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Truffes, foie gras, girolles…l’effet de halo

Quand on achète certains produits alimentaires, il y a des mentions qui attirent immédiatement l’attention du consommateur : tarte au saumon, mayonnaise à la moutarde, boudin aux truffes, feuilleté aux Saint-Jacques

Comme l’acte d’achat se fait en quelques secondes seulement, le produit doit séduire au premier coup d’œil. Les industriels l’ont bien compris, et ils ont tendance à mettre en avant, en l’inscrivant en plus gros sur l’emballage par exemple, un ingrédient valorisant, qu’il soit bon pour la santé, à la mode, ou simplement supérieur au niveau gustatif. Mais parfois, dans la recette, le produit est très minoritaire et il n’y a pas de limite inférieure.

Pratiques autorisées 

Pour protéger le consommateur, la réglementation oblige simplement à préciser le pourcentage d’un ingrédient mis en évidence par des mots ou des images. Sauf que, contre toute logique, le consommateur a tendance à se fier à sa première impression. Les spécialistes appellent ça l’« effet de halo ». Si on ajoute à ça que plus le pourcentage est faible, plus les industriels ont tendance à l’écrire en petits caractères, on a tous les ingrédients pour se faire avoir.

Des exemples abondants

On pourrait parler du potage aux girolles qui ne contient qu’1,1% de champignons. On peut ironiser sur les bâtonnets vendus comme 100% colin et où il faut comprendre que le produit contient 42% de poisson, dont la totalité est du colin. Mais la palme revient au thé matcha d’une grande marque qui contient 0,007% de poudre de thé matcha !

 

Et les jus de fruit ?

Les jus de fruit se distinguent des boissons aux fruits (qui ne contiennent souvent pas plus de 10% de fruit) et des nectars (entre 25 et 50% de fruit). Le reste, en gros, est du sucre et de l’eau, avec des additifs.

Pour le jus de fruit, c’est 100%. Mais c’est sur la répartition que ça se gâte. On vante, par exemple, un jus « mangue, ananas, kaki », ou « ananas, fruits de la passion », et quand le consommateur consulte la composition, surprise : tous contiennent environ 80% de pomme, d’orange ou de raisin. On l’a compris, ces derniers fruits sont évidemment bien moins chers que ceux qui sont mis en avant sur l’emballage

 

 

Alors on ne peut que conseiller aux consommateurs d’avoir le bon réflexe de consulter la liste des ingrédients, plutôt que de se laisser séduire par les sirènes du marketing.