UFC-Que Choisir de l'Indre et Loire

La consommation en folie

Quand je serai grande, je veux devenir influenceuse !

 

Ils ont littéralement envahi la toile depuis quelques années. Qu’on en soit conscient ou pas, difficile de leur échapper.

Les influenceurs sont maintenant partout sur le net. Encore faut-il s’entendre sur le sens du mot influenceur. A la base, c’est une personne qui, sur les réseaux sociaux, peut influencer les internautes grâce à sa notoriété.

Il en existe des milliers dans des domaines aussi divers que la cuisine, le bien-être, le sport, la mode, les voyages, l’éducation la technologie, les jeux vidéo, ou sur des activités beaucoup plus confidentielles.

Tous les réseaux sociaux sont concernés : Facebook, Instagram, Tik-tok, Twitch, Youtube… Chacun ayant ses spécialités, en adéquation avec le profil des internautes qui y sont abonnés.

 

On trouve de tout…

Certains font cela par simple passion, ou, par exemple, pour témoigner du quotidien de certaines catégories (personnes en situation de handicap, par exemple). Ce faisant, ils remplissent deux des rôles qu’on attribue à l’influenceur : connecter une communauté autour de valeurs, de pratiques ou de goûts communs, et informer leurs « followers » (ceux qui les suivent sur Internet) dans leur domaine de compétence.

Si je vais, par exemple, consulter un tutoriel de bricolage pour repeindre mon plafond proprement, j’ai affaire à un influenceur, parce qu’il va influer sur ma pratique, en m’évitant de faire des taches partout. Tant mieux, c’est ce que je lui demande !

Mais s’il me conseille d’utiliser une marque de peinture bien précise, on touche à la troisième fonction de l’influenceur, qui est de façonner l’opinion, et d’être un intermédiaire entre les marques et les consommateurs. Il est d’ailleurs rémunéré pour ça. Et cher. Ça peut aller jusqu’à 20.000 € par post pour un influenceur ayant plus de 500.000 followers, voire beaucoup plus pour certains. A la fin de l’année, on peut dépasser allègrement le million d’euros ou de dollars.

… et n’importe quoi !

Et c’est là que le bât blesse. Car le rôle d’un influenceur est bien d’amener l’internaute qui le suit à acheter tel ou tel produit, qu’il soit bon, mauvais ou tout simplement sans intérêt. L’intérêt pour le consommateur est bien sûr, en l’espèce, considéré comme quantité négligeable. Avec toutes les dérives possibles.
On a ainsi vu l’influenceuse française Ruby Nikara proposer l’eau de son bain à 1500€ le flacon. Précisons pour les amateurs qu’elle elle vend aussi ses petites culottes usagées.
Quant à sa collègue américaine Stéphanie Matto, elle a vendu un temps ses pets en conserve à 500$ le bocal. Mais victime du devoir et de ce qu’on pourrait qualifier de « burn-out du pétomane », en gros des douleurs abdominales, elle a dû interrompre cette lucrative activité après une hospitalisation.

 

Mais rassurons-nous, elle a su se recycler : elle passe maintenant ses journées allongée au soleil pour pouvoir recueillir la sueur de ses seins, qu’elle vend ensuite en bouteille à 500$ l’unité. Les bonnes journées, elle peut en produire 10 bouteilles. Halte aux cadences infernales ! Mais évidemment, pour parvenir à ce résultat, il faut qu’il fasse très chaud. Et dire qu’il y a des gens qui se plaignent de la canicule !

Si elle était encore de ce monde, la mère Denis, lointaine ancêtre de Ruby Nikara et Stéphanie Matto, lancerait un retentissant : «C’est ben vrai, ça ! »