Pour l’addition, ça vous fera deux gabares !
En complément de l’euro, certains utilisent parfois des monnaies locales. Elles ont des noms rigolos, poétiques, voire franchement loufoques. Il y a la Beunèze du côté de Royan, la Buzuk en nord-Bretagne, l’Euroblochon en Savoie, la Marcassole dans les Ardennes, ou, chez nous en Touraine la Gabare.
Qu’est-ce qu’une monnaie locale ?
C’est une monnaie complémentaire à l’euro, qui circule dans un secteur géographique réduit, et qui concerne un nombre limité de biens et de services. Elles ont fait leur apparition il y a une dizaine d’années un peu partout en France et on en compte maintenant environ 90.
Une monnaie locale est mise en place par une association, qui en assure la gestion avec l’aide d’un établissement financier. Concrètement, vous convertissez auprès de l’association des euros en monnaie locale, que vous dépensez ensuite chez des commerçants ou des prestataires de services qui adhèrent au projet.
A quoi sert une monnaie locale ?
En premier lieu, une monnaie locale sert à dynamiser le tissu économique local. Si j’achète des Gabares à Tours, je ne vais pas pouvoir aller les dépenser à La Rochelle ou à Clermont-Ferrand. Je ne peux pas non plus payer mes courses à l’hypermarché. Il s’agit bien de commerces de proximité ou de productions locales. Il n’est pas possible non plus de placer sa monnaie locale à la banque. Seuls les professionnels qui ont été payés avec peuvent la changer en euros. Et pour éviter la spéculation, et favoriser la rotation rapide de la monnaie, les monnaies locales ont généralement une durée de vie limitée ; au-delà, elles se dévaluent. Pas question, donc, de laisser dormir dans son portemonnaie sa MLC (monnaie locale complémentaire, c’est le terme officiel.
Des monnaies officielles !
L’existence et le cadre de ces différentes monnaies locales ont été reconnus par la loi de 2014 sur l’économie sociale et circulaire. Il y a des conditions à respecter. les monnaies locales sont notamment tenues de respecter certaines règles de fonctionnement édictées par la Banque de France : constitution d’un compte de réserve, interdiction de rachat de MLC en euros (sauf pour les professionnels), pas de rendu de monnaie en euros, tenue à jour de la liste des utilisateurs.
Payer des achats est donc une démarche volontaire en faveur des commerces et des produits locaux.