Sucre : un prix de plus en plus salé !
Dans notre dernier article, nous parlions du sucre, sucre blanc, sucre roux. Aujourd’hui, nous nous intéressons à son prix toujours plus haut.
M. et Mme R., de fidèles abonnés de nos magazines, nous ont écrit pour nous faire part de leurs observations à ce sujet. Ils ont pris la très bonne habitude de regarder attentivement les prix et ont remarqué une augmentation importante sur le prix du sucre cristal Daddy entre février et mai :
« […] le kg de sucre Daddy a augmenté de 72 % en à peine 3 mois.
Je vous joins les deux tickets de caisse qui le prouvent : le 10 février 2023, le prix du kg de sucre cristal Daddy était de 1,06 € ; le 5 mai le prix de ce même article dans le même magasin était de 1,83 €. »
Une très forte augmentation
M. et Mme R. ont tout à fait raison. Le prix du sucre a explosé ces derniers mois. En février 2023, France Bleu publiait sur son site « Sur un an, le kilo de sucre 1er prix a augmenté de 45% ». De même, il était précisé que le kilo de sucre premier prix était passé de 0,95 € à 1,29 € entre décembre 2022 et janvier 2023, soit une augmentation de 34 centimes d’euro en 1 mois seulement.
Si nous observons les prix donnés par notre couple de consommateurs, nous arrivons à une augmentation de 72% entre février et mai 2023 pour le kilo de sucre cristal Daddy. Mais comme le prix su sucre fluctue beaucoup, nous avons relevé le prix de ce même kilo de sucre en novembre 2023 dans le même magasin (site Internet du magasin SuperU de Joué-lès-Tours) : le prix de ce même kilo de sucre est actuellement à 1,59 €. Il est heureux pour les consommateurs que nous sommes de constater que ce prix est à la baisse. Néanmoins, nous ne pouvons que déplorer une augmentation de 50% entre février et novembre 2023.
Et malheureusement, ces augmentations touchent toutes les marques de sucre, y compris les premiers prix ou les marques distributeurs. De plus, par effet domino, tous les produits à base de sucre, la confiserie notamment, augmentent.
Des causes multiples
Les causes de cette augmentation sont multiples et vont de la guerre en Ukraine (eh oui, cela marche aussi pour le sucre !) aux mauvaises conditions climatiques, en passant par des décisions économiques et politiques de certains pays.
La guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine a déclenché une crise de l’énergie et une hausse des tarifs de l’énergie. Or, les sucreries sont très énergivores (notamment en gaz).
De plus, les prix du pétrole brut augmentant, la demande pour de l’éthanol à base de canne à sucre s’accroit et tire les prix vers le haut. Il est donc plus rentable pour les pays qui cultivent de la canne à sucre de réserver leur production pour l’éthanol, destiné aux biocarburants. Et cela a une répercussion sur l’offre et donc sur les prix du sucre domestique.
Le climat
Le Brésil, grand producteur de canne à sucre (50 % du marché mondial), a du mal à soutenir sa production en raison de fortes inondations durant les derniers mois. A l’inverse, l’Inde et la Thaïlande sont en proie à des conditions météorologiques plus sèches que la normale qui entrainent une baisse de leur production.
Des décisions économiques
L’Inde a décidé de réduire les quotas d’exportation de sucre dans l’objectif de répondre avant tout aux besoins locaux en sucre. Les pluies de la mousson ayant été moins fortes, il est prévu une baisse totale de la production de sucre dans le pays. L’inflation sur les denrées alimentaires est très préoccupante dans le pays et le gouvernement indien a déjà interdit les exportations de riz blanc non basmati, imposé des droits de douane de 40% sur les exportations d’oignons, dans l’espoir de limiter cette inflation avant les élections de 2024. De plus, comme dit auparavant, l’Inde est un des pays qui a choisi de produire de l’éthanol pour sa propre consommation à partir des excédents éventuels de canne à sucre.
En conclusion
En conclusion, il est à craindre que le prix du sucre enregistre encore pendant quelques mois des augmentations successives et conséquentes.
Mais si le sucre peut être un plaisir, consommé en trop grande quantité, il peut être aussi mauvais pour notre santé. Et nous consommons actuellement en France environ trente kilos de sucres par an ! Nous consommons trop de sucres simples qui créent une dépendance physique et psychique, qui favorisent l’obésité et le diabète mais aussi de nombreuses autres maladies telles que les maladies cardiovasculaires et certains cancers (côlon, estomac…). Alors, c’est peut-être le moment de faire un peu attention à notre santé en ménageant notre porte-monnaie…