Purificateurs d’air : un remède pire que le mal ?
Alerte sur la pollution de l’air intérieur !
En 2013, Que Choisir alertait les consommateurs sur la pollution de l’air intérieur. Cette pollution n’échappait pas aux fabricants, les épurateurs d’air en tous genres se multipliaient en magasin … Les publicités vantaient les dispositifs plus efficaces les uns que les autres, certains se disent même écologiques.
Que fallait-il en penser, améliorent-ils vraiment la qualité de l’air des logements ?
Purificateurs d’air par photocatalyse.
La question était posée des effets sur la santé de la photocatalyse, en raison de nanoparticules qui constituent le catalyseur de la plupart des appareils et matériaux commercialisés, celles-ci étant fortement suspectées d’être toxiques et cancérogènes.
L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur concluait que, « en l’état actuel des connaissances, l’efficacité et l’innocuité des matériaux et systèmes d’épuration par photocatalyse ne sont pas avérées dans les environnements intérieurs ».
Dans le doute, la purification de l’air par photocatalyse était donc à proscrire dans les logements.
Epurateurs d’air par filtration.
Ces épurateurs semblaient moins problématiques pour la santé, l’association de filtres à particules et de filtres à charbon actif améliorant les performances, réduisant le nombre de poussières en suspension et en agissant sur de nombreux polluants. Cela à condition de les nettoyer et de les changer régulièrement.
Aujourd’hui, une efficacité toujours contestée.
Dans une étude publiée en octobre 2017, les conclusions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) soulignent les points suivants :
- Les analyses ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l’innocuité des dispositifs d’épuration de l’air intérieur fonctionnant sur les principes de la catalyse ou photocatalyse, du plasma, de l’ozonation ou de l’ionisation.
- Concernant les sprays « assainissants », l’Anses recommande de porter une attention particulière aux données relatives aux effets sanitaires, plusieurs des composés organiques volatils (COV) émis par ces dispositifs peuvent avoir potentiellement des effets nocifs sur la santé.
- Les personnes asthmatiques doivent éviter les sprays ou les appareils pouvant générer de l’ozone.
- L’émission de nanoparticules par certains épurateurs d’air, notamment ceux utilisant la photocatalyse, nécessite de conduire une étude complémentaire sur leur innocuité.
- L’Agence souligne également la nécessité de mener des travaux sur l’impact sanitaire lié à l’usage d’huiles essentielles qui peuvent être présentes dans de multiples produits de consommation courante.
Lire les résultats des analyses de l’Anses : Épurateurs d’air intérieur, une efficacité encore à démontrer
Les remèdes simples pour respirer un air plus sain.
L’efficacité et l’innocuité des matériels étant incertaines, pour obtenir un air non pollué chez soi, il faut limiter les sources de pollution (ex. le tabac), aérer chaque jour, nettoyer autant que possible avec une serpillière humide et non un balai, ventiler avec la VMC afin de renouveler l’air en permanence. Enfin, éviter les désodorisants, parfums d’intérieur, produits d’entretien parfumés et solvants.
Que Choisir 37 – Tours
Source : Fédération UFC Que Choisir – Anses