La fin des tickets de caisse
À partir du 1er août, les tickets de caisse et de carte bancaire ne seront plus imprimés systématiquement par les commerçants. Le client devra en faire la demande.
Au 1er août 2023, les tickets de caisse et de carte bancaire ne seront plus automatiquement imprimés en magasin par les commerçants. Cela concerne également les tickets distribués par les automates ou les bons de réduction.
Ce qui est mis en avant par le gouvernement, c’est évidemment l’argument écologique. Selon certaines études, il serait édité chaque année en France 30 milliards de tickets de caisse, ce qui nécessiterait l’abattage de 2,5 millions d’arbres ce qui représente, il est sûr une sacrée forêt. En plus, nombre de tickets finissent directement à la poubelle sans même avoir été consultés par le client. Cette limitation des tickets de caisse est donc censée limiter l’émission de gaz à effet de serre.
Des exceptions
Il est prévu des exceptions à cette limitation (article D541-371 du code de l’environnement) :
- les tickets de caisse, en cas d’achat d’appareils électroménagers par exemple, pour la durée de la garantie légale de conformité;
- les tickets pour les opérations de paiement par carte bancaire, annulées ou non abouties;
- les tickets émis par des automates, comme les tickets de péage ou de parking…
Un gain pour la planète ?
De nombreux spécialistes sont extrêmement sceptiques sur le gain écologique de cette mesure parce que la dématérialisation et le stockage de données qui va avec a un coût écologique, en terme de pollution numérique. Et au final, le bilan environnemental de ce reçu dématérialisé pourrait être bien pire que le bon vieux ticket de caisse.
Et pour le consommateur ?
Pour le consommateur, cette décision pose beaucoup de questions sans réponses.
Comment vérifier, après le passage en caisse, qu’on a bien payé le bon prix pour les articles que l’on a achetés ?
Comment justifier auprès d’un vigile que l’on a bien payé un article ?
Comment se faire rembourser un article alimentaire s’il y a rappel de produit ?
Comment faire valoir son droit à garantie légale ou commerciale ?
Comment se faire indemniser en cas d’action en justice ?
Comment échanger un vêtement ?
Et puisqu’on nous parle de factures numériques, on comprend tout de suite que les personnes ne disposant pas d’un smartphone ou peu à l’aise avec l’informatique (notamment les personnes âgées) seront les premières victimes potentielles d’abus de toutes sortes.
La dématérialisation forcée favorisera forcément la constitution de bases de données avec, à la clé, des publicités intrusives, voire des tentatives d’escroquerie.
L’UFC Que choisir, avec d’autres associations, demande donc à ce qu’on continue de proposer aux acheteurs une facture papier.