La douzaine : l’art de compter sur ses doigts
Quand on achète des huitres ou des œufs, ils sont souvent présentés par 6 ou 12. Mais au fait, pourquoi ?
C’est le cas pour un certain nombre de produits ou de denrées alimentaires : les œufs, bien sûr, mais aussi les huitres, ou encore les escargots, entre autres. Et finalement, nous sommes tellement habitués à cet état de fait qu’on ne se pose même pas la question de la raison de cette petite bizarrerie.
Une survivance
Bien qu’en France, depuis la Révolution, nous utilisons le système décimal, cette façon de compter par 12, un système qu’on appelle duodécimal, est une survivance de pratiques plus anciennes, datant au moins du Moyen-Age, sinon de l’Antiquité. En ces temps très anciens, on avait l’habitude de compter avec la main. Concrètement, avec le pouce, on comptait le nombre de phalanges des 4 autres doigts de la même main : 3 phalanges x 4 doigts = 12. Et ce nombre, avec ce mode de calcul, avait l’énorme avantage d’être facilement divisible par 2 (en ne comptant que deux doigts), par quatre (un seul doigt), ou par trois en comptant toutes les premières phalanges.
Du marketing
Mais pour les produits qui n’existaient pas au Moyen-Age, comme les packs de bière, pourquoi les conditionner par 6 ou par 12 ? On est alors dans du pur marketing. Le consommateur, habitué à cette manière de compter les œufs, identifie très facilement la demi-douzaine d’un produit qui se présente, dans la quasi-totalité des cas, en 2 rangées de 3. Pour le distributeur ou le commerçant, c’est la situation parfaite pour favoriser l’achat en nombre : plus de produits vendus, moins de manutention, moins de frais de logistique… c’est idéal pour lui. Et c’est comme ça que le consommateur se trouve fortement incité à acheter ses yaourts, son eau en bouteille ou sa bière par 6.
Mais la situation évolue !
Les industriels n’ont qu’une peur : que le consommateur se détourne d’un produit si le conditionnement ne lui plait pas. C’est ainsi qu’on trouve des œufs par 4, 10 ou 20, ou des yaourts par 2, 4, 8 ou 16. Même si, pour les personnes seules notamment, il est toujours quasi-impossible, en France, contrairement par exemple aux pays anglo-saxons, de trouver des yaourts à l’unité.
Toujours plus d’« un peu moins »
Ce n’est pas la première fois que l’on vous parle ici de « shrinkflation » (réduflation en bon français), cette technique qui consiste à diminuer la quantité de produit vendu, dans un contenant ou sous un conditionnement similaire. Ça peut être des pots de rillettes, en apparence identiques, qui ne contiennent plus que 400g au lieu de 450 ou 500g de produit, ou encore des portions de fromage qui passent de 20 à 18g.
En voici un exemple, cette fois-ci dans les matériaux de construction. Les bricoleurs ont l’habitude, depuis toujours, d’acheter leurs planches de bois, leurs baguettes ou leurs plinthes dans une longueur de 2m (ou 2,5m). Eh bien dans une grande surface de l’agglomération tourangelle, on a trouvé des plinthes, en lot de 5, de 1,95m de longueur, soit 5cm de moins qu’avant, ce qui représente une diminution de la quantité de produit de 2,5%… et une augmentation du prix au mètre d’environ 2,5%.
Mais, objectera l’optimiste, « si je dois poser des plinthes dans mon salon qui mesure 4m sur 5m (soit 18m linéaires), que les morceaux mesurent 1,95m ou 2m ne changera rien, puisque de toute façon il me faudra 2 lots. »
Que nenni, lui répondra le pessimiste, dont le salon, manque de chance pour lui, mesure 4,75m sur 5m (soit 19,50 m de linéaire). « Avec 2 lots de 2m de long, c’était bon, mais à 1,95m, il m’en faut un troisième, d’où une augmentation de la dépense de 50% ! »
Pour couronner le tout, le détaillant annonce sur l’étiquette une longueur de « +/- 1m95 », ce qui veut dire que le chanceux aura peut-être 1,96m et le malchanceux 1,94m, sans pouvoir protester puisque la possible différence est clairement indiquée.
Et au moment de passer à la caisse, ça peut faire une belle différence sur la note, puisque le lot de 5 plinthes coûte 27,90€. Il vaut mieux ne pas se tromper en prenant ses mesures !
Parking des peupliers : réfléchir, c’est bien, agir serait mieux !
A plusieurs reprises, nous avons souligné sur notre site le manque de confort et d’équipement au parking des Peupliers, rue Edouard-Vaillant à Tours.
Cette gare routière remonte aux années 80, époque à laquelle la société EUROLINES était la principale utilisatrice. La loi n° 2015-990 du 6 août 2015, dite « loi Macron », pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, a libéralisé le transport régulier de voyageurs par autocar. De fait, le trafic a augmenté avec ces « bus Macron » et aujourd’hui, ce sont près de 150 000 voyageurs qui transitent annuellement par ce parking des Peupliers. En 2017, une étude réalisée par la société Flixbus auprès de 10 000 de ces voyageurs avait classé cette gare routière comme étant l’une des pires de France par son côté minimaliste en termes d’accueil des passagers.
Premier courrier en 2020
En 2020, nous avions alerté par courrier le président de la Métropole de Tours sur cette problématique. Sa réponse faisait alors état, suite à la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) du 7 août 2015, du transfert de responsabilité des services routiers non urbains, réguliers à la Région. La réponse de la Métropole reçue dressait aussi l’inventaire des équipements à disposition des voyageurs (tout en s’en félicitant) : 1 abri voyageurs, 3 bancs, 4 poubelles, 3 cendriers, 2 assis debout.
En 2024
Des bénévoles de l’UFC Que Choisir 37 se sont rendus sur place le 7 octobre dernier pour observer et constater l’état des lieux et des équipements présents. Si nous reconnaissons qu’un effort a été fait sur l’installation de corbeilles (6 poubelles présentes et vidées quotidiennement et une poubelle connectée de grande capacité), sur les 2 assis-debout mentionnés, un seul subsiste. De plus, contrairement à ce qui est décrit dans la convention de gestion signée entre Tours Métropole Val de Loire et la région Centre Val de Loire (un espace d’accueil affecté à l’embarquement des clients des transports internationaux, un sanitaire extérieur pour les clients des transports internationaux et des transports réguliers interurbains librement organisés, ainsi que pour les conducteurs des services réguliers interurbains librement organisés), nos bénévoles ont cherché désespérément l’espace d’accueil affecté aux voyageurs ainsi que le sanitaire.
Témoignages
Nos bénévoles ont recueilli aussi les témoignages de voyageurs, de chauffeurs de cars et de riverains et tous signalent le manque d’abris en cas de pluie ou de fortes chaleurs l’été, le manque de signalétique, le manque de sécurité pour attendre et le manque de toilettes. Les dégoulinures douteuses et les témoignages des riverains nous donnent quelques réponses à ce sujet.
« Il manque un endroit pour s’abriter (quand il pleut) et il n’y a pas de toilettes. »
« C’est simplement un parking, il manque d’abri quand il pleut, il y a assez de poubelles mais il n’y a qu’un banc, il faudrait plus de bancs. »
« Il n’y a qu’un Abribus, quand il pleut, c’est peu et un peu loin ? On ne voit pas. Il n’y a pas de panneaux, pas de quai, pas d’infos. Par contre, c’est pratique, on peut se garer quand on vient en voiture. »
« Il n’y a pas de toilettes, ce n’est pas facile pour aller aux toilettes. Où sont les toilettes ? »
Beaucoup de déclarations
Depuis 2013, depuis donc plus de dix ans, plusieurs élus se sont exprimés dans les médias sur ce parking des Peupliers en faisant part de la nécessité d’une réflexion sur les possibles aménagements, des pistes ou prévisions ont été avancés mais non suivie jusqu’à présent par des actions d’amélioration dans les faits.
« Un permis de construire pourrait être déposé dans dix-huit mois », indiquait il y a quelques jours le maire, Jean Germain (NR du 14/03/2013).
« Dans les deux cas, notre souhait est d’aménager un terminus multimodal qui comprenne des installations dignes d’une gare routière avec guichets, librairie, restauration possible… » développe le vice-président (Frédéric Augis). […] « La Ville de Tours explore actuellement les possibilités d’implantation près du terminus. Si nous trouvons un espace suffisant, la décision peut être prise dès le premier semestre 2018 (NR du 04/12/2017).
A Tours, « nous sommes dans une période d’attente, estime Yves Massot, adjoint chargé des transports à la Ville de Tours. (NR du 26/05/2016).
Pour notre association, la situation géographique du parking des Peupliers n’est pas à remettre en cause car elle est proche du centre-ville, des transports en commun, facile d’accès et plébiscitée par le public interrogé.
Si nous sommes parfaitement conscients qu’il est difficile de conserver les équipements en bon état du fait des incivilités de certains, notre association UFC-Que Choisir d’Indre-et-Loire demande à ce que des actions d’aménagement soient menées sur ce parking pour accueillir décemment le public. Notre intervention vient donc appuyer les nombreux constats et témoignages concernant la vétusté de ce parking qui engendre une mauvaise qualité de service auprès des voyageurs et également une mauvaise image de la ville de Tours située au cœur de la très touristique vallée de la Loire. C’est dans cet objectif que nous avons écrit à ce propos cette semaine à la Région, gestionnaire du parking et à Tours métropole Val de Loire, le propriétaire dudit parking.
Affaire à suivre…
Lire aussi
Il sera bientôt interdit de « fumé »…
Le goût fumé est très apprécié, mais il sera bientôt interdit.
Il est vrai que le petit goût fumé est prisé des consommateurs, que ce soit dans les petits gâteaux de l’apéro ou dans certaines sauces. On en trouve aussi dans la viande, le fromage, des soupes, et même paraît-il, dans certaines glaces. Mais de tout cela, il faudra bientôt parler au passé car la commission européenne vient de décider d’interdire progressivement tout procédé chimique pour obtenir ce goût fumé.
Afin de laisser aux industriels le temps de s’adapter, la Commission européenne a prévu de leur laisser deux ans quand « l’arôme de fumée est ajouté pour renforcer la saveur », et cinq ans « lorsque l’arôme de fumée est utilisé pour remplacer le fumage traditionnel (jambons, poissons, fromages, etc.) ». Ensuite ne seront plus autorisés que les fumages traditionnels.
Des produits chimiques pour donner le goût fumé
Mais pourquoi les industriels utilisent-ils des produits chimiques pour donner le goût fumé ? tout simplement parce que cela leur revient moins cher et notamment en terme de gain de temps. Le fumage traditionnel prend du temps, mobilise des infrastructures pendant des périodes assez longues alors que glisser dans la recette un additif qui donne le goût, c’est quasi-immédiat.
Que reproche-t-on à ces arômes artificiels ?
On reproche à ces arômes artificiels d’être potentiellement très mauvais pour notre santé. Les huit arômes en cause sont obtenus par liquéfaction de fumée de bois. En novembre 2023, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait publié un avis dans lequel l’organisme indiquait ne pas pouvoir « exclure les risques de génotoxicité pour aucun des huit arômes de fumée ». La génotoxicité est la capacité pour une substance chimique d’endommager le matériel génétique des cellules. A terme, le risque est de développer des cancers ou des maladies héréditaires.
Oublier le goût fumé ?
Pour ce qui concerne le saumon, le jambon ou le fromage, dans cinq ans, il faudra pour ces produits exclusivement un fumage naturel. Mais pour les chips, par exemple, comme elles ne sont évidemment pas suspendues une par une dans un fumoir pour leur donner leur goût, dans deux ans il faudra trouver une autre idée pour l’apéro…nous ne doutons pas que les industriels de l’agroalimentaire nous dégottent une autre idée géniale !
Mettre son grain de SEL pour échanger
Il y a une vingtaine d’années naissait le SEL Touraine. SEL, pour Système d’échanges locaux. Cette association met en pratique cette phrase bien connue : « Qu’il ne soit jamais question d’argent entre nous ! » tout simplement parce que le principe de base d’un SEL, c’est que les services qu’on se rend ne sont pas tarifés. Chacun peut participer en fonction de son temps disponible ou de ses compétences. On évalue le service à l’aide d’une monnaie fictive, le grain (de sel, évidemment). On se met d’accord sur le nombre de grains auquel on estime l’échange que l’on va faire, et le tour est joué.
Ce n’est donc pas du commerce, puisqu’il n’y a pas d’argent en jeu. D’ailleurs, les échanges concernés sont ponctuels et de faible valeur et ne font donc pas de concurrence aux professionnels. Il ne s’agit pas non plus de troc, puisque les services rendus ne le sont pas entre deux personnes seulement, mais entre tous les membres de l’association. Par exemple, un adhérent peut aller garder les enfants d’un autre un soir, et recevoir d’un troisième des boutures de plantes vertes, et ainsi de suite.
Et bien sûr, de telles pratiques créent forcément des liens, et les adhérents, les « Selistes », se retrouvent aussi pour des activités en commun : ateliers, randonnées pédestres, sorties culturelles, etc.
Le SEL Touraine se réunit le 1er lundi de chaque mois, de 18h à 19h, à l’espace Gentiana à Tours-Nord, et organise ponctuellement des bourses locales d’échange.
Il existe d’ailleurs d’autres SEL, qui fonctionnent selon le même principe, en Indre-et-Loire : dans le nord du département, à Loches, à Joué-lès-Tours, Bléré, Saint-Avertin.
SEL Touraine : site sel-touraine.fr,
Tél. 06.76.41.59.67
Courriel : contact@sel-touraine.fr
Cocottes chlorées made in USA
Les Etats-Unis ne passent généralement pas pour un modèle en matière de qualité de l’alimentation. Petite revue de quelques productions alimentaires américaines…
Le poulet
Il y a le fameux poulet chloré. Il faut savoir que chez nous, il existe tout un tas de contrôles sanitaires sur les poulets, à tous les stades de la production, depuis l’éclosion jusqu’à l’abattage, et même après. Rien de tel aux Etats-Unis, où l’organisation est radicalement différente : peu ou pas de contrôles, mais, en fin de processus, un lavage du poulet avec de l’eau chlorée pour éliminer toutes les bactéries potentielles. Le poulet traité de cette façon est pour l’instant interdit dans l’Union européenne, mais le sujet refait surface à chaque fois que l’on renégocie des accords commerciaux transatlantiques.
Le lait
Le lait américain contient une hormone de croissance bovine recombinante, le rbGH, administrée aux vaches laitières pour augmenter leur production de lait, de 2 à 6 kg par jour. Mais chez l’homme, cette hormone serait, selon plusieurs études, un facteur cancérigène, particulièrement pour le cancer du sein, de la prostate et du colon. Pour l’heure, le lait américain est interdit dans l’Union européenne.
Le porc
On peut aussi évoquer les porcs à qui on administre de la ractopamine, un produit qui fait grossir l’animal. Mais il est soupçonné de favoriser des problèmes cardiovasculaires ou d’agir sur le rythme cardiaque.
En conclusion
Tous ces produits ont un point commun soit ils réduisent les coûts de production comme pour le lavage du poulet au chlore, soit ils augmentent la productivité comme la ractopamine.
Pour l’heure, nombre de ces produits sont interdits en France et bien souvent dans toute l’Union européenne, mais si nous n’y prenons pas garde, de tels produits pourraient bien un jour débarquer chez nous, au gré d’un accord commercial.
Quand La Poste « oublie » le courrier à réexpédier
L’histoire est, somme toute banale : un couple, M. et Mme B ., désire faire suivre son courrier de son adresse principale vers sa résidence secondaire lorsqu’il réside dans cette dernière. Il s’adresse donc à La Poste qui lui propose un contrat (payant) de réexpédition du courrier. Une pratique assez courante et bien utile… quand elle fonctionne. Or M. et Mme B. constatent, au bout de quelque temps, qu’il y a quelques grains de sable dans le mécanisme. Ces dysfonctionnements, « avérés et répétés », prennent un tour vraiment pénalisant quand deux avis de contravention n’arrivent pas à temps à leurs destinataires. La conséquence, on la devine : les amendes forfaitaires sont majorées de 200€.
« Pas de faute lourde »
Notre couple, fort mécontent, et on le comprend, porte réclamation auprès de La Poste, qui, appliquant strictement les conditions générales de vente, leur rembourse le prix du service de réexpédition, manifestement défaillant.
Mais quid des 200€ ? M. et Mme B. demandent à être remboursés également du préjudice subi, sans succès. Ils réclament de nouveau, insistent et réinsistent : rien à faire, La Poste fait la sourde oreille. M. et Mme B. s’adressent alors à l’UFC-Que Choisir pour que notre association les soutienne dans leur démarche revendicative. Reconnaissons-le : notre intervention s’est révélée tout aussi infructueuse.
Au bout du compte, c’est le médiateur de La Poste qui est saisi. Après avoir pris le temps de la réflexion (un an !), il rend enfin son avis : « Conformément aux conditions spécifiques de vente, La Poste n’est pas responsable des dommages indirects ou immatériels, ces dispositions s’appliquent sauf en cas de faute lourde. L’absence de réexpédition des deux avis de contravention ne répond pas à la définition d’une faute lourde, dans ces conditions, le médiateur considère que La Poste ne devait rembourser à M. B que le coût de son contrat. »
Une confiance écornée
S’il faut tirer un enseignement de ce malencontreux événement, c’est que si vous voulez faire réexpédier votre courrier, il vaut mieux faire confiance à un ami ou un voisin qui viendra relever votre boite à lettres, plutôt qu’à La Poste, manifestement incapable de s’acquitter de la mission de service public dont elle est pourtant chargée.
Pourtant, sur son site, La Poste, en présentant son service de réexpédition du courrier, l’assure : « …Vous ne faites aucune démarche administrative de changement d’adresse et ne manquez aucun courrier. » Une phase que M. et Mme B. apprécieront, soyons-en sûrs, à sa juste valeur !
Pour conclure, rappelons quelques slogans publicitaires de La Poste :
« Bougez avec La Poste »… mais ne vous éloignez pas trop longtemps de votre domicile principal quand même !
« Pas de problème, La Poste est là »… sauf évidemment quand elle n’est pas là.
« La Poste, on a tous à y gagner »… et parfois, hélas, à y perdre !
« Ce que l’avenir vous promet, La Poste vous l’apporte »… mais parfois elle ne vous l’apporte pas !
Et un dernier :
« Et la confiance grandit ! ». Sans commentaire.
Le voyage de mon jean
L’industrie du textile est la seconde industrie la plus polluante à l’échelle mondiale. En voici un exemple concret, le jean, le vêtement que presque tout le monde a dans sa garde-robe. On estime que 455 millions de jeans sont vendus chaque année en Europe, soit environ 2,3 milliards dans le monde. Pratique, intemporel, chic, déchiré, délavé ou sale, il n’en reste pas moins que son impact environnemental est fort, très fort, trop fort…
Plusieurs paramètres entrent dans cet impact : matières premières, lieu de production, nombre d’étapes de production, utilisation de produits toxiques…et hélas, le jean accumule les mauvais points !
Matières premières
35 % environ de la culture du coton sert à la production de toile pour faire des jeans. Or, la culture du coton est très gourmande en eau, entre 5 à 7 000 litres d’eau par kilo de coton produit. De plus, sa culture nécessite pesticides (environ 25% de la production mondiale de pesticides pour cette seule production) et engrais chimiques.
Lieu et étapes de production
Le coton est produit essentiellement en Inde mais aussi en Chine et aux Etats-Unis. Ensuite, le coton est expédié vers des usines, la plupart en Chine, pour y être filé et tissé. La toile Denim est alors traitée chimiquement, notamment pour la colorer.
La toile Denim est expédiée alors vers d’autres usines, celles-ci de confection pour y être taillée et assemblée en pantalon : le jean est né. La plupart de ces usines de confection sont situées au Maghreb, essentiellement en Tunisie et au Maroc. Là, une fois assemblé, le pantalon subira une fois encore des traitements chimiques et mécaniques comme le sablage pour le délaver ou l’user artificiellement.
En dernier, les jeans seront stockés dans des entrepôts dans différents pays avant d’être acheminés vers les distributeurs et les magasins de vente dans tous les pays.
Du coton mais pas que…
S’il est vrai qu’un jean est essentiellement constitué de coton, il ne faut pas oublier d’autres produits entrant dans sa fabrication : rivets et boutons usinés en Australie, fermeture-éclair fabriqués au Japon… Autant de produits qu’il faut aussi acheminés vers les lieux d’assemblage des pantalons.
Un bilan très lourd
Le premier bilan est environnemental : consommation d’eau importante pour la culture du coton, produits chimiques utilisés pour colorer les jeans rejetés dans les rivières, ce qui affecte la biodiversité mais aussi qui pollue les eaux et les terres…
Et si le bilan carbone de mon jean est aussi très lourd puisque l’on estime qu’un jean peut parcourir jusqu’à 65 000km, il ne faut pas non plus méconnaitre le bilan social et humain : des usines localisées dans des pays aux revenus très faibles, des conditions de travail difficiles, des salaires indécents, des manipulations (comme le sablage) dangereuses pour la santé des ouvriers textiles.
Quelles solutions ?
Avant tout achat de nouveau vêtement, il est nécessaire de se savoir si l’on en a réellement besoin : environ 80% de nos armoires sont remplies de vêtements que nous ne portons qu’une fois l’an, voire jamais.
Pour certains vêtements abimés ou plus de mode, il est toujours possible de réparer, de ravauder (eh oui!) ou de relooker.
Si j’achète un vêtement, il est important de se poser quelques questions :
- Quel vêtement, pour quelle utilité ? (Si c’est une robe de soirée pour un seul événement précis, peut-être puis-je en louer une ?)
- Quel est l’origine du vêtement, les conditions de sa fabrication ? (Cas de certains produits fabriqués en Chine par la population Ouighour…)
- Quelles sont les matières ?
- Quel est le prix et ce prix reflète-t-il vraiment le coût du vêtement et de sa fabrication ? (Un prix très faible est en quelque sorte « payé » et compensé en amont par une maltraitance salariale dans un pays en voie de développement).
Pour le jean, il existe une filière du jean de fabrication française, certes bien plus onéreuse mais qui correspondra peut-être plus à vos valeurs, avec un impact environnemental réduit et qui sera sans doute de meilleure qualité.
Appel à témoignages leasing social
Dans son travail de défense des droits des consommateurs et consommatrices, l’UFC-Que choisir évalue régulièrement la pertinence des dispositifs de soutien financier bénéficiant aux ménages.
Le Gouvernement a lancé en début d’année une aide à la location d’un véhicule électrique pouvant atteindre 13 000 euros. Appelé leasing social, ce dispositif a permis la signature de 50 000 contrats de location. Il devrait être reconduit en 2025.
Vous avez souscrit un leasing social au début de l’année 2024 pour acquérir en location un véhicule électrique ? L’UFC-Que Choisir est intéressée par votre témoignage sur votre profil d’utilisateur ainsi que sur le dispositif d’aide mis en place par le Gouvernement. Dans ce cas, pouvez-vous renseigner le formulaire ci-dessous ?
Votre aide est très précieuse pour mieux protéger les consommateurs et consommatrices !
L’UFC-Que Choisir vous remercie pour votre aide précieuse.