Emballages et gaspillage sont les deux mamelles de nos poubelles
Nos déchets sont le miroir de notre mode de vie. Ils ont tendance à croitre, comme les Tourangeaux ont pu le constater sur leurs trottoirs ces jours derniers. Miroir, mon beau miroir, suis-je toujours la poubelle ?
La toute récente grève des éboueurs de la métropole tourangelle a produit des effets quasi-immédiats que tout le monde a pu constater : amas de sacs près des conteneurs et des poubelles, odeurs nauséabondes (la vague de chaleur n’a rien arrangé), etc. L’événement a en tout cas mis en lumière un fait indiscutable : nous produisons énormément de déchets.
Selon les calculs de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), chaque Français produit, rien qu’en ordures ménagères, quasiment 1kg par jour (354kg par an très exactement).
Si ce chiffre montre une tendance (légère) à la baisse ces dernières années, le total national continue, lui, d’augmenter, en raison, entre autres, de l’augmentation de la population.
Un amaigrissement souhaitable
Alors, le triste spectacle observé ces jours derniers dans les rues de la métropole tourangelle ne pourrait-il pas nous inciter à nous pencher sur nos poubelles, et tenter d’en limiter le volume et le poids ?
Les ménages, diront certains, ne sont pas, et de loin, les plus gros pourvoyeurs de déchets. Certes, et les chiffres le montrent : si l’on prend en compte tous les déchets produits chaque année en France, on arrive à 13,8 tonnes par habitant. Mais ce n’est sûrement pas une raison pour ne rien faire. D’autant que chaque déchet produit a un coût, en collecte, traitement, recyclage…
Concrètement, que faire ?
Un certain nombre de pratiques quotidiennes peuvent permettre de réduire de façon significative notre production de déchets. Le site Internet de l’UFC Que Choisir en recense un certain nombre (cliquer ici).
On peut, par exemple, se mettre à composter ses déchets verts, si on ne le fait pas déjà : mais cela implique évidemment d’avoir un jardin.
On peut aussi privilégier, quand c’est possible, l’eau du robinet : chaque jour, on jette 25 millions de bouteilles plastique en France, c’est le déchet que l’on retrouve le plus dans les eaux vives en Europe selon une étude commandée par deux ONG. Et en la matière, la France est loin d’être le bon élève de la classe.
On peut également éviter le gaspillage alimentaire ou opter, à l’achat, pour les produits en vrac.
Faut pas s’emballer !
Mais c’est bien dans le domaine des emballages que l’on peut agir, au quotidien, de manière efficace. Chaque foyer français jette en moyenne 10 emballages par jour. Un bon tiers du volume de nos poubelles est constitué d’emballages, et plus de 20% du poids.
Les exemples d’emballages superflus abondent. On peut citer ce violoniste tourangeau qui un jour reçoit un paquet haut de 50cm, large et profond de 20cm. Après l’avoir ouvert en se demandant de quoi il pouvait bien s’agir, il a la surprise de constater qu’il s’agit bien de ce qu’il a commandé, à savoir un jeu de cordes, emballées dans des tubes plastique, et enfouies dans plusieurs épaisseurs de papier-bulle, alors que les cordes en question auraient pu tenir dans une enveloppe postale de format standard !
Sans en arriver à de telles aberrations, on constate tous, dans nos magasins, que le suremballage est une pratique qui a la vie dure : entre les paquets de gâteaux « blistés » par trois (souvent plus chers qu’à l’unité, de surcroit !) ou les fruits en robe de polystyrène, en passant par les légumes conditionnés en barquettes plastique, le citoyen consommateur a tout intérêt à prendre en compte le type d’emballage dans ses critères de choix d’un produit.
C’est une question de civisme, de respect de l’environnement… et d’économies. Car à la fin, c’est toujours le contribuable qui paie. Et le seul déchet qui ne coûte rien, c’est celui qu’on ne produit pas !