ce qui est non-alimentaire doit être donné ou recyclé. Dans l’esprit, ça semble une bonne idée, mais les entreprises ont opportunément « refilé le bébé » aux associations qui doivent maintenant effectuer le tri, bénévolement. Pour l’entreprise, c’est tout bénéfice : elle peut accroitre ses marges sans trop d’effort, puisqu’elle n’effectue plus une partie du travail. Pour les associations caritatives, c’est une autre paire de manches : elles effectuent une tâche qui a priori ne devrait pas leur incomber, et en plus, leurs capacités de stockage sont saturées !

 

On pourrait parler aussi des énormes data centers nécessaires pour stocker toutes les données, dont on sait que ce sont de véritables gouffres énergétiques, ou de la surconsommation induite par l’e-commerce : c’est moins cher, donc on achète plus !

Se poser les bonnes questions

Le commerce en ligne est bien présent dans nos vies quotidiennes, et s’en réjouir ou le regretter ne changera rien à l’affaire. Mais on peut quand même se poser quelques questions pertinentes :

– Pourquoi exiger une livraison en 24 heures quand le produit que j’ai commandé n’est pas d’une urgence vitale ?

– Pourquoi renvoyer systématiquement un produit simplement parce que la couleur paraissait un peu plus soutenue sur le site ?

– Pourquoi acheter deux paires de chaussures quand je n’en ai besoin que d’une ?

– Et pourquoi ne pas aller faire un tour « en présentiel » chez un chez qui pourra me conseiller et chez qui je verrai l’objet en vrai ?

La planète vous serait reconnaissante de vous poser toutes ces questions avant de vous jeter sur une commande en ligne.