UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Kit de fournitures scolaires gratuit : l’art de profiter du moment

« Nous savons que la rentrée peut être une période financièrement difficile pour de nombreuses familles. C’est pourquoi nous avons conçu ce programme pour alléger cette charge et assurer que tous les élèves commencent l’année sur un pied d’égalité. »

C’est par cette phrase que commence le courriel qu’un grand nombre de personnes (parents ou non) ont reçu.

Le courriel propose ensuite de recevoir, dans le cadre national de distribution de kits de fournitures scolaires, un kit pour chaque enfant scolarisé. Le tout gratuitement bien entendu ! Enfin pas tout à fait, puisqu’il faudra pour le recevoir s’acquitter de frais de livraison de 3 €. Mais 3 €, c’est donné quand on vous promet entre autres choses une calculatrice…

Il faut répondre assez vite car il est bien précisé à la fin que « le lien expirera 24 heures après votre premier clic ». Presque Mission impossible !

Le courriel a toute l’apparence d’un vrai courriel de l’Education nationale. Rien ne manque : le logo du ministère, les logos des partenaires, la liste des fournitures, une jolie photo et surtout aucune faute d’orthographe (ce qui serait un comble pour un courriel du ministère de l’Education nationale !). Le courriel est signé Édouard Geffray, coordinateur du programme national de fournitures scolaires.

Oui, mais…

Mais à y regarder de plus près, certains petits détails nous font tiquer.

En premier lieu, l’adresse de l’expéditeur email.eapnwqccr@smtp162.malime3ak.info , type d’adresse une peu curieux pour un ministère qui, nous le rappelons a, comme tous les sites officiels, une adresse en .gouv.fr.

En second lieu, nous vérifions aussi la signature, Edouard Geffray, le fameux coordinateur du programme national de fournitures scolaires. Edouard Geffray existe bien mais il est directeur général de l’enseignement scolaire.

La précision de cliquer sans perdre de temps (« le lien expirera 24 heures après votre premier clic »), créant de fait un sentiment d’urgence et poussant le malheureux parent à cliquer très vite sans prendre le temps de réfléchir est là aussi un indice négatif.

Enfin, quand nous cliquons pour obtenir le kit, nous sommes redirigés vers une page dont l’adresse est https://jackpot-plenty.com/. Après avoir rempli ses nom et adresse, on nous demande alors de donner nos numéros de carte bleue mais aussi les CVV ( card verification value, code de vérification de carte) au dos de la carte pour payer non pas 3 € mais 1,95 € (génial, et en plus on fait des économies sur les frais de port !!!)

Des distributions ont lieu

Suspicieux de nature, nous vérifions aussi le corps du message et nous trouvons la même liste de fournitures sur un autre site. Mais il s’agit là d’un site tout à fait officiel, celui du Département des Bouches-du-Rhône qui, à l’occasion de la rentrée scolaire 2024, renouvelle la distribution d’un kit de fournitures scolaires à l’ensemble des collégiens de son département. Il est à noter que cette initiative n’est pas la seule sur le territoire : des départements, des communes distribuent le jour de la rentrée des kits de fournitures scolaires aux élèves ou aux collégiens.

Conclusion

En conclusion, vous l’aurez compris : ce courriel est une arnaque et il ne faut surtout pas y répondre sous peine de se faire voler ses coordonnées bancaires. Des distributions de kits existent bien dans les départements ou les communes mais elles sont complètement gratuites et directes.

Nous profitons pour réitérer nos conseils :

  • Vérifiez bien les adresses des expéditeurs ;
  • Méfiez-vous des offres alléchantes, leur seul but est de vous escroquer.
28 août 2024

Rentrée scolaire : devoirs des parents

A une semaine de la rentrée, tous les parents font leurs dernières courses pour les fournitures scolaires de leurs enfants. Alors qu’en est-il pour cette rentrée 2024 ?

Comme chaque année, la Fédération des associations Familles de France a publié le 12 août dernier les résultats d’une enquête sur le coût de la rentrée scolaire. Et bonne nouvelle pour cette année, ce coût est en baisse par rapport à l’an passé, une très petite diminution de 1,27% (soit 2,87 €) pour un montant global de 223,46€ en 2024 (226,33 € en 2023). Mais après deux années successives de forte inflation, les prix sont encore loin de revenir au niveau d’avant 2022…

Les résultats de cette enquête rejoignent ceux que nous avions publiés en juillet, résultats sur une étude des prix de 135 produits ( ). Nous avions alors estimé la baisse à 1%.

Il est à remarquer des différences entre les marques, les marques distributeurs affichant des baisses plus conséquentes (jusqu’à – 6,2% pour Super U par exemple) mais aussi entre les types de magasins : si l’on observe des baisses dans les supermarchés ( -1,64%), a contrario, les hypermarchés et les magasins spécialisés affichent pour leur part des tarifs en hausse.

Il y a aussi des différences selon les types de fournitures. Si la papèterie (cahiers, feuilles…) est en baisse sensible (-12,63%), ce n’est pas le cas des autres fournitures non papetières (stylos, trousses…) qui augmentent de plus de 3% (+3,77%). Si l’on ne peut que se réjouir de la baisse significative des fournitures papetières, nous pouvons quand même nous demander pourquoi la baisse n’est malheureusement pas plus importante. En effet, ces fournitures avaient augmenté de 14 % en 2023 car il y avait alors eu une flambée du cours de la pâte à papier. Or, en 2024, le tarif a reflué de près de 30%. Il serait alors tout à fait attendu que cette baisse soit répercutée de façon intégrale en rayon sur les fournitures scolaires ce qui n’est à l’évidence pas le cas.

Conseils

Pour faire face aux achats de fournitures scolaires, nous conseillons :

  • D’anticiper et d’étaler ses achats de fournitures tout au long de l’année et de profiter des promotions qu’il est possible de trouver ;
  • De faire le tri des affaires restant de l’an passé et de ne racheter que le strict nécessaire : inutile d’acheter un nouveau cartable si l’ancien est en très bon état. Opter pour une consommation responsable et durable sera aussi l’occasion de discuter avec ses enfants sur le sujet… ;
  • Faire une liste des fournitures nécessaires et préférer faire les courses sans les enfants ce qui vous évitera des « crises » dans les rayons ou des achats compulsifs… ;
  • Faire plusieurs magasins pour trouver les fournitures les moins chères ;
  • Comparer des produits équivalents pour trouver le moins cher et préférer les marques distributeurs ;
  • Ne pas hésiter à se tourner vers la seconde main ou vers des sites de dons entre particuliers.

Et bonne rentrée à tous !

27 août 2024

Sucre, l’ingrédient saugrenu

C’est l’été, avec sur les étals de nos marchés, plein de beaux légumes aux couleurs et aux odeurs appétissantes. Certes, en ces temps de fortes chaleurs, on est tentés de les consommer crus, en salade, mais on peut aussi avoir parfois envie d’un bon plat de légumes farcis : tomates, courgettes, oignons…

Mais comme été signifie aussi vacances, et donc pas forcément envie de se lancer dans des recettes compliquées, j’avais décidé d’acheter de la farce pour tomates toute faite, plutôt que de hacher moi-même ma viande et de réaliser mon propre mélange. Le résultat, gustativement, a été à peu près à la hauteur des attentes des convives, ou alors ceux-ci ont été particulièrement polis.

Des ingrédients attendus…

Mais après le repas, allez savoir pourquoi, m’est venue l’idée de consulter la liste des ingrédients. Rappelons-le encore, c’est avant d’acheter un produit que l’on doit consulter sa composition, et pas après, et encore moins après l’avoir consommé. Que ceux qui n’ont jamais péché me jettent la première pierre !

Dans cette liste, je découvre un certain nombre d’ingrédients que je m’attendais à trouver dans une farce pour tomates : de la viande de porc principalement, mais aussi du sel, des légumes déshydratés, des épices et des aromates. Je tique un peu sur les antioxydants (citrate sodique et ascorbate de sodium), mais après tout, je n’ai à m’en prendre qu’à moi-même, qui n’ai pas voulu me donner la peine de faire ma propre farce.

… et un plus surprenant

Plus étonnant, la préparation contient du sucre. Pris d’un doute, je consulte plusieurs livres de cuisine et je ne trouve évidemment écrit nulle part qu’il faudrait mettre du sucre dans les tomates farcies.

En réalité, il faut bien comprendre que le sucre, entre autres propriétés, est un conservateur, un exhausteur de goût, et accessoirement que sa consommation peut être addictive. D’où l’intérêt pour les professionnels d’en ajouter dans leurs préparations.

Mais là où le bât blesse, c’est que d’un autre côté, l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) ne cesse de nous alerter sur les risques pour la santé d’une trop grande consommation de sucre. En outre, pour en revenir à mes tomates farcies, les tomates elles-mêmes, ou les courgettes, qui sont botaniquement des fruits, contiennent déjà naturellement du sucre. Alors est-il besoin d’en rajouter ?

 

La morale de cette histoire, c’est qu’il faut, tant qu’on le peut, faire entièrement la cuisine soi-même, et éviter à tout prix les préparations toutes faites.

La morale de cette morale, c’est que je n’ai à m’en prendre qu’à moi-même : pour ma punition, je serai privé de dessert. Au moins, côté sucre, ça compensera !

24 août 2024

Leclerc de Pont-l’Abbé : le buzz de l’été !

 

C’est le buzz de l’été sur Instagram et Tik Tok : 120.000 abonnés sur le premier, 60.000 sur le second, des millions de vues. Et de semaine en semaine, ces chiffres augmentent, voire explosent.

De quoi s’agit-il ? Des vidéos postées par nos vedettes des Jeux olympiques, ou de celles d’un influenceur à la mode ? Pas du tout. Il s’agit tout simplement du compte du magasin Leclerc de Pont-l’Abbé (Pont-l’A pour les connaisseurs). La petite ville du sud-ouest du Finistère, en plein cœur du Pays bigouden, a certes des atouts touristiques à faire valoir, mais elle n’est pas vraiment habituée à faire la une : les visiteurs y affluent en masse pour tenter d’apercevoir les deux employés qui sont au cœur des petits clips hebdomadaires, France 3 s’est déplacé pour voir ce qui se passait vraiment, et le Leclerc bigouden a même eu les honneurs du 13h de TF1. Nous-mêmes avons été les témoins directs de cette « Pont-l’Abbé-mania » : un membre de notre famille, installé à Paris, nous a demandé : « Vous avez vu, le Leclerc de Pont-l’Abbé fait exploser les compteurs sur les réseaux sociaux ! » Un autre, encore plus loin, à Valencia en Espagne, nous a fait la même remarque.

Alors d’où vient un tel engouement, quand les grandes surfaces de taille équivalente ont parfois une centaine de fois moins de visiteurs sur Internet ? L’idée de départ peut paraître toute simple, encore fallait-il l’avoir : reprendre quelques secondes de vidéos déjà virales sur la toile, ce qu’on appelle un mème dans le jargon du web, et enchainer avec une situation amusante qui met en scène le responsable de la com’ du magasin, Thomas Cambou, et sa collègue Noémie Jégou vantant les promotions du jour. Les publications étant hebdomadaires (le mercredi), c’est un véritable rendez-vous qui s’est instauré chez les internautes, qui attendent avec impatience la vidéo suivante.

Tout cela est drôle, ça amuse les gens pendant l’été et c’est tant mieux. Mais dans ce cas précis, la forme est privilégiée par rapport au fond : dans le reportage de TF1, on voyait un monsieur de Toulouse qui était venu « pour voir » mais ne se souvenait pas du jour de la semaine où les promotions avaient lieu. C’est un peu comme ces pubs pour des voitures, filmées dans des cadres naturels somptueux : en les voyant, on admire le paysage, mais on n’est souvent pas capables, peu de temps après, de citer la marque de la voiture. De toute façon, notre internaute de Valencia ne fera jamais 1300km le mercredi pour acheter un poulet rôti moins cher.

Quant à nous, en tant qu’association de défense des consommateurs, rappelons un principe fondamental : une pub, quelle que soit sa forme, est une mise en avant d’un produit que l’on veut nous vendre. Et le fait qu’il soit en promotion, donc moins cher que d’habitude, ne doit pas nous faire perdre de vue que nous ne ferons une bonne affaire que si nous avons réellement besoin du produit en question. Si je n’ai pas besoin, je n’achète pas, tout simplement….

Mais cela ne nous empêchera de rigoler en visionnant les petites vidéos du mercredi du Leclerc de Pont-l’Abbé !

18 août 2024

Gaspillage alimentaire : en théorie, c’est fini !

Nous avons reçu fin juin un courrier d’une personne anonyme (et voulant le rester) nous interpellant sur le fait que certaines entreprises (citées dans son courrier) continuaient à jeter de la nourriture (malgré la loi Garot). Cette personne nous remerciait (par avance) de faire le nécessaire afin d’éviter ce gaspillage. Ne pouvant lui répondre directement, nous profitons du site pour ce faire.

Cher(ère) anonyme,

Nous vous remercions pour votre courrier et pour l’intérêt que vous portez à notre association. Nous avons bien pris connaissance du sujet que vous abordez, à savoir le gaspillage alimentaire que certaines entreprises continueraient de faire et ce, malgré la loi.

Nous sommes, comme vous, révoltés de connaitre ces pratiques scandaleuses. Malheureusement, nous n’avons pas le pouvoir d’enquêter et de sanctionner. De plus, une lettre anonyme ne constitue pas une preuve du fait.  

Je fais suivre néanmoins votre courrier à notre Fédération à Paris et à notre service juridique. 

En tant que citoyen engagé (comme vous vous définissez vous-même), je profite de ce courrier pour vous indiquer que nous sommes tous, à notre association départementale, des bénévoles engagés, militants, indépendants et que vous pouvez rejoindre notre équipe bénévole pour faire respecter la loi et défendre les droits des consommateurs.

Cordialement

Rappel 

La loi Garot qu’évoque notre interlocuteur anonyme constitue le socle de tout un dispositif mis petit à petit en place par le législateur pour tenter de lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire. Car l’idée même de détruire de la nourriture encore consommable quand un certain nombre de personnes n’ont pas les moyens de se nourrir correctement est choquante et proprement scandaleuse.

Conscient de ce fait, le gouvernement avait initié, dès 2013, un Pacte national contre le gaspillage alimentaire qui réunissait tous les acteurs de la chaine alimentaire. L’objectif fixé était de réduire le gaspillage de 50% d’ici 2025 au niveau de la distribution et de la restauration collective, et à l’horizon 2030 pour les autres secteurs. On peut toujours se demander si la réduction de moitié du gaspillage alimentaire était un objetif suffisamment ambitieux, mais le défaut principal de ce pacte était qu’il ne fonctionnait que sur la base d’un engagement volontaire. Or, il faut malheureusement en faire le constat : sans contrainte, il n’est guère de progrès.

La loi Garot

La loi Garot a été votée, elle, en février 2016. Son but est de favoriser la prévention du gaspillage alimentaire. Elle entend promouvoir un certain nombre de pratiques plus vertueuses en la matière. Elles prévoit notamment que la destruction des aliments encore consommables est désormais interdite. Les invendus doivent être donnés à des associations ou transformés. Les surfaces de vente de plus de 400m2 sont tenues de mettre en place une convention de don aux associations d’aide alimentaire. Quant aux restes, ils doivent être valorisés pour fabriquer de la nourriture animale ou du compost.

Finies donc les pratiques de certains supermarchés ou hypermarchés qui avaient pris l’habitude d’arroser d’eau de Javel ou d’essence les produits invendus pour les rendre définitivement impropres à la consommation.

Une fois posée la « colonne vertébrale » de la lutte contre le gaspillage alimentaire, les lois qui ont suivi n’ont fait qu’ajouter des dispositifs. La loi Egalim, d’octobre 2018, a par exemple imposé, à partir de juillet 2021, l’obligation pour les restaurateurs de proposer un doggy bag, c’est à dire la possibilité pour le client d’emporter avec lui ce qu’il n’a pas consommé (mais qu’il a payé !).

Quant à la loi Agec (février 2020) elle a encore étendu les obligations de la loi Garot.

Voilà pour le cadre réglementaire. Reste maintenant à faire en sorte qu’il soit appliqué par tous, quel que soit leur rôle dans la chaine de l’alimentation.

14 août 2024

Aménagement du parking des Peupliers : personne ne paie mais les voyageurs trinquent

A plusieurs reprises, nous avons dénoncé le peu d’aménagements que connait le parking des Peupliers à Tours, parking sur lequel les voyageurs ayant opté pour un  Blablabus ou Flixbus doivent se rendre.

Nous sommes actuellement en pleines vacances et des centaines de voyageurs transitent par ce parking, « gare routière » d’où partent chaque jour plus d’une dizaine de bus. 

C’est à propos de ce parking qu’un de nos adhérents nous a écrit en juillet pour regretter une fois de plus le manque d’infrastructures pour les voyageurs. Photos à l’appui, même s’il reconnait la position centrale de ce parking, il se plaint des mauvaises conditions d’accueil et d’attente.

« Fin juin, nous avons pris un Blablabus pour aller à Paris. Si nous reconnaissons que le parking des Peupliers est central, il est vraiment regrettable que l’on doive attendre parfois sous la pluie ou sous un soleil écrasant le départ de notre bus : pas d’abri, pas d’endroit pour attendre en sécurité avec valises et enfants, pas de toilettes mais des dégoulinures partout…[…]

Je comprends que l’entretien et l’aménagement d’un tel endroit peut être coûteux mais qui doit payer ? En attendant, ce sont les voyageurs qui en font les frais. »

 

C’était en effet une des questions que nous posions déjà lors de notre dernier article sur le sujet (https://indreetloire.ufcquechoisir.fr/2024/01/11/quand-attendre-son-car-devient-une-operation-survie/)  et qui semble toujours d’actualité, malheureusement pour les voyageurs utilisateurs :  la Métropole, la région Centre… et pourquoi pas une participation des compagnies privées qui profitent de la « gare » ? Qui gagnera la médaille d’or de ce match de ping pong engagé malheureusement depuis trop longtemps ?

12 août 2024

Tik Tok ne nous paiera pas pour regarder des vidéos

Il n’était pas peu fier, lundi 5 août, le Commissaire européen Thierry Breton, d’annoncer que le réseau social chinois TikTok renonçait définitivement à la mise en place de son application TikTok Lite. Car c’était l’aboutissement de 4 mois d’intenses négociations entre la Commission européenne et le géant chinois. Mais comment en est-on arrivé là ? C’est en fait une histoire à épisodes avec maints rebondissements.

Episode 1. Tik Tok lance sa nouvelle appli, Tik Tok Lite. Elle présente comme particularité de récompenser, par un système de points, les visionnages de vidéo. Ces points sont convertibles en bons d’achat Amazon ou en cartes cadeaux PayPal. Avec le risque d’addiction que ça induit : plus je regarde, plus je gagne de points et, du coup, plus j’ai envie de regarder, et ainsi de suite…

Episode 2. La Commission européenne s’inquiéte de ce risque, notamment pour les enfants, en raison de l’absence potentielle de mécanismes efficaces de vérification de l’âge.

Episode 3. L’UE menace, en s’appuyant sur une réglementation européenne toute récente, puisqu’elle date de février 2024, de suspendre l’appli car, selon les nouvelles règles, Tik Tok aurait dû, avant de lancer sa nouvelle application, évaluer les risques.

 

Episode 4. La plateforme préfère, prudemment, prendre les devants, en suspendant « volontairement » (sic), mais aussi provisoirement, le système de récompenses de sa nouvelle appli. Les responsables du géant chinois jurent, la main sur le cœur, que « TikTok cherche toujours à collaborer de manière constructive avec la Commission européenne et d’autres régulateurs ».

Episodes 5, 6, 7, etc. En coulisses, on négocie, on se renvoie la balle, on menace d’amendes (côté européen), on fait le dos rond (côté chinois).

Dernier épisode (pour l’instant). On en arrive, le 5 août, à cette annonce de Thierry Breton. Mais ne soyons pas naïfs pour autant. Tik Tok reviendra à la charge, sous une forme ou une autre, pour tenter de capter le temps de cerveau et l’argent disponibles de ses quelque 1,5 milliard d’utilisateurs revendiqués.

Et il vaut mieux redoubler de vigilance quand on s’aperçoit qu’on vit maintenant dans une société capable de récompenser, voire de rémunérer, des gens pour le seul fait de regarder des vidéos !

7 août 2024

Le covoiturage, ce n’est pas la jungle

Les récents actes de sabotage qui ont rendu inopérantes un certain nombre de lignes SNCF ont incité massivement les voyageurs à se reporter vers des moyens de transport alternatif au train, et notamment vers le covoiturage. Conséquence directe : dès le lendemain, plusieurs médias annonçaient que les tarifs explosaient sur des plateformes comme BlaBlaCar.

Mais le monde du covoiturage n’est ni Dallas et son univers impitoyable, ni un milieu où la seule loi qui prévaudrait serait celle de la jungle. Et il n’est donc pas inutile de rappeler un certain nombre de règles qui s’imposent aux conducteurs.

Trois règles principales

La première, c’est que le conducteur doit effectuer le déplacement pour son propre compte. Si vous devez vous rendre de Tours à Bordeaux, vous pouvez prendre des passagers soit au départ, à Tours, soit au passage, par exemple à Poitiers. Mais si vous n’avez rien à faire à Bordeaux et que vous n’y allez que pour transporter des gens, évidemment, là, on n’est plus du tout sur du covoiturage.

Deuxième règle : le tarif complet, c’est-à-dire le total des sommes demandées à tous les passagers, ne doit pas excéder le barème kilométrique officiel, que l’on peut consulter sur le site du gouvernement. En gros, vous ne pouvez pas faire payer le voyage plus cher qu’il n’est censé vous coûter.

Enfin, troisième règle, dans le même esprit que la précédente : vous devez garder une partie du coût à votre charge. Pour reprendre l’exemple du trajet Tours-Bordeaux, si vous emmenez 3 passagers, les frais (carburant, péage…) doivent être partagés en 4, et pas en 3.

Il faut donc être très attentif, lorsqu’on s’inscrit pour un covoiturage, à ce que les tarifs demandés respectent bien ces règles. Sinon, le conducteur se trouve, de fait, en situation de transporteur professionnel, et encourt des poursuites pénales s’il n’est pas déclaré. Notons également que BlaBlaCar, dont la fonction est de mettre en relation conducteurs et passagers, n’a pas vocation à contrôler les tarifs pratiqués, pas plus d’ailleurs que le permis de conduire du chauffeur ou l’assurance du véhicule !

Tarifs libres pour les bus

cars-macron-ouibus-flixbusPar contre, la situation est totalement différente lorsqu’on réserve une place à bord d’un BlaBlaBus ou FlixBus. Là, on s’adresse à un transporteur professionnel, qui a le droit de fixer librement ses tarifs. Pour en revenir aux problèmes de fin juillet sur les lignes SNCF, oui, les tarifs des lignes de bus ont bien grimpé en flèche le week-end en question, mais là, le phénomène est régi par une autre loi : celle de l’offre et de la demande !

2 août 2024