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Consommation

Vêtements : en 2023, le vert va être à la mode

Le gouvernement étudie actuellement la possibilité de créer, dès l’an prochain, un « écoscore » pour les vêtements. Le principe serait le même que le fameux nutriscore pour les produits alimentaires. Concrètement, vêtements et chaussures devraient arborer une étiquette faisant état de leur bilan écologique.

Si l’idée d’un « vêtiscore » est évidemment séduisante, reste à savoir, pour juger de la pertinence de cette mesure, quels critères seraient pris en compte.

Le ministère de la Transition écologique, avec le concours de l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a testé 11 méthodes, élaborées par les industriels du textile, d’évaluation des performances environnementales des textiles de vêtements et des chaussures. Cette phase de test, prévue par la loi dite « Climat et résilience », s’est terminée fin septembre et doit être suivie de la mise en place d’un « affichage environnemental obligatoire ».

Des émissions de CO2 qui font tousser

Il faut savoir que l’industrie textile est extrêmement polluante. Les chiffres donnés par l’Ademe donnent le vertige. Ainsi, l’industrie textile émettrait chaque année 1,2 milliard de tonnes de CO2, soit 2% des émissions globales. Par ailleurs, 4% de l’eau potable de la planète sert à la fabrication de vêtements. Un seul jean nécessite 9000 litres d’eau !

L’impact environnemental du transport de ces produits est également énorme, puisque la plupart sont fabriqués en Asie pour être vendus en Occident. La France, pour sa part, importe 96% de ses vêtements.

 

Les grandes marques s’y mettent aussi

Parallèlement à la volonté gouvernementale, 13 grandes marques françaises de prêt-à-porter souhaitent aller dans le même sens. Elles se sont ainsi engagées à donner une note écologique aux vêtements qu’elles vendent. Cet « écoscore », qui devrait voir le jour en 2023, prendrait a priori la même forme que le nutriscore des produits alimentaires, avec une étiquette allant de A à E, voire de 1 à 10. Les marques en question ont remis un rapport au gouvernement sur leur projet, et celui-ci fait partie des 11 scénarios testés.

Mais comme on ne sait pas encore quelle méthode sera retenue par le gouvernement pour noter nos vêtements, il est impossible pour l’heure de dire si nos pantalons, l’an prochain, arboreront un ou deux « écoscores » (ou plus, pourquoi pas, si d’autres marques venaient à créer leur propre notation).

Evidemment, pour la clarté de l’information du consommateur, on ne peut que souhaiter un seul et unique logo, basé sur des critères clairs et transparents.

Consommer moins

Et il faut aussi rappeler qu’entre l’ultra-fast fashion qui fait des ravages, le black Friday, les soldes et autres promotions qui incitent à acheter toujours plus, la réduction de notre impact environnemental passe aussi, et surtout, par une consommation plus mesurée et responsable. Alors on peut se tourner vers les vêtements de seconde main, ou, pourquoi pas remettre le pull qui traine dans une armoire plutôt que d’en acheter un nouveau !

Car n’oublions pas que les seuls vêtements qui n’ont pas d’impact environnemental sont ceux que l’on ne fabrique pas.