E-lettre rouge : Episode 2
Résumé de l’épisode précédent :
Mardi 31 janvier, j’ai testé pour vous l’envoi du e-lettre rouge via le site de La Poste. J’ai mis environ un quart d’heure pour envoyer une e-lettre rouge.
Je peux me demander combien de temps j’aurais mis autrefois en écrivant l’adresse sur une enveloppe et en collant mon timbre rouge sur ladite enveloppe. Mais ce temps est à pondérer, je suis habituée à utiliser l’outil informatique, à passer par Internet pour faire des commandes je suis à l’aise avec les formulaires à remplir et j’avais pris soin auparavant de préparer ma lettre, de prendre à mes côtés mon téléphone, ma carte bleue, etc.
Je ne peux m’empêcher de me demander comment ferait ma grand-mère, même si j’ai une petite idée de la réponse : elle me demanderait de le faire pour elle ! Comment ferait tout simplement une personne qui n’a pas d’ordinateur ou qui a des problèmes de connexion ? Ce mode d’envoi ne va-t-il pas accentuer la fracture numérique si souvent mise en avant ?
Quand La Poste riposte
La Poste qui a aiguisé ses arguments répond que les personnes pourront toujours se rendre dans un bureau de poste (encore faut-il qu’il y en ait un proche de chez vous, les ruraux qui ont vu leur bureau de poste disparaitre apprécieront) où un chargé de clientèle scannera le contenu de votre lettre afin qu’elle soit imprimée au sein de la plate-forme de tri régionale par des « personnes dûment habilitées et formées » pour assurer la plus stricte confidentialité de vos échanges épistolaires. Eh oui, un problème important : que ce soit au bureau de poste au moment du scan du courrier ou ensuite à la plate-forme de tri régionale, des employés de La Poste ont accès à votre courrier et à son contenu… quid de vos échanges torrides avec votre partenaire, des courriers administratifs confidentiels, ou de la lettre anonyme du corbeau de votre village !
Des tarifs qui « évoluent »
Deuxième réflexion, mon envoi m’a coûté 1.49 € soit 6 centimes d’euro plus cher que l’envoi d’une lettre tarif timbre rouge en 2022. Mais là encore, La Poste a un argument en vous répondant qu’elle fournit l’enveloppe, le papier et l’encre ! En gros, elle imprime votre mail pour l’envoyer par courrier postal : les plus caustiques se demanderont si La Poste vient d’inventer le mail payant, ou si elle vient de redécouvrir le télégramme, version 2.0, bien sûr.
Pour l’anecdote, La Poste, dans sa communication, s’est toujours refusée à parler d’augmentation, préférant des termes plus soft, comme « évolution » ou « ajustement » …
De plus, les heureux possesseurs de timbres rouges sont heureux d’apprendre qu’ils peuvent continuer à les utiliser, mais comme des timbres verts. Perte sèche : 27 centimes par courrier ! Et en plus, pour citer La Poste « la délivrabilité du courrier sera affectée en termes de durée » : en français, ça veut dire que votre courrier vert sera délivré, si tout va bien, en 3 jours au lieu de 2 jusqu’à présent. Par contre, le prix du timbre vert n’augmente pas cette année. On l’a échappé belle !
Et notre lettre rouge?
Ayant envoyé ma e-lettre rouge hier mardi 31 janvier avant 20 h, je dois normalement la recevoir mercredi 1er février. J’attends donc fébrilement devant ma boite aux lettres le passage de mon facteur préféré. Alléluia! mon facteur vient de déposer dans ma boite à lettre le courrier tant attendu! En terme de respect de la distribution, c’est un 20 sur 20, rien à dire.
J’ouvre mon courrier, c’est bien ma lettre mais j’ai la surprise de découvrir deux feuilles, une avec seulement le destinataire imprimé, l’autre mon courrier imprimé. Question économie et écologie, on repassera.
Mais question de mon voisin qui a un devis signé à renvoyer avec un chèque, comment fait-il? Eh bien, soit il utilise le timbre vert à 1.16 €(distribution plus lente J+3 minimum), soit il peut aussi utiliser l’autre nouveauté de La Poste du 1er janvier, la Lettre Turquoise Services Plus qui offre la possibilité d’un envoi à J+2 mais à un tarif beaucoup plus élevé à 2.95 €.
Conclusion, en 2023 le courrier postal est plus lent et plus cher…