Étiquettes des vêtements : que nous disent-elles vraiment ?
Nous sommes tous pareils, nous achetons un vêtement parce qu’il nous plait, parce qu’il nous va bien. Mais avons-nous regardé l’étiquette ?
C’est le règlement n°1007/2011 du 27 septembre 2011 du Parlement Européen relatif aux dénominations des fibres textiles qui fixe les obligations d’étiquetage s’appliquant aux produits textiles. Sur les indications que l’on trouve sur les étiquettes d’articles textiles commercialisés en France, seules deux sont obligatoires, la composition et le prix, les autres restant facultatives.
• La composition doit être lisible, rédigée en français, indiquer le type de fibres textiles utilisées, avec le pourcentage correspondant. Si l’étiquette indique « 100 % … », « pur … », le vêtement est composé en totalité de la fibre en question.
• Le prix du vêtement doit être indiqué de manière visible, par étiquetage ou affichage.
Les indications facultatives
Les autres indications comme la taille, l’entretien (souvent sous forme de pictogrammes), l’état (neuf ou d’occasion) sont facultatives.
L’indication de l’origine du produit n’est pas une mention obligatoire même si elle est souvent présente sur les étiquettes des vêtements. La direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) rappelle que si l’origine indiquée du produit est mensongère, elle peut faire l’objet de sanctions, « au titre de la publicité mensongère ou de la tromperie sur la marchandise ». En effet, depuis quelques années, les consommateurs français sont sensibles à l’origine des produits textiles qu’ils achètent et notamment à l’origine « made in France ». On se souvient de la campagne en marinière d’un ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, qui s’était érigé en chantre du made in France. La Fédération Indépendante du Made in France (FIMIF) a même lancé en novembre 2016 une opération « C’est fait où? » qui proposait aux consommateurs d’interpeller les marques pour connaitre l’origine des produits vendus.
Une actualité difficile
Malheureusement, l’actualité a remis à plusieurs reprises le focus sur l’origine des produits textiles. En 2013, un bâtiment abritant des ateliers de confection s’effondrait à Dacca, capitale du Bangladesh et provoquait la mort de 1127 ouvriers de l’industrie textile. En 2019, des milliers d’ouvriers du textile au Bangladesh manifestaient pour réclamer de meilleurs salaires et des conditions de sécurité améliorées. Les manifestations avaient été très brutalement réprimées par la police faisant morts et blessés parmi les ouvriers.
En juillet 2020, l’association Novethic a publié un rapport dans lequel elle déclare qu’« environ un vêtement en coton sur cinq vendu dans le monde qui contient du coton ou du fil venu du Xinjiang est lié au travail forcé des Ouïgours » dans des camps. Les Ouïgours font partie d’une ethnie chinoise essentiellement musulmane, habitant la région du Xinjiang au nord-ouest de la Chine, fortement surveillée par Pékin qui de son côté dément. Près de 200 ONG ont alors appelé les grandes marques occidentales à rompre tout lien commercial avec la région du Xinjiang.
Une loi attendue
Les consommateurs français prennent peu à peu conscience de ce que représente la fast fashion, cette production lointaine à bas coût, de piètre qualité ; ils veulent une production plus éthique avec notamment l’indication obligatoire du nom du pays de fabrication du produit. Une loi est attendue dans ce sens, elle serait un premier pas vers une plus grande transparence et obligerait peut-être certaines marques à évoluer.