L’eau dans tous ses états (6)
Pour bien gérer l’eau, il faut bien la connaitre : voici 6 éclairages différents sur ce précieux liquide indispensable à la vie. Cette série s’appuie sur le dossier réalisé par l’association Eau-Touraine. Sixième et dernier volet : la facture.
Nous voici donc arrivés au dernier volet de notre enquête sur l’eau et, comme au restaurant, quand on arrive à la fin, on demande l’addition. Une ou deux fois par an, l’abonné reçoit donc une facture.
Celle-ci comprend le coût de potabilisation et de distribution (en moyenne 39 % de la facture), le coût de l’assainissement, (en moyenne 39 % de la facture) auxquels s’ajoutent plusieurs taxes destinées pour l’essentiel à l’une des six agences de l’eau qui se partagent le territoire (chez nous, c’est l’agence Loire-Bretagne) et dont une des missions est de lutter contre les pollutions de la ressource et de moderniser les réseaux de collecte (en moyenne 22 % de la facture).
La facture du consommateur reprend ces trois postes.
Des tarifs très variables
Pour la distribution de l’eau, le particulier paie un abonnement à prix fixe et une partie variable calculée en fonction du volume d’eau consommé. Il faut savoir que, mathématiquement, plus la part fixe est élevée, plus elle pénalise les petits consommateurs. Or, cette part fixe peut aller, au sein de Tours Métropole, de 27€ (30€ en 2023) pour la régie municipale de Tours, à 109,20 € à Savonnières en 2022. Pour ce qui est de la consommation, toujours au sein de la métropole, certaines communes ont adopté un tarif unique par m3, tandis que d’autres ont des tranches progressives.
Pour l’assainissement, le consommateur paie également un abonnement à prix fixe et une partie variable calculée en fonction du volume d’eau consommé. Les taxes sont quant à elles assises sur le montant de la facture. Là encore, on constate de grandes inégalités : sur Tours-Métropole, on payait en 2021 1,18€ par m3, mais à Dierre on était à 3,39€.
Pour de justes prix
L’eau est un bien commun, indispensable à la vie, et la ressource est gratuite. L’UFC-Que Choisir, comme Eau-Touraine, considèrent donc que « les frais d’exploitation doivent correspondre aux opérations de puisage, traitement et distribution ». Ni plus ni moins.
En outre, pour inciter à économiser l’eau, la tarification devrait être progressive, avec une première tranche de 60m3. Les deux associations rappellent en outre que le service de l’eau « doit d’abord être assuré par la collectivité publique », les opérateurs privés n’intervenant qu’en complément, « par appel d’offres ou contrats de courte durée ».
Le dossier complet, en 15 fiches, est téléchargeable sur le site de l’association Eau-Touraine : www.eau-touraine.fr