UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Alimentation-Santé-Eau

Comment bien choisir son miel ?

Les Nations Unies ont fait du 20 mai le Journée mondiale des abeilles. L’occasion pour notre association de rappeler quelques informations sur le miel et surtout des conseils pour vous aider à bien le choisir au moment de l’achat.

Décret de 2022  

Il y a des mentions obligatoires sur les étiquettes. L’indication de l’origine du pays dans lequel le miel a été récolté est obligatoire. Concernant le miel de mélange, le décret de 2022 a renforcé l’information du consommateur sur l’origine du miel. Il rend obligatoire l’indication du nom des pays lorsque les miels en mélange sont conditionnés sur le territoire national. En revanche, il maintient la possibilité pour les miels en mélange conditionnés hors de France, de remplacer la mention des pays d’origine par des mentions « Mélange de miel originaires de l’UE », « Mélange de miels non originaires de l’UE » ou « Mélange de miels originaires et non-originaires de l’UE ».

Des fraudes malgré le décret 

Des enquêtes de la DGCCRF ont montré à plusieurs reprises des cas d’allégations mensongères d’une origine française : un miel de thym par exemple qui contenait en réalité du miel espagnol.

Cette obligation d’origine est trop souvent contournée par les metteurs en marché, qui achètent du miel mis en pot ailleurs en Europe et qui ne sont pour l’instant soumis à la règlementation française en matière d’étiquetage. Pour l’instant parce que le Parlement européen et le Conseil ont modifié le 30 janvier dernier la directive dite « petit-déjeuner ». L’étiquetage de l’origine des miels est enfin acté dans l’ensemble de l’Union européenne (UE), mais dans un délai d’au moins deux ans. Les étiquettes devront clairement indiquer les pays de provenance du miel, ainsi que le pourcentage provenant des quatre premiers pays. La Commission propose également de mettre en place un système de traçabilité permettant de remonter jusqu’à l’apiculteur récoltant ou à l’importateur.

Les apiculteurs français n’arrivent plus à vendre leur miel

Plusieurs raisons :

-D’abord, en 2022 et 2023, il y eu de bonnes récoltes qui ont donné beaucoup de miel.

-A côté, le marché français est abreuvé par des miels d’importation à bas coûts, et il peine à absorber tous les volumes. Les entrepôts des conditionneurs débordent.

-Et puis, même si les Français consomment 45 000 tonnes de miel par an en moyenne, on observe un recul des ventes de miels de 5 à 10 % en un an, une baisse qui s’élève à 12 % pour le miel de l’agriculture biologique.

 

D’où viennent les autres miels vendus en France ?

La Chine est devenu le premier fournisseur de miel étranger de l’Hexagone avec 20 % des importations suivi de l’Espagne (17%), l’Ukraine (16%) et l’Allemagne (8%).  Et l’origine influe sur le prix car les produits chinois ou ukrainiens s’échangent sous les 3 €/kg, le miel tricolore, lui, coûte, en moyenne, deux à trois fois plus cher.

Quels conseils quand on va acheter son miel ?

Cela dépend tout d’abord du type de miel que vous aimez car il en existe une grande variété dont le goût dépend de la fleur dont il est issu, ou qui dépend aussi de l’origine régionale (miel de forêt, miel de montagne) ou des critères spécifiques de qualité (miel de printemps, miel crémeux…)

Lisez bien les étiquettes et vérifiez surtout l’origine du miel. Une étude menée en 2023 par la Commission européenne a montré 46 % des produits importés présentaient des adultérations, c’est-à-dire des ajouts de sucre ou de sirop de glucose, alors que le miel doit être pur, sans aucune adjonction d’une quelconque substance. Cette fraude concernait jusqu’à 77 % des miels issus de Chine.

Si vous faites vos courses en grande surface, attention à ne pas vous laisser berner par des indications de type « conditionné en France ». Mieux vaut examiner l’emballage afin de savoir d’où il vient vraiment.

Acheter son miel en circuit court à un apiculteur reste, à notre avis, le meilleur moyen d’obtenir des garanties sur sa provenance et surtout de soutenir nos apiculteurs.  Le département d’Indre-et-Loire compte environ 900 apiculteurs qui s’activent autour de plus de 11 000 ruches, des professionnels mais aussi des centaines d’amateurs.