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Consommation

Tickets de caisse : la fin des petits papiers

Leur disparition est d’ores et déjà programmée : les tickets de caisse remis au client après un achat ne seront bientôt plus distribués systématiquement par les commerçants.

Cette disposition est inscrite depuis 2020 dans le Code de l’environnement dans le cadre de la loi anti-gaspillage (article L. 541-15-10, complété par un IV) : au plus tard le 1er janvier 2023, l’impression et la distribution systématiques de tickets de caisse sera interdite, sauf demande contraire du client. Cette disposition concerne également les tickets de carte bancaire, les tickets distribués par les automates ou les bons de réduction.

Pourquoi?

Dans cette décision, l’argument écologique est évidemment mis en avant par le gouvernement. Selon certaines études, il serait édité chaque année en France 30 milliards de tickets de caisse, ce qui nécessiterait l’abattage de 2,5 millions d’arbres. En outre, nombre de tickets finissent directement à la poubelle sans même avoir été consultés par le client.

Alors, l’avenir sans tickets de caisse est-il aussi rose qu’annoncé ?

Un certain nombre de réserves demeurent, il faut bien l’avouer, parce qu’il faudra bien fournir au consommateur des preuves de ses achats, via un ticket numérique, quelle qu’en soit la forme.
D’un point de vue strictement écologique, la diminution de la pollution induite par l’économie de papier sera évidemment compensée par une pollution numérique accrue dont on ne mesure pas toujours l’impact.
De surcroit, le consommateur a tout à craindre pour la protection de ses données personnelles. En effet, avec un ticket de caisse dématérialisé, les clients devront transmettre au commerçant leurs coordonnées. Celui-ci pourrait alors les utiliser pour envoyer, par exemple, publicités et offres commerciales. Il conviendra donc d’être extrêmement vigilant sur le respect du RGPD (règlement général sur la protection des données). Cette masse de données pourrait en outre fournir des idées malsaines à certains pirates.

D’autres problèmes se posent. Comment le consommateur, par exemple, fera-t-il pour vérifier après le passage en caisse ce qu’il a acheté ? Comment pourra-t-il, à la sortie d’un magasin, justifier de ses achats auprès d’un vigile ? Autant de questions pour l’heure, sans réponse concrète.

Rappelons tout de même un point essentiel de la loi : elle prévoit que le client pourra toujours, après le 1er janvier 2023, obtenir un ticket de caisse papier, s’il le demande.