UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

Enquêtes

Enquête sur la vente de CBD

Entre le 4 et le 18 juin 2022, les enquêteurs de 73 associations locales de l’UFC-Que Choisir se sont rendus anonymement en pharmacies et magasins spécialisés dans la vente de CBD, pour tester le discours des commerçants. Voici les résultats de cette enquête.

Le CBD est le cannabidiol, alors que THC, le cannabis, est le tétrahydrocannabinol. Ce sont tous deux des cannabinoïdes produits par le chanvre.
La principale différence entre le CBD et le THC est que le premier ne produit pas d’effets psychotropes. De fait, le CBD est légal dans la plupart des pays, alors que le THC, à cause de ses effets psychoactifs, ne l’est pas.

Le CBD, le cannabidiol est vendu sous forme d’huile, de tisane ou même de cosmétique. Il ne se cantonne plus aux boutiques spécialisées (400 fin 2020 à environ 1 600 aujourd’hui) et il a maintenant sa place en pharmacies. Pour attirer le consommateur, on lui prête des vertus anti-inflammatoires, antidépressives et bien d’autres encore.

L’enquête

Entre le 4 et le 18 juin 2022, les enquêteurs de 73 associations locales de l’UFC-Que Choisir se sont rendus anonymement en pharmacies et magasins spécialisés dans la vente de CBD, pour tester le discours des commerçants. Au total, 1 020 points de vente (824 pharmacies et 196 boutiques), présents dans 56 départements, ont été enquêtés. Sur les 1 020 lieux enquêtés, 289 ne vendaient pas de produits à base de CBD : de fait, l’enquête se base sur les résultats de 731 points de vente, dont 539 pharmacies et 192 magasins spécialisés.

Les profils de consommateurs

Pour tester les conseils donnés sur le CBD et se faire recommander un produit, 2 profils de consommateur ont été élaborés : des personnes souffrant de douleurs au niveau des articulations et des personnes souffrant de troubles du sommeil.

 

Les lieux de vente

35% des pharmacies enquêtées ne vendent pas de CBD, pour diverses raisons : pas de demande des clients, manque de recul concernant l’efficacité, en attente de laboratoire fiable, législation encore trop floue ou pas de formation des pharmaciens. Certains pharmaciens refusent de vendre du CBD par conviction mais plus étonnant, plusieurs pharmacies ont indiqué à nos enquêteurs que la vente de CBD était interdite en France !

Les résultats

Sur l’ensemble des lieux enquêtés vendant des produits à base de CBD, soit les 731 points de vente, l’huile de CBD est le produit le plus conseillé (57 %). Ce sont les magasins spécialisés qui les recommandent nettement plus que les pharmacies (respectivement 81% et 47%), ces dernières mettant davantage en avant les gélules et bonbons (28% contre seulement 2% pour les boutiques), et les lotions (10%).

Pour 80% des commerçants rencontrés, l’huile de CBD doit être ingérée en déposant les gouttes sur ou sous la langue (95 % pour les magasins contre 70% pour les pharmacies, qui conseillent également de verser quelques gouttes dans une tasse d’eau chaude (10%)).

Tous produits confondus, le prix moyen est de 33€, mais varie du simple au triple selon le produit : l’huile coûte en moyenne 43€, quand la tisane revient à 15€. Le prix moyen est plus élevé en magasin (42€) qu’en pharmacie (30€).

Concernant la posologie et les effets du CBD, 71% des commerçants ont indiqué une quantité précise à prendre, davantage dans les magasins (82%) que les pharmacies (66%).

Quant au discours du commerçant, 1/4 des commerçants (26 %) a demandé aux enquêteurs une éventuelle prise de médicaments en parallèle. 72% affirment que le CBD va aider à dormir ou à soulager les douleurs, 24% précisent que le CBD est un complément mais 4% affirment que le CBD va guérir le problème.

Selon le lieu enquêté, la perception du discours du commerçant rencontré est bien différente : Les vendeurs présents dans les magasins spécialisés ont été considérés comme nettement plus convaincants (89 % contre 58 % pour les pharmacies), mais ont été nombreux à tenir des propos exagérément positifs, selon nos bénévoles.

 

 

Quant aux pharmaciens et préparateurs, leurs discours ont été jugés bien plus prudents (79 % contre 53 % pour les magasins), mais ont moins convaincu les enquêteurs, ce qui peut s’expliquer par de moindre connaissances et maitrise des produits, contrairement aux vendeurs spécialistes du CBD.

En Indre-et-Loire

Dans notre département d’Indre-et-Loire, 12 magasins spécialisés ou pharmacies ont été enquêtés anonymement. Une seule pharmacie a déclaré ne pas vendre de CBD.

Sur les 11 lieux de vente restant (4 magasins spécialisés et 7 pharmacies), les prix sont aussi plus chers en magasins spécialisés qu’en pharmacies.

Contrairement aux résultats nationaux, un seul lieu de vente (un magasin spécialisé) s’est inquiété de la prise de médicaments ou de la possibilité d’une maladie chronique. Les questions n’ont été posées dans aucun autre lieu de vente et notamment dans aucune pharmacie.

Les vendeurs des magasins spécialisés ont tous été convaincants dans leurs renseignements, la moitié ont été prudents mais l’autre moitié exagérément positifs. Les officines ont été dans leur grande majorité peu convaincantes et prudentes.