Textiles usagés
On nous demande d’apporter nos textiles usagés à des conteneurs pour leur permettre d’être recyclés. Oui, et après le conteneur ?
La première chose à rappeler est qu’il ne faut pas mettre ses vieux vêtements dans la poubelle, sinon ils ne serviront plus à rien : ils seront soit enfouis, soit incinérés. Et en France, on met globalement deux fois plus de textiles à la poubelle que dans les conteneurs.
Après le conteneur ?
On estime que 45 % des textiles sont recyclés ou revalorisés en matière première : 6% est trié et revendu dans des friperies d’associations, 10% environ sont découpés pour faire des chiffons pour l’industrie, 3% est brûlé pour produire de l’énergie et 26 % sont recyclés en matières premières. Certains tissus de mélange peuvent être réutilisés pour faire de l’isolation dans le bâtiment, ou du rembourrage pour les canapés (c’est cette matière grisâtre que l’on peut voir dans les coussins).
S’ils sont mono-matière, 100% polyester ou 100% coton, il sera possible d’en faire des fils pour fabriquer de nouveaux vêtements. Mais ce n’est pas le cas le plus fréquent car moins de 1% des tissus retrouvent leur usage d’origine.
Le reste, environ 55 %, est exporté, notamment en Afrique, vers des centres de tris locaux.
Solution ultime !
Le recyclage d’un vieux vêtement ne devrait être envisagé qu’en ultime recours. Il faudrait, avant d’en arriver là, réemployer les anciens vêtements. L’Ademe estime que l’achat d’un jean de seconde main évite entre 80 % et 100 % de l’impact climatique et de l’épuisement des ressources naturelles par rapport à un jean neuf.
Et pourtant, la réutilisation des vêtements baisse en France !
Nous sommes passés d’un taux de réutilisation de 64 % en 2014 à 56,6 % en 2020. C’est la faute principalement à l’industrie de la mode, à la fast fashion et son dernier avatar en date, l’ultra fast fashion (la mode ultra-rapide). A peine acheté, votre vêtement est déjà démodé, et comme il est fabriqué, pour faire baisser les coûts, dans des tissus de mauvaise voire très mauvaise qualité, il va durer sensiblement moins longtemps. Et là, c’est poubelle, dans le pire des cas, ou au mieux conteneur. Après, il sera donc trié et soit recyclé soit exporté vers l’étranger. Cette exportation massive de textiles usagés implique un transport qui un coût environnemental non négligeable. Alors, privilégions la seconde main !